Agglomération chalonnaise

Paysan et fier de l’être ! Ou comment mettre en lumière l’élevage en Bourgogne–Franche-Comté

Paysan et fier de l’être ! Ou comment mettre en lumière l’élevage en Bourgogne–Franche-Comté

Coup de cœur d’Info-chalon. Donner la parole aux éleveurs à travers des courts métrages documentaires, pari réussi de Nathalie Lay et ça donne un petit bijou de 15 min qui change votre regard.

« Le sujet de mon second court métrage est une éleveuse de vaches qui pratique son métier selon des valeurs fortes et bienveillantes, c’est La ferme de Sophie », explique Nathalie Lay.

Un petit bijou multi récompensé aux festivals de courts nationaux et internationaux. Info-chalon.com a été séduit.

La ferme de Sophie (docu de 15 min) : Portrait touchant et sensible d’une éleveuse qui connaît son métier, mais le pratique autrement

Sophie élève des vaches à Sully, près d’Autun. Nathalie et Guillaume ont posé leurs caméra et micro dans cette ferme pas comme les autres. Deux jours de tournage et cinq heures et demie d’images ont donné naissance à un documentaire de 15 min, un bijou d’émotion, de générosité et, pour nous, un éclairage sur un monde professionnel insoupçonné.

« Elles ont toutes un prénom », dit Sophie en souriant : son amour des vaches lui a valu des moqueries à l’école, mais elle en a fait une marque de fabrique dans son élevage.

Séparer très tôt le veau de sa mère assure un plus grand rendement de lait. Sophie refuse cette pratique. « La chambre d’agriculture m’a dit ça ne marche pas comme ça », mais elle sait où elle veut aller, elle est née dans une ferme, a travaillé 10 ans dans différents élevages avant de créer le sien. Elle partagera donc le lait avec ses veaux : « Au fond, les veaux sont contents, les vaches sont contentes, et la paysanne aussi ! » dit-elle dans un large sourire.

Sophie est l’une des premières éleveuses à avoir recours aux “abattoirs mobiles”, qui ont vu le jour en Suède. Le nombre d’abattoirs publics a considérablement décliné au profit d’un nombre restreint d’abattoirs privés mono-espèce à forte capacité d’abattage. Le résultat est catastrophique, obligeant les animaux à parcourir des centaines de kilomètres, entassés dans des camions avant d’être abattus à des cadences souvent industrielles. 

Paysanne et fière de l’être, lit-on sur le dossard que porte Sophie qui déclare, face à la caméra : « Moi, j’aime le partage. J’ai des clients qui me ressemblent ».

En accès libre sur YouTube : La Ferme de Sophie.

Et c’est ce court documentaire qui a suscité d’autres rencontres d’éleveurs, d’autres projets aussi.

Nathalie Lay

Son gagne-pain ? Réaliser des vidéos d’entreprise. Mais en bonne autodidacte, Nathalie laisse toujours un œil et une oreille traîner ici et là.

« J’aime savoir ce que je mange, déclare-t-elle, et, même je ne suis pas végétarienne, j’aime les animaux. » La souffrance des animaux est un sujet qui la touche. Elle décide, avec son cadreur Guillaume La Rocca, de filmer bénévolement le projet d’abattage « en ferme », un grand projet de mise en place d’abattoirs mobiles en Bourgogne. Ce sera son premier court métrage documentaire, en 2019.

La première pierre, aussi, à une série de rencontres d’éleveurs, dont Sophie, avec laquelle Nathalie a échangé deux ans sur les réseaux sociaux avant d’en faire le sujet de son second documentaire La ferme de Sophie.

Les réalisations et projets ne s’arrêtent pas là. Bientôt, d’autres éleveurs de la Bourgogne–Franche-Comté seront mis à l’honneur, dans un long métrage cette fois-ci.

Info-chalon.com vous en dira plus la semaine prochaine : Lire Droits dans leurs bottes

Vous ne verrez plus jamais du même œil les producteurs présents sur vos marchés.

Par Nathalie DUNAND
[email protected]

Pour en savoir plus :
Nathalie Lay Video
Site : https://www.nathalielayvideo.fr