Chalon sur Saône

Tout sur la Maladie de Lyme : Un témoignage bouleversant et tous les conseils de prévention pour lutter contre ce fléau

Tout sur la Maladie de Lyme : Un témoignage bouleversant et tous les conseils de prévention pour lutter contre ce fléau

100 000 personnes infectées l’année dernière !

Découvrir la maladie de Lyme grâce à un coup de projecteur sur l’association « France Lyme Bourgogne », c’est ce qu’a permis le Salon Essentiel dirigé par Pascale Mercier ce weekend de Pâques au Parc des Expositions à Chalon-sur-Saône. Sur place un stand « France Lyme Bourgogne » a informé et sensibilisé le public sur les ravages de cette maladie vectorielle à tiques.

Info-chalon.com a rencontré Annie Okrzesik, touchée par la maladie de Lyme et  responsable de « France Lyme Bourgogne » qui a accepté de répondre à nos questions :

Annie, comment avez-vous contracté cette maladie ?

« Moi, j’ai eu cette maladie de Lyme en me faisant piquer par une tique alors que je jouais au golf. Je faisais partie de l’équipe féminine de golf de Chalon-sur-Saône et j’ai été piquée lors d’une compétition. J’ai vu la tique sur moi environ 4 heures après et alors que l’on vous dit que pour être infecté, souvent il faut avoir la tique 24 heures à 48 heures sur soi, et bien moi je l’ai eu que 4 heures et j’ai bien été infectée! Après la compétition de golf, j’ai donc pris ma douche et j’ai vu la tique sur ma poitrine. J’ai fait ce qu’il ne fallait pas faire à savoir, je l’ai touché avec mes doigts et je lui ai mis de l’eau bouillante dessus pour essayer de la tuer. La tique se sentant attaquée a régurgité et elle m’a infectée. C’est exactement le processus qui se passe avec ces bêtes là lorsqu’elles se sentent menacées ».

Quels conseils donneriez-vous aux autres pour éviter cela ?

« Déjà, il ne faut pas hésiter à faire de la prévention partout pour sensibiliser les gens sur ce fléau. Ensuite lorsqu’on a une tique sur soi, on ne la touche pas car le fait de la toucher la fait régurgiter et tout le poison est en vous. On l’enlève avec un tire-tique si on en a un sinon on prend une pince à épiler si on en a une, et on l’enlève en la prenant bien au niveau de la tête, mais surtout ne jamais lui toucher le corps. On ne met aucun produit sur la tique ! D’ailleurs, il y a des mauvais conseils sur internet qu’il ne faut pas du tout suivre comme mettre de l’éther, de l’huile, du savon sur la tique, car il faut savoir qu’elle respire par la peau et dés qu’elle va sentir un produit bloquant sa respiration, elle va régurgiter. Si vous n’avez rien sur vous, il faut tout de suite aller chez un pharmacien, aux urgences ou chez votre médecin de famille. Ils vont l’enlever correctement et ils vont mettre ensuite la personne sous traitement antibiotique! ».

Quels sont les premiers symptômes ?

« Alors bien sûr, on surveille les premiers symptômes qui peuvent arriver tels que : maux de tête permanent, des frissons, une grippe même en été, tous les symptômes grippaux, un anneau ou un tâche rouge autour de la morsure, fatigue, épuisement, difficulté de concentration, perte de mémoire… et malheureusement si vous êtes contaminé, vous allez avoir les symptômes typiques de la maladie de Lyme : paralysie faciale, douleurs articulaires, arthrite, engourdissement, tremblements des membres, trouble du rythme cardiaque… Par exemple moi, certaines fois mon pouls monte jusqu’à 130) ! ».

Pour éviter ces maux lors d’une piqure, que-faire ?

« Lorsque l’on a été piqué, surtout, il faut aller voir son médecin ou aller à l’hôpital, mais on ne fait jamais faire de sérologie tout de suite, puisque la tique, quand elle vous a piqué, on n’a pas encore d’anticorps. Il faut donc attendre trois mois avant de faire une sérologie, Il faut alors impérativement et immédiatement des antibiotiques ! Malheureusement, certains médecins ne le savent pas! On fait ensuite (3 mois après) une sérologie et on demande un test « Elisa » et ensuite un test « Lyme Western Blot WB », et même si le test Elisa est négatif ! Cela c’est pareil, certains médecins ne le savent pas non plus! Ils vont d’ailleurs recevoir bientôt du Ministère de la Santé des recommandations quant aux piqures de tiques afin de prescrire automatiquement et immédiatement des antibiotiques aux gens piqués. Car il faut savoir que les gens qui ont été piqués et à qui l’on a refusé de prescrire des antibiotiques, développent la maladie rapidement. Il ne faut donc pas attendre nécessairement l’arrivée de la tache rouge que l’on appelle érythème migrant car elle n’apparait que dans moins de 50% des cas, d’ailleurs moi je ne l’ai jamais eu ! ».

Combien de cas de maladie de Lyme actuellement en France ?

« L’an dernier le réseau sentinelle a trouvé 56 000 cas déclarés, mais à côté de cela vous avez tous les cas non déclarés, vous pouvez donc multiplier ce chiffre par deux !

Les tiques sont-ils en recrudescence ?

« Oui, les tiques sont en pleine explosion suite au réchauffement climatique, aux pesticides de plus en plus nombreux, et aux divers cochonneries que l’on répand un peu partout. Elles deviennent de plus en plus résistantes et elles se reproduisent énormément. Il faut savoir qu’une tique résiste jusqu’à une température de -30° ! Par exemple, si vous la mettez dans votre congélateur pour la tuer, 3 semaines après elle est toujours vivante. Il ne faut pas la jeter dans l’eau de vos toilettes non plus car elle résiste sous l’eau 3 semaines et peut même vous contaminer par projection. Pour tuer une tique, il faut la mettre dans un papier collant scotch, car comme je vous l’ai dit précédemment, elle respire par la peau et le scotch va l’étouffer. Seulement ensuite on peut la bruler avec le papier ! ».

Quel dernier conseil donneriez-vous à nos lecteurs ?

« La prévention nécessaire lorsque les gens sortent de chez eux : lors de balades dans les bois ou bien dans les prés, mais en ville aussi, porter des vêtements clairs, parce que l’on voit mieux les tiques sur les couleurs claires. Ensuite, bien s’inspecter après chaque sortie, même si l’on a été dans un petit parc car on  trouve des tiques partout, et même en pleine ville car les oiseaux en sont porteurs, comme la plupart des animaux d’ailleurs. Ensuite, une précaution simple, ne pas hésiter à mettre des répulsifs (huiles essentielles…) et mettre vos bas de pantalon dans vos chaussettes pour mieux vous protéger! ».

J.P.B