Faits divers
TRIBUNAL DE CHALON - 23 ans, elle trafique de la kétamine, elle en est dépendante
Par Florence SAINT-ARROMAN
Publié le 02 Mai 2022 à 20h40
.jpg)
La jeune femme entre en larmes dans le box des comparutions immédiates, ce lundi 2 mai. Elle est jugée en état de récidive légale pour usage et trafic de kétamine. Une affaire chalonnaise qui commence inopinément au Creus
Un équipage de police du Creusot aperçoit une voiture, le 29 avril dans l’après-midi, qui manœuvre pour stationner : l’un des feux arrière ne fonctionne pas. Contrôle. Dans l’habitacle, deux hommes. L’un porte sur lui de la kétamine*, l’autre, de la méthadone et « des pailles de sniff » dit la présidente. Ils sont donc interpellés, et apprennent aux policiers qu’ils achètent de la kétamine dans un appartement à Chalon-sur-Saône. L’un d’eux y est allé 4 fois. L’affaire se poursuit donc à Chalon, chez une jeune femme qui vit seule dans un logement de la ZUP, qui suivait une formation rémunérée à hauteur de 600 euros par mois, et dans le sac de laquelle son trouve plus de 500 euros en liquide.
Entre 3 et 5 grammes de kétamine par jour (!)
De drogue, on n’en trouve point car la demoiselle, avertie de l’interpellation d’un de ses clients, a demandé à une amie de cacher la poudre dans sa voiture. Ce que fit l’amie. On trouva donc 3 boites en plastique, contenant en tout environ 80 grammes de kétamine et une balance de précision. Si la prévenue est en état de récidive, c’est qu’elle a été condamnée à l’automne 21, en CRPC-défèrement, exactement pour les mêmes faits. Son passage chez le procureur l’avait calmée mais deux mois plus tard elle reprend : « Avant d’être une trafiquante, je suis une consommatrice. C’était pas facile d’arrêter, et ça n’allait pas, alors, bêtement, je n’ai trouvé que cette solution. » Elle prend entre 3 et 5 grammes de drogue par jour. En quatre mois, elle en a acheté 450 grammes, et elle en a revendu environ la moitié.
« Je fais beaucoup de free party, la drogue y circule beaucoup »
On entend rarement parler de Kétamine en audience, du moins ici. Où se fournit-elle ? « Je fais beaucoup de free party, la drogue y circule beaucoup. » La présidente Verger lui demande à quel moment de sa jeunesse elle a touché aux produits stupéfiants. « J’avais 13 ans. Suite au décès de mon tonton, j’ai pris du cannabis. » Elle passe ensuite à la Kétamine, goûtant ici ou là diverses drogues dures. Elle pense être dépendante depuis 2 ans. En octobre 2021, elle a, entre autres, une obligation de soins, « mais vous recommencez, alors cette peine n’a pas de sens pour vous ? » La prévenue : « Je me suis voilé la face. J’ai cru pouvoir m’en sortir, mais je me rends compte que ce n’est pas seulement avec un rendez-vous tous les deux mois avec une éduc’ spé’, que j’y arriverai, mais en me faisant aider autrement. »
Emarger pour satisfaire l’obligation judiciaire et se chercher une solution opérante pour se sevrer
Une juge assesseur y revient : « Quand le KAIRN vous propose un rendez-vous par mois, puis un rendez-vous tous les deux mois, vous ne vous êtes pas dit qu’il fallait que vous trouviez une autre solution, une autre prise en charge ? – J’y pensais. – Et vous attendiez quoi ? – Je pense que je me voilais la face. » La prévenue avait aussi une obligation de se former ou de travailler, elle a rempli le contrat, finalisant une formation complète le mois dernier, avec des perspectives de travail. Elle a coché toutes les cases du cadre du sursis probatoire, mais voilà, elle a passé la nuit en prison, à Dijon. Elle pleure. « C’était super impressionnant de voir les grandes portes, les barbelés partout… » Elle dit être prête à se soumettre à toutes les sanctions, mais, pitié, pas la prison !
