Chalon sur Saône

La comédie "Prête-moi ta femme" (à guichets fermés) le vendredi 27 janvier à Chalon. Et puis quoi encore ? Mais c'est pour rire...

La comédie "Prête-moi ta femme" (à guichets fermés) le vendredi 27 janvier à Chalon. Et puis quoi encore ? Mais c'est pour rire...

« Prête-moi ta femme ». Sous l’appellation de cette comédie à géométrie variable subodore-t-on un chemin de vie non dénué d’embûches et de chausse-trappes ! Le relationnel entre Léo et Léa n’étant pas ce qu’il pourrait être, mari et épouse, à la limite du point de non-retour, s’en remettent à un psy pour enrayer le processus de dégénérescence. Mal leur en prend, car ce dernier, épris de sa patiente, se fera un malin plaisir de brouiller les cartes dans un nouvel hymne au Café-Théâtre…Malheureusement, c’est complet. Il n’est nul besoin par conséquent d’aller frapper à telle ou telle porte afin d’acquérir un billet d’entrée ! Interview pour info-chalon.com de Serge Bonafous, comédien (il incarne Léo) et producteur.

N’est-ce pas la double peine pour ce pauvre Léo, contraint de consulter un psy pour améliorer sa vie conjugale, puis d’encaisser à son insu les coups de poignard du spécialiste ?

« Léo, oui, il est un petit peu perché, lunaire, gentil, concon, tellement dans son monde ! En fait c’est un auteur raté dans sa vie professionnelle, et pour qui, dans la vie privée, ça ne se déroule pas très bien. Au début de l’histoire, on apprend que Léo a trompé Léa, on saura plus tard pourquoi. Ce pauvre Léo et Léa vont aller voir un psy de couple. Il va se rendre compte, mais alors tardivement, que le psy tombe petit à petit amoureux de Léa. Normalement le psy de couple fait tout pour réconcilier les amoureux, mais là c’est l’inverse : que se passe-t-il quand le psy tombe amoureux de ma femme ? Il y a énormément de surprises, et là je ne peux pas tout vous dire, parce que la pièce, c’est beaucoup de quiproquos, de retournements de situation, c’est ce qui fait la force de cette pièce coécrite par Sacha Judaszko et Vincent Leroy. Sacha, vous l’avez peut-être vu dans l’émission le ONDAR Show de Laurent Ruquier, et il écrit beaucoup pour Gad Elmaleh, là c’était pour Gad et Kev, pour Kamel le magicien, des pièces de théâtre…C’est un auteur vachement bon sur la place de Paris. Il ne faut surtout pas raconter la fin, car il y a vraiment des changements de situation énormes, et on ne peut pas se douter de ce qu’il va se passer. C’est une vraie comédie, pas vulgaire mais familiale. Les gens peuvent venir avec des enfants à partir de 10-12 ans. On s’approche plus du Dîner de cons. Il est tellement attachant, ce pauvre Léo, que les gens aimeraient bien qu’il se réconcilie avec Léa. »    

Quelles sont les raisons pour lesquelles il ne veut pas convoler en justes noces ?

«C’est ce sur quoi repose la pièce. Léa, depuis toute petite, veut se marier. Elle est wedding planer, organisatrice de mariage, et à chaque fois elle fait tout pour récupérer le bouquet de la mariée dans l’optique d’être la prochaine. Léo ne veut pas du tout se marier, ni avoir d’enfants, c’est le fil rouge de la pièce. » 

Léa est-elle un bon parti ?

« On ne sait pas trop de choses sur elle, à part le fait qu’elle est organisatrice de mariages, très romantique, qu’elle veut se marier. C’est une nana complètement normale qui souhaite juste être heureuse. Le souci, c’est qu’elle apprend dès le début que Léo l’a trompée. Elle veut sauver son couple, fait tout pour ça. Elle y croit encore, pense que c’était juste une boulette de Léo. Son rêve c’est de se marier avec Léo et d’avoir un bébé. Mais comme il y a eu différentes tromperies, et qu’elle est avec ce Léo qui a le syndrome de Peter Pan, qui est un grand enfant, il y a un problème. Du coup je ne peux pas vous dire ce qui va se passer pendant les séances du psy. C’est assez physique à jouer. Le psy est joué par Thibaut de Lussy, Léa est jouée par Céline Holynski, et moi je joue le rôle de Léo. »

Le public verra-t-il par la suite le psy lambda d’un tout autre œil ?

«Peut-être que oui, mais je ne peux pas vous dire pourquoi. »

Que vous communique-t-on à l’issue des représentations ?

