Agglomération chalonnaise
Christophe Sirugue revient sur le sommet mondial de l’océan où se jouait l’avenir du monde maritime
Par Nathalie DUNAND
Publié le 11 Février 2022 à 19h53

Christophe Sirugue, directeur du Nausicaá, revient sur le « One Océan Summit », ce premier sommet mondial de l’océan, qui s’est tenu ces 3 derniers jours à Brest, du 9 au 11 février. Mobiliser les États pour sauver les océans, telle est l’ambition de cet événement qui a rassemblé une trentaine de chefs d’État, ONG, scientifiques, chefs de grandes entreprises et représentants de la société civile. Quels dossiers internationaux ont été abordés, quelles actions concrètes peut-on en attendre… L’ancien député-maire de Chalon-sur-Saône fait le point pour Info-chalon.
Info-chalon : Le « One Ocean Summit » est le premier rassemblement mondial entièrement dédié à l’océan, prélude à une série d’événements internationaux. En tant que directeur du Nausicaá — le plus grand aquarium d’Europe, qui est surtout engagé dans la lutte pour la biodiversité marine — vous étiez à ce grand rendez-vous à Brest où vous avez assisté à des ateliers. Que pensez-vous de cet événement ?
Christophe Sirugue : Je salue cette initiative. On a un grand besoin d’événements comme celui-ci pour donner de la force à un sujet dont on ne parle pas assez : la santé de l’océan. Il fallait le poser dans le débat public. L’océan couvre 71 % du globe : on peut presque parler de « planète mer ». C’est dire que la protection des océans et des espèces marines est un enjeu majeur.
J’avais à côté de moi, lors des ateliers, des représentants de nombreux pays du monde, ce qui est très important : il y a donc une réelle compréhension des enjeux.
Info-chalon : Quelles actions concrètes peut-on en attendre ?
Christophe Sirugue : Le grand public est sensible à certaines thématiques, comme la pollution par le plastique ou l’impact du réchauffement climatique sur les pôles… ça, ça parle aux gens.
Et puis il y a les « sujets d’initiés », ceux méconnus du grand public, mais qui sont aussi importants : je veux parler de la haute mer. C’était l’enjeu crucial de ce sommet. [La haute mer désigne les eaux situées au-delà des juridictions nationales et qui représentent plus de 60 % des mers et océans du globe. NDLR]. Ces eaux internationales sont ouvertes à tous les États sans aucun cadre légal : c’est une zone de non-droit où chacun fait ce qu’il veut, au risque de détruire la biodiversité (surpêche, exploitation des ressources génétiques marines, installation de câbles…). Le « One Ocean Summit » vise précisément à définir un cadre de réglementation commun — donc de protection — autour de la haute mer, et c’est déterminant.
Info-chalon : « Agir vite et concrètement » : parmi toutes les actions, lesquelles jugez-vous prioritaires ?
Christophe Sirugue : J’en citerai trois.
Éduquer, d’abord, sensibiliser le jeune public dans toutes les écoles, et pas seulement celles proches des côtes. On dit qu’un papier jeté dans les rues de Chalon se retrouvera dans l’océan… La protection des océans et des espèces maritimes doit rentrer dans les programmes scolaires. Il n’y a pas de protection efficiente sans connaissance. Or, on ne connait que 10 % des profondeurs abyssales ! Je dis souvent qu’on a envoyé plus de gens sur la lune que dans les profondeurs de la haute mer. Vulgariser ces combats — c’est-à-dire les porter auprès des jeunes citoyens — est essentiel.
La coordination internationale est bien sûr une autre priorité, comme nous venons de le dire. Il est crucial que soient établies des règles communes, car, s’il y a plusieurs mers, toutes communiquent et forment un seul océan. C’est pourquoi la protection des océans doit être non pas une vision privative, mais partagée.
Enfin la recherche, qu’il faut développer, j’ajouterais : dans les mêmes proportions que la recherche spatiale. Il existe depuis toujours un lien étroit entre l’Homme et la mer, de l’ordre du besoin vital. Je pourrais vous citer l’exemple des recherches du biologiste français Franck Zal qui a trouvé, dans le sang d’un ver marin, une molécule marine qui répondra à beaucoup de pathologies dans le domaine médical. On parle même de révolution dans le monde de la greffe d’organes.
Info-chalon : Revenons au Nausicaá, dont vous êtes directeur depuis janvier 2020. Situé au cœur de l’Europe, à Boulogne-Sur-Mer (Pas-de-Calais), ce n’est pas seulement le plus grand aquarium d’Europe, c’est aussi un centre de culture scientifique et technique de l’environnement marin, unique en son genre. À ce titre, il agit pour la préservation des océans. Pouvez-vous nous expliquer par quelles actions, précisément ?
Christophe Sirugue : Le Nausicaá existe depuis 30 ans, il a reçu le label Centre national de la Mer. Il poursuit ses missions d’éducation et de sensibilisation auprès des écoles. Nous avons un partenariat avec l’Éducation nationale : 5 enseignants sont missionnés pour construire des outils pédagogiques.
Parmi nos missions complémentaires, il y a le volet scientifique. Nous avons des conventions avec des universités et laboratoires. Nausicaá accueille des porteurs de projets et met ses infrastructures à leur disposition. L’idée est que, plus tard, ils créent leurs start-up. Quelques exemples : le Copefish, l’un des porteurs de projet incubés au Blue Living Lab de Nausicaá, travaille au développement de l’aquaculture de nouvelles espèces marines. L’objectif est de réduire les prélèvements en milieu naturel. Ou encore le BentiX, prototype de drone sous-marin qui pourra intervenir en mer dans des environnements difficiles.
Les projets incubés au Blue Living Lab se font également en partenariat avec des associations, comme le Corail Artefact, pour la sauvegarde des coraux, avec une association aux Maldives.
Je pourrais vous parler d’autres actions… Disons que la vision de Nausicaá est de mettre en avant le lien Homme/mer, fragile, essentiel. Il ne s’agit pas pour nous de présenter l’Homme comme un danger, mais de faire en sorte que ce lien soit bénéfique.
Info-chalon : Finissons sur un clin d’œil aux lecteurs d’Info-chalon : Christophe Sirugue, vous avez été maire de Chalon, député… Revenez-vous quelquefois dans notre ville ?
Christophe Sirugue : Oui bien sûr, je reviens à Chalon tous les 15 jours, dans ma maison. Et je ne manque pas le marché… Chalon reste mon point d’ancrage.
Propos recueillis par Nathalie DUNAND
[email protected]
Site du Nausicaa : https://www.nausicaa.fr/



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