Champforgeuil

Steeve Guénot n’envisage les J.O. de Rio qu’à travers l’or…

Steeve Guénot n’envisage les J.O. de Rio qu’à travers l’or…

Le 13 août 2008 aux Jeux Olympiques de Pékin le lutteur Steeve Guénot était sacré champion olympique, donnant par la même occasion la 1ère médaille d’or à la France de ce rassemblement universel-ci, tandis que son frère Christophe montait également sur le podium, dans une autre catégorie, de par l’obtention du bronze. Aux J.O. de Londres quatre ans plus tard Steeve récidivait, mais cette fois en arrachant le bronze. Actuellement bloqué pour raison médicale, il est venu se plonger dans un bain de jouvence et se ressourcer auprès des habitués de la section lutte de l’A.S.L.C. sise à Champforgeuil, où nous l’avons rencontré en toute simplicité.

Opéré tout récemment de la hanche

Le compétiteur de tout premier plan ronge son frein, son organisme lui faisant des siennes depuis le début de l’année. D’où une mise en retrait forcée qui lui donne au moins l’opportunité, certes à son corps défendant, d’emmagasiner du jus et de maintenir un mental à toutes épreuves, en gardant le plus possible le contact avec les coreligionnaires de son acabit, ou avec la base. « J’ai été blessé en février dernier lors d’un tournoi, je me suis rompu le quadriceps antérieur. Et puis j’ai eu un autre souci, qui m’empêchait de lutter correctement. De l’os s’est formé dans la hanche, il a fallu m’opérer, et je suis sorti dimanche d’un hôpital parisien. J’ai franchi une étape, l’opération s’est bien passée. J’ai commencé à bénéficier de trois semaines de repos. Peut-être irais-je en rééducation à Capbreton, je ne sais pas encore.» Tant et si bien que Steeve ne  retutoiera les subtilités de sa discipline, ne reprendra son régime de croisière qu’au mois de mars 2015, au terme d’une période d’une année blanche. Ce bout du tunnel lui met-il une pression pas possible, appréhende-t-il de se retrouver face à lui-même et à recouvrer son rang ? « La technique reviendra rapidement, ça ne s’oublie pas. C’est comme le vélo lorsque l’on n’en a pas fait depuis un moment. Et puis il y a le grand frère et les autres. Ensuite, il se pourrait que j’aie plus faim.» De toute façon Steeve a toujours fait en sorte ces derniers mois de travailler le haut du corps, histoire que sa musculature supérieure ne soit pas tributaire du train inférieur en sous-régime.

Les incontournables championnats du monde de Las Vegas

Dès qu’il recevra l’aval nécessaire, le fer de lance, par ailleurs Chevalier de la Légion d’honneur, repartira à l’assaut des entraînements bijournaliers, condition sine qua non pour repartir à la reconquête de son Saint-Graal : le titre suprême aux Jeux Olympique de Rio en 2016. « C’est du bonus maintenant. Il faut aller en chercher une troisième, ne dit-on pas : « Jamais deux sans trois ? ». Je viserai l’or à Rio. Coubertin est gentil, mais il faut gagner avant tout. Ce sera ma dernière olympiade, j’ai 29 ans. Après, je pourrai prendre ma retraite. » Son objectif majeur pour 2015 réside dans les championnats du Monde de septembre à Las Vegas. Ce pourrait être une fin en soi, mais c’est un marchepied. S’il finissait dans les six premiers la qualification pour les J.O. serait ferme et définitive, auquel cas, en l’absence d’épée de Damoclès au-dessus de sa tête, Steve Guénot aurait tout loisir ensuite de préparer au mieux le grand rendez-vous brésilien. Si le résultat attendu n’était pas atteint, il resterait trois chances au maximum pour entrer dans le gotha olympique : trois tournois (deux en Europe, un autre hors de ses frontières), sachant qu’un seul podium s’avère obligatoire pour récolter son billet.

 

Pas la grosse tête pour autant

« La lutte, c’est toute ma vie, j’ai débuté à 4-5 ans à l’Athlétic-Club-Chalonnais, avant de poursuivre à Champforgeuil, de passer par Paray-le-Monial, avant d’arriver à Paris. A Champforgeuil on connaît tout le monde, mes parents sont toujours au club », cerne-t-il avec sobriété. La notoriété engendrée par les coups d’éclat lui vaut des rencontres qu’il relate avec le sourire. « Souvent avec mon frère Christophe on nous reconnaît sur Paris. On nous dit : « Ah, c’est vous qui bossiez à la R.A.T.P. à l’époque ! » Steeve souhaite davantage de popularité à l’adresse de son sport. »Pour le développer il faudrait plus de structures, il n’y a pas besoin de beaucoup de moyens. Dans les écoles les enfants font de la lutte, mais après ça coince pour les accueillir», juge-t-il.

 

Des titres et des accessits en veux-tu en voilà en gréco-romaine

Championnats de France :

  • médaille de bronze en – de 46 kg cadets en 2000
  • médaille de bronze en – de 66 kg juniors en 2003
  • médaille de bronze en – de 66 kg en 2005
  • médaille d’argent en – de 66 kg en 2003
  • médaille d’or en – de 50 kg cadets en 2001
  • deux médailles d’or en 2002 en – de 58 kg cadets (gréco-romaine, et lutte libre)
  • médaille d’or en – de 66 kg juniors en 2004
  • médaille d’or en – de 66 kg juniors en 2005
  • médaille d’or en – de 66 kg en 2007

Championnats d’Europe :

  • médaille de bronze en – de 66 kg juniors en 2005

Championnats du Monde :

  • médaille d’argent en – de 66 kg en 2007

Jeux Olympiques :

      -    médaille d’or à Pékin en 2008 en – de 66 kg

      -    médaille de bronze à Londres en 2012 en – de 66 kg

                                                                                            Michel Poiriault