Société

Allaitement : un choix difficile à faire… et à assumer

Allaitement : un choix difficile à faire… et à assumer

Dès la grossesse, le choix d’allaiter ou non son enfant se pose. Et si ce choix n’est déjà pas facile à faire, il est tout aussi difficile à assumer. Le témoignage de Coralie, habitante du Grand Chalon.

Cette semaine était placée sous le signe de l’allaitement en France et dans le Monde. Coralie, habitante du Grand Chalon, s’est adressée à Info-chalon.com pour livrer son témoignage à cette occasion. Elle souhaite cependant rester anonyme car ce choix n’est pas toujours simple à assumer au quotidien.

« Le choix d’allaiter son enfant est très compliqué à faire quand personne autour de soi n’a allaité et que personne de ta famille n’est là pour te soutenir.

A la maternité, après l’accouchement, les auxiliaires de vie sont très présentes, mais elles ne peuvent pas te renseigner complétement en cinq jours… Et quand tu es malade, il n’y a personne pour te dire ce que tu peux prendre ou non pour pouvoir continuer d’allaiter.

Les premiers conseils que j’ai eus venaient d’une amie. Elle m’a donné des références de bouquins. J’ai aussi rencontré par hasard une personne qui réalisait des écharpes de portage et qui m’a donné quelques conseils. Elle m’a notamment indiqué la tenue de réunions à l’hôpital de Chalon. J’ai participé à une de ces réunions car je me posais plein de questions. Ceci m’a aidé et m’a permis de relativiser ma situation avec celles des autres personnes en entendant leurs problèmes.

J’ai également rencontré des difficultés pour trouver les coordonnées du lactarium, pour donner mon lait. J’ai trouvé ça sur le site du « Lait tendre ». Une personne du lactarium vient à domicile pour récupérer le lait maternel et fournit tout ce qu’il faut pour ça. Ce lait sert à nourrir les bébés prématurés, pour lesquels les mères n’ont pas encore de lait à fournir elle-même, et les bébés malades, que le lait maternel, plus riche que le lait en poudre, aide à soigner. Il faut cependant un certificat du médecin et un examen de sang pour pouvoir donner son lait.

Concernant l’allaitement, il y a ceux qui vous disent que le lait maternelle est ce qu’il y a de mieux pour l’enfant et ceux qui sont pour l’allaitement minimum. Les discours diffèrent aussi d’un médecin à l’autre. J’allaite mon enfant depuis neuf mois et je passe pour une extra-terrestre, même dans les repas de famille !

L’allaitement n’est pas tant accepté que ça. Dans les mentalités, la poitrine reste d’abord quelque chose de sexuel. Et quand vous allaitez en dehors de votre domicile, les passants sont souvent interpelés. Ils semblent voir ça comme de l’exhibitionnisme. J’ai même eu droit à des réflexions misogynes et déplacées comme ‘‘Je peux gouter ?’’…

Aujourd’hui, il faut vraiment avoir envie d’allaiter pour le faire…

Dans le sens contraire, l’enfant peut refuser le sein, dans ce cas le biberon s’impose. Je n’ai rien contre les biberons, il y a de très bon lait en poudre. Il faut sentir les choses avec l’enfant. Ce peut aussi être la mère qui ne souhaite pas donner le sein. L’allaitement doit être fait avec amour. Il faut donc en avoir envie. Dans le cas contraire, il ne faut pas se forcer. Et il ne faut pas non plus culpabiliser de ne pas allaiter. »

 

M.B.

 

Quelques conseils sur :

http://www.lait-tendre.com/

http://www.lllfrance.org/