Chalon sur Saône

Ca va, ça va, Claudio Capéo a sué sang et eau à Chalon pour rendre une impeccable copie

Ca va, ça va, Claudio Capéo a sué sang et eau à Chalon pour rendre une impeccable copie

Farouche partisan du parler vrai dans ses chansons frappées au coin du bon sens, Claudio Capéo ne s’embarrasse pas des méandres absconses pour filer droit au but : la ligne droite est effectivement ce qui dicte sa loi à des offensives en pagaille. Samedi soir au Parc des Expos de Chalon-sur-Saône le chanteur a drainé dans son sillage une cohorte de fans prompts à lui faire écho avec beaucoup de dynamisme et une implication jamais vacillante.

De la variété française de bon aloi à travers les grandeurs et décadences de la rue

Une véritable étuve, c’est en résumé la température ambiante qui régna  à l’intérieur de la salle, fruit certes de conditions atmosphériques au mieux de leur forme, mais également due à la personnalité du showman mouillant le maillot sans discontinuer, et envoyant ad patres le sous-régime.

Très peu pour lui ! Emmené par sa voix caractéristique à la gravité pure et dure, reconnaissable entre mille, coudoyé par ses quatre musiciens avec lesquels il est comme cul et chemise, Claudio déchaîne les passions sur son passage. Ainsi brassée, l’alchimie ne tarde pas à s’imposer en qualité de pièce maîtresse. Solidement imbibés de culture urbaine, les titres, accompagnés, ou non par son accordéon chromatique, expriment tant et tant de choses liées à la vie, à la mort, qu’ils tombent sans coup férir dans l’escarcelle de chacun et chacune. Nanti de trois albums (« El Vagabond » en 2010, « Miss Mondo » en 2012, et « Claudio Capéo » en 2016, l’année de sa participation à The Voice et de son élimination au moment des battles), bientôt quatre en 2019, le chanteur-musicien aura redonné de sa superbe à son patrimoine artistique.

Feu follet plus particulièrement quand le métal dope son enthousiasme, et blagueur parfois, le trentenaire a laissé parler textes et musicalité afin de les offrir en pâture aux requérants : « Un homme debout », »Ca va, ça va », « Ambulance », « Sexy tropical », « Belle France », « Riche »…dans les travées on a bu ses paroles (la délivrance !), et goûté immodérément aux jeux de lumière et aux fulgurances instrumentales. Une belle fête infailliblement à la veille du 1er juillet de par cette nuit étoilée aux forts accents d’apports mutuels. L’été sera chaud. Il fut déjà show, ce qui n’a pas été le moindre de ses mérites.

                                                                                               Michel Poiriault

                                                                                              [email protected]