Saône et Loire

Visite en Saône-et-Loire de Georges de Habsbourg-Lorraine, 
ambassadeur de Hongrie en France

Visite en Saône-et-Loire de Georges de Habsbourg-Lorraine, 
ambassadeur de Hongrie en France
Visite en Saône-et-Loire de Georges de Habsbourg-Lorraine, 
ambassadeur de Hongrie en France
Visite en Saône-et-Loire de Georges de Habsbourg-Lorraine, 
ambassadeur de Hongrie en France
Visite en Saône-et-Loire de Georges de Habsbourg-Lorraine, 
ambassadeur de Hongrie en France

Mardi 16 et mercredi 17 août, l’ambassadeur de Hongrie en France, Georges de Habsbourg-Lorraine, était en Saône-et-Loire. Sa visite avait pour but de rencontrer des compatriotes travaillant sur le site de l’ancienne abbaye Saint-Philibert de Tournus afin d’en faire l’inventaire architectural, dans le cadre d’un long partenariat avec le Centre d’études des patrimoines (CEP) de Saint-Christophe-en-Brionnais.

Comme il descend des ducs Valois de Bourgogne par le mariage de Marie de Bourgogne, la fille de Charles le Téméraire, avec son ancêtre Maximilien de Habsbourg, son périple incluait aussi quelques sites patrimoniaux liés à l’histoire de ses illustres ancêtres. Pendant ce périple, il était accompagnée d’Hannelore Pepke, vice-présidente du CEP et déléguée régionale adjointe de la Fédération Patrimoine-Environnement, et de Gérard Drexler, délégué régional de cette fédération, qui avait permis une première rencontre avec l’ambassadeur lors d’un passage à Dijon il y a quelques mois, l’occasion de lancer l’invitation à cette visite estivale.

Le programme débuta par un premier temps fort à Tournus : la remise officielle au maire de la ville, Bertrand Veau, des plans d’architecture réalisés par les étudiants de l’Université Technique de Budapest sous la direction du professeur Laszlo Darago de la faculté d’Histoire de l’architecture, à la suite des deux premières campagnes de relevés réalisées en 2018 et 2019, avant deux années blanches dues à la pandémie de Covid-19. L’abbatiale Saint-Philibert avec ses bâtiments claustraux est en effet le plus grand chantier de relevés entrepris à ce jour par le CEP. Cette association organise depuis plus de trente ans des campagnes d’inventaire des églises et chapelles romanes du Sud de la Bourgogne avec des universités étrangères. L’ensemble constitue un fonds documentaire sans équivalent en France.

Les relevés à Tournus bénéficient d’un outil de pointe : un laser 3D permettant des relevés compets pierre à pierre.

Grâce à lui, vingt milliards (sic !) de points de mesures y ont été réalisés à ce jour, « calés » par rapport à l’ensemble des bâtiments par des mesures manuelles complémentaires et complétés par des dessins documentaires et artistiques de Daniel Bakonyi, ingénieur géomètre en charge de la partie numérique des relevés. Cette documentation d’une précision exceptionnelle aidera à l’analyse précise de l’édifice, à la compréhension de ces phases de construction et servira de base à sa valorisation touristique. Elle sera aussi essentielle en cas de dommage subi par l’édifice ou tout simplement lors de travaux de restauration, forcément nécessaires un jour. L’ambassadeur a salue le travail réalisé et en cours, de même que le délégué de Patrimoine-Environnement qui a souligné l’envergure et l’exemplarité de ces actions menées dans la durée par le CEP, l’une des associations les plus fidèles et les plus dynamiques de sa fédération. Tous, de même que le maire de Tournus, se sont montrés impressionnés par les images numériques générés à partir des relevés.

