Chalon sur Saône

Le très attendu Aldebert devrait marquer de son empreinte le public chalonnais samedi

Le très attendu Aldebert devrait marquer de son empreinte le public chalonnais samedi

Chantre de la musique et de la chanson qui boycotte le clivage des générations, Guillaume Aldebert fera état de sa trame existentielle ce samedi 31 mars en la salle Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône, ce avec un esprit hautement festif. Son auréole est tellement distincte au demeurant que pour les deux séances, 16h et 20h, il n’est plus possible de se procurer de billets, c’est complet ! En revanche, pour le Zénith de Dijon où il évoluera la veille, des places sont vacantes (voir ci-dessous). Interview pour info-chalon.com

Comment avez-vous réalisé ce tour de force de construire avec « Enfantillages 3 » un album intergénérationnel, déjà disque d’or, en vous démarquant des deux autres « Enfantillages » ?

« Le défi, pour celui-là, ce troisième opus, c’était un peu de renouveler les thèmes, les sujets, et puis aussi peut-être de temps en temps le ton, car il fallait apporter vraiment quelque chose de nouveau sur cet album. Je crois que la nouveauté ce serait d’aborder des thèmes qui sont un peu plus « sérieux », de proposer toujours un panel d’émotions différentes avec des chansons évidemment légères, marrantes, énergiques, sans que ce soit un album triste. Ce n’est pas du tout le cas, mais les sujets sont un peu plus délicats. »

 

Auteur, compositeur, interprète, musicien, tous les atouts sont de votre côté pour un résultat optimal ?

« Oui, enfin on essaie ! C’est vrai qu’au début  « Enfantillages » avait eu un démarrage assez timide en 2008, du fait que je propose des chansons à double lecture, c’est-à-dire qu’elles s’adressent aussi aux parents et aux adultes. Du coup au départ ça a été reçu d’une manière un peu étrange, car ce n’était pas de la chanson jeune public exclusivement, comme je faisais beaucoup jusqu’à maintenant, et qu’il y avait cet équilibre enfant-parent. Aujourd’hui ça a vraiment trouvé je pense son public, et je le vois vraiment sur la tournée, car on atteint les familles. »  

 

Vous serez au Zénith de Dijon le vendredi 30 mars, et le lendemain à Chalon pour deux séances. Avez-vous un ou des trucs pour être toujours au top ?

«Je fais un peu gaffe, parce qu»Enfantillages » est un spectacle qui demande beaucoup physiquement, et moi c’est aussi ce que j’ai envie de donner, c’est-à-dire pas uniquement jouer des chansons des disques sur scène. Il faut que ça amène autre chose, et du coup il y a tout un côté théâtral très rock ‘n’ roll qui répond aussi à l’énergie que renvoient les enfants, parce que les enfants sont par nature très rock ‘n’ roll. On est dans un spectacle basé sur l’échange, le partage, et quelque chose de très énergique. »  

 

Au début de votre carrière vous n’étiez tourné que vers les adultes, qu’est-ce qui a fait qu’un beau jour une réorientation se soit produite ?

« Je ne crois pas que l’on puisse vraiment parler de réorientation, parce que même si je viens d’un répertoire plutôt dirigé vers les adultes avant l’aventure « Enfantillages », je parlais déjà beaucoup d’enfance dans les titres adultes à l’époque, et cette transition s’est faite très naturellement. Ca faisait longtemps que j’avais envie d’écrire pour les enfants, j’ai été animateur dans les écoles avant de faire ce métier à part entière, comme si quelque part je devais me réaliser dans cette écriture-là. Aujourd’hui je me sens vraiment bien dans cet univers que j’ai créé, car artistiquement j’ai trouvé ma place, et puis il y a aussi cette part adulte que je peux exploiter aussi dans l’écriture, dans la scénographie, sur plein de plans en fait. »

 

De quelle manière s’y prendre avec les enfants pour les entraîner dans le tourbillon ?

« Je crois qu’il faut être simple, sincère et authentique, car eux le sont, par nature. Alors on ne peut pas vraiment tricher, se cacher, faire semblant, c’est comme cela que ça marche. Si on commence à infantiliser et à les prendre pour autre chose que ce qu’ils sont, ça ne marche pas, les enfants ne trichent pas. »

 

Avez-vous définitivement trouvé votre voie artistique ?

« Oui, comme je vous le disais, j’ai l’impression avec cette aventure « Enfantillages » d’avoir poussé une très grande porte en fait, et il y a plein de choses à faire. Le champ des possibles est vraiment très vaste, et par la suite on peut encore le faire évoluer. Alors je n’ai pas spécialement envie de faire des « Enfantillages » numérotés, jusqu’à « Enfantillages » 40. Je ne sais pas jusqu’où je pourrais aller, mais l’idée c’est peut-être de proposer ultérieurement un « Enfantillages » autour du Monde. Je réfléchis pour l’instant à ça pour encore amener « Enfantillages » ailleurs, et amener de l’ailleurs dans « Enfantillages ». Donc  l’idée ce serait peut-être de faire un « Enfantillages World», sur la musique du Monde, ce qui permettrait d’ouvrir le champ à d’autres choses. »

 

Quels sont les messages les plus importants à faire passer sur scène ?

« J’essaie de proposer plusieurs tableaux, c’est-à-dire qu’il faut évidemment de la tendresse, de la poésie, faire passer des images de tolérance et d’ouverture sur le Monde. Ce sont des idées que j’ai envie de faire passer sans faire la morale, sans être donneur de leçons, parce que je n’ai pas envie d’aller sur ce côté-là. Mais voilà, il faut quand même en parler, les enfants sont éveillés je pense à plein de choses, et puis aussi bien sûr les faire marrer, les faire bouger, c’est très important. »  

 

Qu’aimeriez-vous que l’on dise de vous par rapport à vos prestations ?

«J’ai un ami, un chanteur qui est venu avec ses enfants, et m’a dit une fois que pendant cette et demie de spectacle je l’avais reconnecté musicalement avec ses enfants. C’est ça que je cherche en fait : ne pas faire un spectacle que pour les enfants, parce que souvent c’est ce qui se passe dans ce type de musique. J’aime bien connecter les enfants avec leurs parents, c’est vraiment l’ambition d’ »Enfantillages ».

 

Les infos pratiques pour le Zénith de Dijon le vendredi 30 mars à 20h :

Places assises numérotées. Cat 1 (parterre + gradin 1) : 35,00 euros ; Cat 2  (gradin 2) : 29,00 euros. Tarifs enfant jusqu’à 12 ans : Cat 1 : 24,00 euros/Cat 2 : 17,00 euros. Renseignements auprès de Pyrprod au 03.80.66.76.66

 

Crédit photo : Sylvain Granjon                                Propos recueillis par Michel Poiriault

                                                                                     [email protected]