Bresse Chalonnaise
TRIBUNAL DE CHALON - En cavale, il commet plusieurs vols en Bresse
Par Florence SAINT-ARROMAN
Publié le 28 Janvier 2025 à 13h13
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Agé de 28 ans, il a déjà passé 11 ans derrière les barreaux.
Son avocate fait le compte : à 28 ans, il a passé 11 ans et demi en prison. La présidente résumera : « AAH en attente, pas d'emploi, analphabète. » L’homme est jugé ce 27 janvier pour avoir coupé son bracelet électronique puis avoir commis plusieurs vols en Bresse.
Il y a certes de meilleures façons de finir une journée qu’en voyant un malheureux dans le box. Malheureux il l’est d’une part parce qu’il est « triste » dit-il, « de faire encore de la peine à ses parents ». Malheureux également parce qu’il est sorti de prison « sans argent », et « c’est dur de ne pas avoir d’argent pour acheter quelque chose ».
Dans son malheur il a la chance de tomber sur un procureur et une présidente aussi calmes que professionnels.
Le contexte
Le prévenu sort de prison en août dernier et direct commet des vols. Il est jugé et condamné et peut bénéficier d’un aménagement de peine en octobre dernier, à Besançon. Il est donc détenu sous surveillance électronique mais voilà que le bain familial large l’expose, dit-il, à des menaces de mort. Il dit qu’il a demandé à changer d’adresse à son conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation (CPIP) et que celui-ci lui aurait dit non.
Les faits
Le 31 décembre il coupe son bracelet et se fait la malle. Il va se réfugier chez une femme rencontrée quatre mois auparavant à la gare de Louhans. La femme vit à Mervans. Le prévenu a « récemment » acheté une Nissan et l’a fait mettre au nom de la femme sans qu’elle en soit informée.
Le 6 janvier, il vole des bidons de fioul à Diconne. « J’avais pas d’argent pour en acheter. »
Le 23 janvier il vole des chaussures et une perceuse-visseuse chez un particulier.
Le 24 janvier, à Saint-Usuge, il arrache une plaque d’immatriculation pour la coller sur sa Nissan. Il ne parvient pas à arracher la 2e plaque.
Puis, ce même jour, Il s’introduit, avec madame, chez un particulier à Mervans. Le particulier en question voit la Nissan garée sur un chemin, se méfie, fait le tour de la maison et tombe sur le couple qui se sauvait par l’arrière.
C’est ainsi qu’avec la description du véhicule, les gendarmes arrêtent le couple, sur la commune de Mervans, le jour même. L’homme conduit sans avoir de permis et la voiture n’est pas assurée, forcément. Dans le véhicule, 3 des 5 bidons volés, la visseuse, un fusil, des cartouches, une cartouchière.
« Tout ce que je vole, c’est pour revendre »
Le jeune homme reconnaît tout. « Tout ce que je vole, c’est pour revendre. » A qui ? « Ça part loin d’ici, les affaires » lance-t-il avec un geste du bras qui figure le lointain.
La présidente lui retrace sa situation pénale et ce bracelet qui aurait dû/pu lui permettre de faire des démarches pour lui. Sauf qu’il ne sait pas lire ni écrire et qu’il doit donc être aidé en tout, et c’est pas le bain familial qui le protège d’aller vivre de larcins. Il a un frère également féru de vols et d’évasions. Quelques membres de sa famille vont débarquer en fin d’audience pour le soutenir de leurs courtes présences. Le jeune homme leur enverra force baisers et des cœurs avec les doigts.
« Une situation affligeante »
Le ministère public en semble désarmé, de cette situation pas pensable. Le procureur requiert 10 mois de prison pour les vols et la tentative de vol et 6 mois pour l’évasion. « C’est une situation affligeante. En à peine un mois il commet toute une palette d’infractions. Monsieur a dit en audition que la prison ‘ça ne sert à rien’. Effectivement, ça ne sert à rien si on ne s’en saisit pas. »
« Quand je suis sorti en 2024, j’étais perdu »
Maître Massard plaide « la désocialisation des longues peines ». « Il l’a dit : ‘Quand je suis sorti en 2024, j’étais perdu’. Son CPIP ne l’a pas aidé à faire les démarches, pourtant il ne dispose d’aucune des clés nécessaire à pouvoir se débrouiller. L’objectif est de lui permettre de se socialiser, il faudrait une peine mixte qui favoriserait un module social. »
L’analphabétisme, de nos jours, vous condamne plus sûrement qu’un tribunal
Le prévenu n’ajoute rien. Ce garçon semble réunir tout ce qu’une société dite « avancée », du moins le revendique-t-elle, échoue à réaliser pour certains. A commencer par leur apprendre à lire et à écrire, parce que, de nos jours, l’analphabétisme vous condamne plus sûrement qu’un tribunal, la preuve avec lui et tous ses pairs déshérités, privés du bagage minimum.
Sauf que…
On écrit avec ce que l’audience dit et donne à voir, mais la peine qui nous a paru au premier abord extrêmement lourde au regard des pauvres larcins commis par un homme - encore bien jeune - qui semble ne plus connaître que l’enfermement, semble indiquer autre chose, au-delà du manque d’alternative intelligente et opérante à l’incarcération.
Une rapide recherche Google avec l’identité du prévenu donne accès à des articles de presse qui racontent non seulement la pratique des petits vols mais une condamnation à 4 ans de prison alors qu’il n’avait que 20 ans pour des actes dont la description laisse pantois et un peu horrifié.
Enfermé deux fois : dans une cellule et dans un discours
On y lit également des propos qui, ajoutés à ceux qu’on entend à l’audience, disent une chose : il n’a pas changé de discours, il est enfermé dans un discours comme dans les microsillons d’un vinyle et tant qu’il y restera… Un discours, ça peut vous mettre derrière des barreaux, aussi.
La présidente à cet égard n’a pas désarmé, tentant à plusieurs reprises d’arrimer l’homme à des éléments de réalité, mais peine perdue - pour le moment.
Ceci explique peut-être cela : le tribunal va au-delà des réquisitions
Le tribunal dit le prévenu coupable de vols et d’évasion.
Le condamne, pour les vols à la peine de 20 mois de prison (« Vous avez 19 condamnations à votre casier, et les mesures de suivi en milieu libre ont été inefficaces ») ; pour l’évasion à 6 mois de prison.
Le tribunal ordonne le maintien en détention de l’homme, pour 26 mois.
En outre il est condamné à une amende de 300 euros majorée de 50 % au profit du fonds de garantie des victimes, pour le défaut d’assurance de la voiture,
Interdiction de porter/détenir une arme pendant 5 ans.
« On a entendu vos difficultés, on a entendu que vous sortiez de prison sans être accompagné et sans argent, mais on a considéré qu’il fallait mettre un coup d’arrêt. »
Le tribunal invite l’homme à « poser des bases solides ». Vu qu’il vient d’être condamné à plus de 2 ans pour une 20ème condamnation, ça ressemble davantage à un vœu pieux qu’à un projet dont les conditions sont réunies pour qu’il aboutisse.
FSA



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