Faits divers
TRIBUNAL DE CHALON - Elle a glissé dans la cocaïne et dit vouloir "en finir avec cette vie"
Par Florence SAINT-ARROMAN
Publié le 24 Avril 2025 à 20h39
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Elle est partie au trou pour éviter à un ami de finir dans un coffre de voiture. Voilà comment on peut résumer les faits, du point de vue de la prévenue. L’audience déplie évidemment d’autres façons de voir les choses.
Ce jeudi 24 avril voit une femme dans le box, c’est plutôt rare. Elle sort de garde à vue, escortée par des gendarmes. Elle ne va pas bien. Elle tenait des propos suicidaires ce matin, avant son défèrement (= présentation au procureur de la République), puis avant l’audience, dans les geôles du palais de justice. Elle a dit à son avocate qu’elle ne voulait plus « de cette vie », qu’elle en avait « assez ». On comprendra pourquoi.
Les faits
Le 23 avril après minuit, quelqu’un appelle le 17 : une femme « pas fraîche » conduit « dangereusement ». L’opérateur demande à cette personne de suivre ce véhicule le temps que les forces de l’ordre interviennent. De Saint-Marcel, la 3008 qui roule phares éteints, tape des trottoirs ou au contraire occupe toute la chaussée, parvient à Dracy le Fort. Elle en repart, elle est interpellée sur Chalon. Elle est positive à la cocaïne, son permis de conduire est annulé, le véhicule n’est pas assuré.
« Cet ami se faisait racketter par des dealers »
A l’audience des comparutions immédiates, la prévenue interroge la version des trois personnes (qui la suivaient et ont fait le 17) : « Je ne sais pas s’ils ont à voir avec ceux qui menaçaient mon ami. Il se faisait racketter par des dealers. Il lui manquait 500 euros. Il m’a dit qu’ils allaient le mettre dans le coffre d’une voiture. J’avais reçu un reliquat CAF alors j’en ai profité. »
« Malheureusement… malheureusement »
Son addiction à la cocaïne date de vieux. « Ben vu que c’est une consommation que je juge... pas occasionnelle, mais... parce que c’est pas moi qui l’achète, on vient me l’offrir, malheureusement. J’ai toujours eu cette faiblesse... Malheureusement, y a pas de remède magique pour arrêter. »
A son casier
3 condamnations (conduite sous stupéfiants, détention et offre, conduite sous l’empire de l’alcool) et une récente pas encore inscrite : conduite malgré annulation du permis, 3 mois entièrement assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans. Alors, cette peine du 10 avril est trop récente pour que le cadre de soins soit mis en place, mais la prévenue sait qu’elle est sous main de justice.
C’est l’histoire d’une dégringolade
Vous direz qu’au tribunal on en voit beaucoup, c’est vrai mais ce n’est pas toujours aussi nettement dessiné que : une formation de monitrice d'auto école, une rupture « un peu violente » (on peut entendre « beaucoup »), de la drogue, une première condamnation, une suspension de permis, et plus tard ... son annulation.
La femme à la voix éraillée et au visage raviné alors qu’elle n’a que 52 ans, dit que cette annulation l’a « vexée ». Ce n’est sans doute pas le mot. « Blessée » conviendrait mieux. Elle était monitrice d’autoécole (et avec quel statut administratif, on ne sait pas), et elle n’a plus de permis.
« On vous sent en perdition »
Aujourd’hui elle vivote avec le RSA et des charges quasi équivalentes au montant du revenu de solidarité active. Aujourd’hui elle vivote avec des pépins de santé importants, graves. Un double AVC en 2022, un arrêt cardiaque en 2024.
« On vous sent en perdition, lui dit la présidente. Vous y croyez, de prendre soin de vous ? - Plus trop », répond la prévenue.
« Les propos suicidaires, c’est régulier ou c’est dû au défèrement de ce matin ? » Là, la femme ne répond pas. Elle est émue, se met à pleurer en silence.
Les temps singuliers échappent au temps institutionnel
La prévenue est dans une vue à court terme : « si j’étais incarcérée, je ne m’en remettrais pas ». Les juges, tour à tour, lui retracent son parcours sur un temps plus long, et les différentes mesures qui furent destinées à lui permettre de s’en sortir.
Oui mais voilà, son avocate le plaidera, on ne quitte pas une telle addiction en quelques jours, et puis le temps singulier de chacun ne peut pas nécessairement se soumettre aux injonctions judiciaires, c’est un fait, c’est ainsi. L’avocate demande à la femme si elle serait prête à investir dans une cure de désintoxication. « Pourquoi pas » répond la femme.
« Au regard des enjeux, de la sécurité des autres usagers »
C’est sur cette réponse guère encourageante que le procureur se lève pour requérir. « Madame ne respecte aucun des interdits, et elle venait d’être condamnée. Au regard des enjeux, de la sécurité des autres usagers, je demande une peine de 6 mois de prison avec mandat de dépôt. »
« Elle ne veut plus de cette vie, elle en a assez »
La défense plaide « une descente aux enfers sur dix ans », les « quinze appels au secours de cet ami cette nuit-là », « la réaction de la femme » : elle n’a pas de reste à vivre entre sa minuscule allocation et ses charges, « mais elle est prête à lui filer 500 euros », « Madame est perdue, aujourd’hui. Elle ne veut plus de cette vie, elle en a assez. »
Mandat de dépôt
Le tribunal dit la prévenue coupable, la condamne à la peine requise : 6 mois de prison avec mandat de dépôt. Interdiction de conduire pendant un an, Confiscation du véhicule.
Le tribunal a fait le constat que « toutes les mesures d’accompagnement ont échoué », « à vous de... ». Les gendarmes vont emmener la condamnée au quartier femmes de la maison d’arrêt de Dijon.
FSA



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