Faits divers
Rébellion à la Fontaine aux loups « Je regrette tout, et les conséquences que ça a pris »
Par Florence SAINT-ARROMAN
Publié le 21 Décembre 2022 à 08h07
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L’esprit de Noël s’est posé dans la salle d’audience correctionnelle du tribunal de Chalon, ce mardi 20 décembre et, contre toute attente, il a frappé le ministère public. Kilucru ?
Cette affaire au départ n’a rien de rien à voir avec un quelconque esprit angélique. On est le 12 avril dernier, il fait nuit. Un équipage de la BAC de nuit patrouille sur le secteur de la Fontaine aux loups, à Chalon-sur-Saône. Devant le city stade, les policiers voient deux véhicules et six personnes. Alors qu’ils passent à proximité, ils entendent « Cassez-vous c’est chez nous », suivi de quelques mots pour qualifier les policiers, qu’on n’a pas envie de retranscrire. Des mots banals, qui visent à déshumaniser l’autre. En toute logique, les policiers décident de contrôler tout le monde. Le prévenu maintient, lui, que tout est parti d’une provocation en forme de blague d’un des policiers - on y reviendra -, et que c’est la réponse à la provocation qui leur a valu un « Allez, contrôle ! ».
Renforts, interpellation de force, puis retour au calme
Le contrôle tourne au vinaigre, on appelle des renforts. L’un des deux policiers est allé chercher la gazeuse (rien à voir avec les petites lacrymo vendues au public). Le gros de la troupe prend la fuite comme une volée de moineau. Il en reste un qui finit par partir en courant, s’engouffre à l’arrière d’une Mercedes que son conducteur démarre : les policiers décident d’interpeller. Le gamin refuse de sortir de la voiture, on l’attrape, on l’extirpe, il se débat, chute en entraînant un policier qui ramasse un coup de coude dans le nez. Il finit bien sûr par être menotté, retour au calme.
Difficile de rendre compte des tensions inhérentes aux interventions de nuit
Un tel récit passé au tamis de la sérénité qui prévaut dans les débats en justice ne rend pas compte de la nuit, de deux policiers face à six individus, de la violence de la situation et de celle qui reste potentielle mais ne quitte pas l’esprit des forces de l’ordre. Cela ne rend pas compte non plus de ce qui peut se passer dans la tête d’un jeune garçon qui n’a pas l’habitude de ces interventions de nuit et qui prend peur, tout en se défendant de ce qu’il vit comme des abus. La nuit, on discute beaucoup moins que le jour.
Il dit avoir eu très peur ce soir-là
Ce mardi 20 décembre, le mis en cause âgé alors de 19 ans, comparaît devant un tribunal (juge unique) pour répondre des faits d’outrages, de violence, et de rébellion. Les deux policiers de la BAC ont déposé plainte contre lui. Le prévenu dit avoir eu très peur, ce soir-là, et que les insultes sont surtout venues de ses camarades, mais il refuse d’en donner le nom. Il ressort du dossier que l’un des policiers aurait attisé le feu en lançant « une blague » du style « vous n’avez pas 5 euros pour aller vous acheter des c… ? » à quoi le prévenu aurait répondu que pas besoin, ils en ont déjà. Oups, c’est perçu comme une provocation (répondant à une autre, cependant, si toutefois c'est vrai).
« C’est le jeu. Vous prenez le risque, en résistant, d’être blessé »
Maître Bibard plaide pour les policiers : « Les versions des policiers concordent et le parquet a même demandé une confrontation. Le prévenu a fait obstruction à la manifestation de la vérité en refusant de donner les noms des autres. Il a été blessé (au doigt) lors de son interpellation. Je peux dire, d’une manière un peu triviale, que c’est le jeu. Vous prenez le risque, en résistant, d’être blessé. Et puis ce discours ! Il dit qu’il était terrorisé… » L’avocat demande des indemnités pour chaque policier.
« Dès le départ il conteste le déroulé des faits »
Maître Lépine plaide pour le jeune garçon : « Il a obtenu un BTS en juillet dernier, il n’a jamais eu de problème avec la justice. Il n’a jamais varié, en trois auditions, dans ses propos. Dès le départ, il conteste le déroulé des faits. Or ce n’est pas à lui de faire l’enquête. Il y avait une caméra à proximité, on aurait pu investiguer. De plus, les policiers ont deux identités, dès le 12 avril à 23h30 , c’est noté dans le PV, et on attend deux jours pour tenter de les joindre, par téléphone… On ne cherche pas vraiment à les entendre. »
« Les policiers ne l’ont pas avisé qu’ils l’interpellaient »
L’avocate poursuit : « Alors, que s’est-il passé ce soir-là ? Tout part d’une provocation, on leur demande d’aller s’acheter des c… . C’est pas possible, ça ! Lui il répond, ‘pas la peine’, et ensuite ça part : ‘Vous avez gagné un contrôle. » Ils sont 6, ils vont paniquer quand le policier revient avec sa gazeuse. Lui, on le sort de la voiture : il ne comprend pas que c’est une interpellation, il ne veut pas se laisser attraper. Les policiers ne l’ont pas avisé qu’ils l’interpellaient. »
« Je pense que monsieur parviendra à se situer dans la vie »
Entre les deux plaidoiries, Charles Prost, vice-procureur, avait requis. « Monsieur complique ce qui est simple. Il reconnaît aujourd’hui l’outrage et s’être débattu lors de l’interpellation, mais il conteste avoir porté un coup. Il a 19 ans, il n’a pas de casier, il dit qu’il a la honte sur lui. Je pense que monsieur parviendra à se situer dans la vie et à se stabiliser. Il s’exprime très bien. »
« Je regrette tout, déclare le prévenu à la fin de l’audience. Tout. » Et il ajoute : « Je tiens à vous remercier, monsieur le procureur, des mots que vous avez prononcés. Ils m’ont touché. »
… Noël peut arriver.
Décision du tribunal
Le tribunal prononce une relaxe pour le chef de violence, considérant que le coup de coude s’inscrit « dans l’action plus générale de la rébellion ». Déclare le prévenu coupable d’outrages et de rébellion, le condamne à la peine requise de 3 mois de prison avec sursis. Abaisse le montant des indemnités demandées pour les policiers.
FSA



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