Opinion

"102 alertes sociales : le point de rupture est atteint dans les écoles" pour le syndicat enseignant FSU-SNUipp 71

"102 alertes sociales : le point de rupture est atteint dans les écoles" pour le syndicat enseignant FSU-SNUipp 71

Aujourd'hui, le point de rupture est atteint dans les écoles. Année après année, les politiques éducatives successives ont contribué à casser les protections dont bénéficiait le service public d’éducation. Les réformes à l’œuvre ne visent pas la résorption des inégalités et la réussite de tous les élèves. Elles ont privé l’École des moyens lui permettant d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés.

 


Les conditions de travail des enseignant·es et des AESH se sont profondément dégradées, entraînant souffrance et renoncements. Le ministère porte la responsabilité de cette dégradation des conditions de travail et de santé de ses personnels, de celles et ceux qui tiennent l'École à bout de bras. Il porte également la responsabilité de la dégradation des conditions de scolarisation de tous les élèves. 

 


Dans ce contexte, la réponse du ministère avec cette année encore 1709 suppressions de postes d’enseignant·es prévues dans le 1er degré pour la rentrée 2024 est un affront insupportable. Le choix est fait de laisser la situation se détériorer davantage. Cela va se traduire dans notre département par de nouvelles fermetures de classes et des effectifs par classe toujours en augmentation. Les enseignant·es et  AESH demandent non pas « un choc des savoirs » mais « un sursaut du ministère » face aux problèmes que rencontrent les personnels de l’Education Nationale.

 


L’organisation de l’école inclusive cristallise à elle seule le plus de tensions dans les écoles. Si la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances a permis une évolution sociétale et une amélioration de la prise en compte des élèves en situation de handicap, cette ambition ne s’est pas accompagnée des moyens humains et matériels nécessaires. Les enseignant·es et AESH se sentent trop souvent seul·es, sans soutien de la hiérarchie et avec l'obligation de pallier la baisse de moyens du secteur médico-social.

 


La FSU-SNUipp 71 dépose, comme le font tous les autres départements français, une alerte sociale, préalable à un dépôt de préavis de grève, pour dénoncer les conditions de travail dégradées des personnels de l’Éducation Nationale dans le 1er degré. La FSU-SNUipp attend des réponses concrètes, tant au niveau national que départemental. A l’aune des réponses reçues, elle prendra ses responsabilités quant aux suites à donner à cette alerte sociale.

 


Fait à Chalon-sur-Saône, le 28 novembre 2023