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ECONOMIE - SAONE ET LOIRE - A Chalon sur Saône, la philosophe Julia de Funès casse les codes de l'entreprise

ECONOMIE - SAONE ET LOIRE - A Chalon sur Saône, la philosophe Julia de Funès casse les codes de l'entreprise

Ce n'est pas en tant que petite-fille de son illustre grand-père que Julia de Funès était invitée par le MEDEF de Saône et Loire ce jeudi soir à Chalon sur Saône mais bien pour sa vision sans langue de bois du monde de l'entreprise.

Devant près de 200 personnes invitées dans le cadre des voeux du MEDEF de Saône et Loire, Julia de Funès a fait mouche ce jeudi soir, cassant à tout moment, une série de codes institués depuis quelques années dans l'univers entrepreneurial. Philosophe et fine connaisseuse de la gestion des ressources humaines en entreprise, Julia de Funès arpente depuis de nombreuses années le monde entrepreneurial et ce jeudi soir, c'est une version sans langue de bois qu'elle a distillé devant un parterre de chefs d'entreprises Saône et Loiriens. 

Invitée à s'exprimer autour de la question "du bonheur en entreprise", elle a dénoncé "l'hypocrisie managériale", "les emplois fictifs" que sont les "officiers du bonheur". "C'est une fiction, on ne peut pas gérer le bonheur des autres. Le bonheur est indéfinissable. Ca fait 3000 ans que les philosophes n'arrivent pas à se mettre d'accord. Vouloir par l'entreprise gérer le bonheur individuel est une arnarque intellectuelle" a lancé la philosophe.

Pour autant, elle a évoqué le fait "de vivre dans une angoisse, dans un climat anxiogène qui joue sur les peurs alors que grandir c'est avoir de moins en moins peur", une forme de paradoxe soulevé  par la philosophe, qui a permis à la salle de s'interroger sur finalement les vraies questions qui doivent animer la vie en entreprise.

"Le trop procédural, l'idéologie permanente", "les slides"... Julia de Funès a fustigé cette manière de gérer l'entreprise, "à la place des images,  travaillez sur les mots avec des raisonnements plus accès sur la réflexion et arrêtez l'illiusion de mettre du contenu".

La claque au management

"Le management est devenu procédural, et parfois la seule façon de récompenser des salariés. Le management est une compétence et en aucun cas l'objet d'une récompense. Il faut de la conviction des profondeurs et ne pas confondre volonté de puissance et volonté de pouvoir". "Le vrai pouvoir est celui de l'authenticité de son être" avant de pointer "cette injonction au bonheurisme" ou "le travail coopératif ou collectif, oui mais à condition qu'il soit sous-entendu par un travail individuel fort sinon ce n'est que de l'illusion".

Au fil des minutes de son intervention, Julia de Funès a chamboulé un certain nombre de certitudes de chefs d'entreprises, permettant peut-être de voir demain une autre manière de voir la gestion des ressources humaines. 

Laurent Guillaumé