Avant de retrouver ses compatriotes pour la soirée sur leur lieu de séjour au CEP à Saint-Christophe-en-Brionnais, Georges de Habsbourg-Lorraine a fait deux étapes en Charolais en lien avec son histoire familiale. Le comté de Charolles était en effet resté entre les mains des Habsbourg après la mort de Marie de Bourgogne jusqu’au XVIIe siècle. C’est ainsi qu’il a été accueilli au château de Charolles par le maire Pierre Berthier et plusieurs adjoints pour une visite guidée des vestiges de cette ancienne forteresse qui abrite maintenant l’Hôtel de Ville. Vivement intéressé, il n’a pas caché son plaisir de découvrir notamment la tour dite « du Téméraire » avec sa magnifique charpente. Il a signé le livre d’or de la ville après avoir reçu la médaille de la ville des mains du maire. L’arrêt suivant fut marqué au château de Montessus sur la commune de Changy. Son donjon, bien visible en haut de la colline où est implanté ce château, a été l’objet d’une seconde ascension. La vue magnifique sur le bocage alentour a confirmé le bien-fondé de son surnom de « sentinelle du Charolais », entre deux routes importantes au sud de l’ancien comté. La famille de Chantérac, descendants des maîtres du lieu du temps des ducs et comtes, avait préparé une visite intergénérationnelle avec des documents d’archives à l’intention de ce visiteur exceptionnel.

La journée s’est conclue de manière festive au siège du CEP par un repas convivial avec l’équipe hongroise, précédée d’une réception en présence de plusieurs élus et personnalités, d’autres étant excusées pour cause de vacances et cette mi-août. Le maire de Saint-Christophe, les présidents des trois communautés de communes du Brionnais, François de Bélizal, vice-président du PETR Charolais-Brionnais en charge du projet d’inscription de son bocage comme paysage culturel au patrimoine mondial de l’Unesco, et Arnaud Durix, vice-président du Conseil départemental et maire de Saint-Symphorien-des-Bois ont exprimé leur joie de recevoir un tel hôte de marque et souligné l’importance des travaux du CEP pour la sauvegarde du patrimoine comme pour le tourisme et le rayonnement international du Charolais-Brionnais. Nicolas Reveyron, professeur à l’université Lyon II, a insisté sur l’importance des associations, qui ont un fonctionnement plus souple que les universités, dans la sauvegarde du patrimoine, et des relations avec des facultés étrangères où l’architecture médiévale tient une place plus importante que dans les écoles d’architecture françaises.

Du côté hongrois, le professeur Laszlo Darago a exprimé sa gratitude de pouvoir faire travailler des étudiants, d’année en année depuis 2008, sur les églises romanes de la Bourgogne du Sud, alors que dans leur pays, peu d’églises médiévales sont conservées. Leurs relevés détaillés restituent toute l’histoire des monuments étudiés, surtout avec les nouveaux moyens électroniques. Mais le maître-mot revenait à l’ambassadeur, qui a jugé l’action du CEP avec ses partenaires étrangers exemplaires en Europe. Estimant depuis toujours qu’il faut apprendre de l’Histoire, il était impressionné par la performance technique du travail réalisé à Tournus et par le volume de connaissances engrangé au CEP dont il a visité la bibliothèque et le centre de documentation. Il a également souligné l’importance des rencontres culturelles que constituent ces séjours, stages obligatoires pour les étudiants dans le cadre de leur formation, lorsqu’ils se déroulent dans un pays étranger et permettent d’en découvrir la culture et l’art de vivre, y compris la dimension gastronomique si importante en France.

Une étape incontournable sur la Côte Chalonnaise 

Le lendemain matin, un dernier arrêt sur la route du retour a permis à l’ambassadeur Habsbourg de découvrir la résidence des ducs de Bourgogne la mieux préservée, le château de Germolles à Mellecey. Matthieu Pinette, co-gérant de ce monument dans sa famille depuis un siècle et demi, a déployé toute sa science de médiéviste de haut niveau en commentant les chambres au décor mural du temps de Philippe le Hardi et Marguerite de Flandres, le cellier et la grande salle ainsi que les deux chapelles superposées.

Les yeux brillant de toutes ces découvertes et des rencontres avec des amoureux du patrimoine dévoués à leur cause, il a promis de revenir dans cette Bourgogne de ces ancêtres où l’on travaille avec ardeur pour le patrimoine, dans une Europe qui a tant besoin d’une vision commune de l’avenir et de la connaissance du passé pour le construire.