« Ne tombez pas dans l’angélisme judiciaire »
« Ne vous fiez pas à la frêle allure de madame et à ses larmes. » Aline Saenz-Cobo, vice-procureur, requiert avec beaucoup-beaucoup de conviction, elle parle de « jeu lacrymal », estime que la prévenue se dérobe. « Elle vous dit ‘Je veux bien assumer, mais pas la prison’… Mais il n’y a pas de contrepartie quand on assume ses actes ! Lors de la CRPC-défèrement, on lui a laissé sa chance, comme on dit, et on la retrouve dans le trafic peu de temps après. Un petit trafic, c’est vrai, mais elle n’est pas simplement victime de sa propre addiction. Elle coche toutes les cases, mais derrière il n’y a rien. Si on est passé à un rendez-vous tous les deux mois, c’est qu’elle n’est pas sincère. Son sursis probatoire, c’est du toc. » S’adressant au tribunal : « Ne tombez pas dans l’angélisme judiciaire. Il faut un cadre contraint. » La magistrate requiert 4 mois de prison et la révocation de 2 mois du sursis de 2021, et l’incarcération pour le tout, puis elle conclut : « Madame a joué, madame a perdu. Quand on veut prendre ses responsabilités, on les prend vraiment. »
« Elle prend ses responsabilités mais elle a besoin d’aide, plaide maître Leplomb. Elle avait besoin de plus de soins, et réguliers. Ce n’est pas une trafiquante qui a vocation à le rester. Sa nuit en prison l’a profondément marquée. Elle a compris qu’elle a besoin d’aide, elle a des perspectives de travail, elle a su évoluer. »
6 mois ferme, maintien en détention
Le tribunal suit les réquisitions. La jeune femme est condamnée à la peine de 4 mois de prison, avec maintien en détention, et révoque 2 mois du sursis de 2021, ordonne son incarcération immédiate.
« Le tribunal a pris en considération ces nouveaux faits, commis si peu de temps après la première condamnation. Cette incarcération (pour 6 mois, ndla), doit vous permettre un sevrage de cette addiction, puis vous reprendrez le sursis probatoire. »
La condamnée pleure, hausse un peu le ton, « je ne sais pas ce que je dois faire, ce que je dois dire, pour ne pas aller en prison. Je pouvais travailler en juillet ! ». La présidente intervient : « Madame, la décision est rendue. Vous avez dix jours pour faire appel si vous le souhaitez, mais je vous demande de ne pas faire d’observations dans la salle d’audience. La décision est rendue. » La fille se lève, tend ses poignets à l’escorte. On la menotte.
FSA
* https://infordrogues.be/informations/produits/ketamine/
https://www.drogues-info-service.fr/Tout-savoir-sur-les-drogues/Le-dico-des-drogues/Ketamine



-
Rugby : L’équipe U8 du CRC vainqueur de son groupe au Challenge Départemental
-
Elle poursuit les voleurs à pied et malgré les menaces de mort ne lâche rien et permet l’interpellation des auteurs par des policiers de la Brigade anti-criminalité
-
Découvrez le 1er roman de l’auteur chalonnais Lionel Boulet ‘Sarah : Les larmes du corbeau’
-
Remise des prix de l’opération « Journée shopping »
-
Clovis Cornillac était au Mégarama Chalon ce mardi pour présenter son film
-
L’Atelier Pixel remercie le restaurant « La Marmite »
-
Liste 2021/2022 des 59 sportifs de haut niveau récompensés par l'OMS
-
EN IMAGES - La montée des Marches à l'occasion du 75e anniversaire du Festival de Cannes
-
Remise de récompenses aux sportifs de haut niveau par l'OMS
-
Prés Saint-Jean : réouverture de la boucherie du centre commercial
-
Elus, habitants et jeunes de l’ASCR Foot, tous mobilisés pour la journée citoyenne à Châtenoy le Royal.
-
Lili, chienne d'actrice. Mais qu'est-ce qu'elle a fait au Bon Dieu ?
-
Musique et apéro pour le Collectif Chalonnais Libertés et Vérité
-
Une bonne fréquentation à la bourse aux livres organisée par la bibliothèque de Châtenoy le Royal.
-
35ème Festival Jazz à Couches : ouverture de la billetterie en ligne le 6 juin !
-
Accord des communes de Dracy-le-Fort et Givry sur l'évacuation des eaux de pluie de la rue de Dracy
-
Finales des Championnats de France Juniors de natation : Déjà 2 titres pour la nageuse internationale Justine Delmas et pour le nageur Yohan Airaud
-
BASKET (ProB) - L'Elan Chalon succombe à Blois et dit Adieu à son retour en Pro A
-
St-Denis-de-Vaux : 'LE DÉCAMÉRON DES FEMMES', Randonnée lecture
-
L’Éveil de Chalon Sur Saône médaillé d’OR aux Championnats de France de Gymnastique Rythmique à Flers en Normandie.
-
Finales des Championnats de France Juniors de natation : 3ème titre de Champion de France pour le nageur Yohan Airaud