« Honnêtement, il y a de super commentaires à chaque fois, que ce soit à Paris ou en province. C’est surtout : « On ne s’attendait pas à cette fin. » Il faut vraiment venir à l’heure, voir le début et la fin de la pièce, c’est très important. Il y a des passages qui sont complètement loufoques, burlesques, dynamiques, énergiques. Les gens sont contents parce que c’est bien écrit, populaire, il y a des rebondissements, et ça c’est assez rare dans les comédies. On s’attend en règle générale plus ou moins à ce qui va se passer, mais là, on ne s’y attend pas. C’est un peu comme la différence entre les bons et les mauvais films. Les mauvais films on sait ce qu’il va se passer vingt minutes avant ; les bons films quand on les découvre au fur et à mesure, on se dit que les scénaristes ont été bons. Là, c’est un peu pareil. »

Le fait d’être producteur d’une pièce à l’intérieur de laquelle l’on joue relève-t-il de l’insolite ?

« Ca se fait, même si tous les producteurs ne jouent pas dans leur pièce. Il y en a cependant pas mal. Alil Vardar par exemple a joué dans ses pièces En ce qui me concerne j’ai plusieurs casquettes. Ca ne pose pas de problème plus que ça, sauf que c’est moi qui fais les chèques à la fin du mois ! Il n’y a pas vraiment d’avantages.»

Quels enseignements retirez-vous de votre passage à TF1 où vous avez évolué sous le pseudonyme de Bonaf ?

«TF1, ce fut une bonne expérience de 2012 à 2016, avec cependant des périodes où il n’y avait rien. J’y étais animateur de la case jeunesse, dans l’émission Tfou le dimanche matin. C’était génial, j’ai animé trois émissions, dont dernièrement les Tutos Fous. Dans Tfou Lab c’est un peu comme « On n’est pas que des cobayes » version enfant. J’étais un peu le testeur, donc j’ai fait des trucs de malade : skier avec un aigle, voler dans les airs, attraper un crocodile…! C’étaient vraiment des trucs intéressants car je ne les avais jamais faits. Dernièrement j’ai fait les Tutos Fous de Tfou, on a reçu des personnalités comme Kamel le magicien, Fauve Hautot de « Danse avec les stars », ou des blogueurs, des blogueuses. Chacun m’apprenait à faire des choses, je suis un peu Pierre Richard, alors j’ai essayé de les faire ... Du coup j’ai décliné cette émission-là en spectacle. Je joue également dans un autre spectacle qui s’appelle « Les Magic Tutos », où on apprend des tours de magie aux enfants et aux adultes, que je joue à Paris au Théâtre Le Point Virgule, et parfois en tournée. »

Pourriez-vous tracer les grandes lignes de votre parcours artistique ?

« J’ai un parcours un peu atypique, assez varié car je fais différentes choses. En tant que comédien, j’ai fait le Cours Florent, La Ligue d’Impro de Paris, donc l’improvisation théâtrale. Après j’ai fait quelques petites pièces à Paris. Pendant trois ans il y a eu du seul-en-scène, du one-man-show dans la capitale et en province. C’était Bonaf 2. Ensuite, consécutivement à la diffusion de TF1 pour les enfants j’ai fait un spectacle où c’était un personnage de BD qui prenait vie, très cartoon, car moi je suis assez visuel, j’ai un côté très de Funès. Puis « Prête-moi ta femme », et là j’ai deux ou trois projets de pièce de théâtre, plutôt de la comédie contemporaine. Voici pour ce qui est du comédien. Autrement j’ai une partie où je fais de la réalisation pour la télé, de la réalisation de spectacles, de la captation. Par ailleurs j’ai un parcours d’auteur, de directeur artistique aussi en télé, et de producteur télé et de spectacle vivant. J’ai créé il y a quatre ans un théâtre à Paris, le BO Saint-Martin dont je suis codirecteur.»

Paris, Avignon, Chalon, même combat !

Les premiers pas de la comédie précitée ont eu lieu au mois d’octobre 2015 à Paris –au petit Théâtre BO Saint-Martin contenant soixante-dix places, ce jusqu’au mois de juin 2016. Dans la foulée ce fut le festival d’Avignon, et plus tard le Théâtre parisien Les Feux de la Rampe (salle de cent vingt places), avec un baisser de rideau le 31 décembre dernier. A présent l’actualité c’est une tournée…avec un arrêt le vendredi 27 janvier à 20h au Théâtre Piccolo de Chalon.  

 

Crédit photo : Christine Coquilleau               Propos recueillis par Michel Poiriault

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