Culture

Bien dans ses baskets, multiculturelle, Kim Melville mettra les pendules à l’heure à Chalon

Bien dans ses baskets, multiculturelle, Kim Melville mettra les pendules à l’heure à Chalon

Artiste totale, Kim Melville aura l’insigne honneur d’étrenner « La nuit du rock », blanche dans son acception, mais haute en couleur en perspective. Le samedi 15 avril à 20h30 en la salle Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône, les rythmes endiablés obéiront au doigt et à l’œil des maîtres des lieux. Interview de la chanteuse-guitariste.

A signaler que des places seront mises en vente sur place le soir du jour J.

Avez-vous l’habitude d’intervenir avant Yarol et ses potes ?

«Ce sera la toute première fois, et pour l’instant c’est la seule fois qui est prévue. Je n’espère pas à vie ! »

Quel sera votre répertoire à Chalon ce samedi ?

«Je ne ferai que des compositions du coup. On aura quarante-cinq minutes de mes chansons, on a beaucoup de chance. »

Si vous deviez dresser votre caricature, comment la présenteriez-vous ?

« Il y a le rock, ça c’est sûr et certain, des grosses guitares, des gros sons de distorsion, très peu de ballades. Plutôt beaucoup d’énergie, que ce soit pour les personnes qui m’accompagnent et moi, ainsi que de l’authenticité. Je suis toujours avec mon groupe, on est quatre sur scène ; je suis très rarement seule, ça ne m’est arrivé qu’une seule fois pour le Fernando Rock Show que j’avais fait avec G. Buswel et Jessie Lee. »

Quelles sont les différences fondamentales entre un, et une guitariste ?

« Pour moi il n’y en a pas. Je pense qu’il n’y a pas de différences entre les deux, puisque je fais ce que le grand public appellerait de la musique masculine. Je fais plutôt de la musique qui a commencé plutôt d’une manière masculine, et qui est maintenant plutôt mixte. »

Où vous situez-vous artistiquement parlant ?

« J’aime dire que je fais du rock de manière générale, même si j’ai beaucoup d’influences et de styles différents. »

Chanteuse, guitariste, compositrice et auteure, vous vous ouvrez une voie royale ?

«J’ai toutes les facettes, oui, je ne sais pas si c’est une voie royale, parce que je ne suis pas la seule à tout faire dans mon projet j’imagine. Je pense qu’il y a plein d’artistes qui font tout maintenant. On a un peu plus les clés, on a accès à beaucoup, beaucoup, beaucoup d’informations, grâce à Internet, aux livres…Oui, je fais tout, et j’aime beaucoup être autonome. C’est très important pour moi aussi que mes paroles, par exemple, viennent de mes émotions, que j’exprime quelque chose de mon expérience. C'est mon nom qui est écrit derrière moi. Si c’était un groupe où tous les quatre composaient, ça ne s’appellerait pas Kim Melville. Je ne sais pas pourquoi, mais ça a été toujours important artistiquement parlant que je fasse tout pour sortir les chansons en mon nom. Donc j’ai appris vite à tout faire.» 

Comment êtes-vous perçue par vos pairs masculins ?

« Avec beaucoup de bienveillance. Pour citer un nom, il y a Manu Lanvin, qui m’a offert une guitare. Il l’a fait customiser entièrement pour moi, c’est une guitare qui a une grande importance sentimentale. Là on a l’exemple de Yarol Poupaud qui poste une vidéo dans laquelle il dit que je vais jouer pour sa première partie. C’est très, très bienveillant, surtout dans le milieu du rock. Je n’ai jamais de problèmes, et au contraire on s’entend très bien en général, donc c’est cool. On ne m’infériorise jamaiss, j’ai beaucoup de chance par rapport à ça.» 

Avec l’héritage familial qui est le vôtre, vous ne pouviez pas passer entre les mailles du filet ?

«Ma mamie est toujours vivante, elle n’en fait plus trop, mais elle est pianiste. J’ai beaucoup, beaucoup d’artistes dans ma famille : mes parents, mes deux oncles, mon grand-père est peintre, mon frère est batteur…Passer entre les mailles du filet, ça dépend, ça aurait pu être l’extrême inverse, où j’aurais pu rejeter complètement le milieu artistique tellement j’en entends parler ! Mais j’ai choisi de faire ça parce que ça a toujours été une évidence. Je pense que ça a été probablement plus dur dans le sens où mes parents étaient très exigeants, de par le fait qu’ils fassent ça, que ce soit leur métier, et qu’ils aient tout vécu. Ca a mis du temps avant qu’ils acceptent que j’en fasse de manière permanente. Ils m’ont toujours soutenue, et c’est grâce à eux que je suis là où j’en suis actuellement. Ce sont deux artistes avec énormément de talent, et ils ont beaucoup travaillé pour arriver là où ils en sont aujourd’hui. Je les ai beaucoup écoutés tout au long de ma vie, et surtout mon papa, musicien-compositeur-chanteur. Que ce soit mon frère ou moi, on est passés par la même case : il faut travailler dur ou tu ne feras pas ça ! » 

Quels sont les musiciens-chanteurs qui ont une haute signification pour vous ?

« Il y a tous les styles évidemment. Beaucoup sont très importants pour moi, dans le plus classique rock, blues, hard-rock même, il y a David Bowie, Kiss, Led Zeppelin, Jack White, les Sparks…qui ont eu beaucoup d’influence pour moi, et dans les plus jeunes : les Nineteen Seventy-Five (1975), ou Yungblud, tous ces groupes un peu plus pop-rock. J’ai beaucoup eu aussi l’influence metal, car j’en écoute pas mal. J’ai grandi par ailleurs avec Hannah Montana ! »

Que privilégiez-vous pour le public : la technique, ou l’émotionnel ?

« L’émotionnel, ça c’est sûr, c’est le plus important. La technique, je suis encore jeune, et je n’ai pas énormément d’années de guitare derrière moi. La technique vocale, oui, je l’ai depuis toute ma vie que je chante. Je privilégie aussi la technique vocale, mais la technique « guitaristique » c’est pour moi ce qui est important, ce sont mes compos et ce que j’ai envie de dire dans mes mélodies. Ca peut évoluer comme pour tout guitariste, comme Slash par exemple. Les deux sont quand même importants, le travail de la technique et l’émotionnel.»

Où en est votre discographie, et nourrissez-vous des projets ?

« Là je travaille sur mon premier album, j’ai sorti mon premier EP en 2021 qui était encore un peu jeune, c’étaient mes premières compos. La plupart des chansons que je joue en live maintenant ne sont pas encore sorties, puisqu’il y en a beaucoup plus sur en live que sur l’EP. Je pense sortir des premiers singles, et après petit à petit sortit l’album, soit cette année, ce serait bien, soit l’année d’après. Et puis faire avancer le groupe, trouver un maximum de dates pour jouer en live et rencontrer des gens, me faire connaître. C’est ça le but, pour les prochaines semaines, les prochains mois et les prochaines années. »

 

Crédit photo : DR                                                               Propos recueillis par Michel Poiriault

                                                                                              [email protected]