Cinéma

Un échange des plus enrichissants entre la productrice de « Swagger » et les spectateurs Chalonnais au cinéma Axel à Chalon

Un échange des plus enrichissants entre la productrice de « Swagger » et les spectateurs Chalonnais au cinéma Axel à Chalon

Lors de la projection de « Swagger » jeudi 2 février, les spectateurs Chalonnais ont pu échanger avec la productrice du film, Marine Dorfman.

Le swagger-fanfaron de Shakespeare est aujourd’hui devenu quelqu’un qui a du style. Et avec le Swagger d’Olivier Babinet, mis à l’affiche du cinéma Axel par La bobine jeudi 2 février dernier, ce sont onze adolescents qui apparaissent à l’écran chacun avec son style.

 

Ces jeunes qui grandissent dans des banlieues défavorisées, à Aulnay et Sevran, se raccrochent à des rêves d’avenir ambitieux pour avancer. L’un d’eux voudrait devenir styliste, un autre chirurgien, une troisième voudrait être architecte, car « les architectes savent pas comment c’est la vie de banlieue, ils font des grands bâtiments et les gens veulent pas vivre dedans ».

 

Urbanisme, société capitaliste, amour, jouets pour formater les enfants dès le plus jeune âge, religion mais aussi armes et drogues des gangs alentours, ces ados expriment avec leurs mots qu’ils comprennent mieux qu’on ne le pense la société dans laquelle ils vivent et que, dans l’environnement difficile dans lequel ils évoluent, il est parfois facile de chuter.

 

Placement en famille d’accueil, éloignement familial, parents illettrés à qui ils rédigent CV et lettres de motivation, mise à l’écart à cause de la couleur de peau ou de la religion sont autant de difficultés supplémentaires à cet âge où l’on s’interroge sur la vie qui sont magnifiquement mises en images par Olivier Babinet dans ce docu-fiction avec ces ados volontaires pour parler d’eux et de ce qui les touche.

 

Au final, comme l’a dit Bachaar, spectateur Chalonnais qui s’intéresse à l’expression par l’image, « un film d’où ressortait une émotion intense et qui montre la vie réelle des cités, contrairement à ce qui est souvent montré à la télé et qui donne une mauvaise image des banlieues ». Son ami Omar a précisé que « ce film fait du bien contre le racisme ».

 

Pour Brahim Houari, handballeur Chalonnais qui travaille à la Maison de quartier « du Stade », « c’est un super film, qui raconte ce que les gens vivent réellement dans les quartiers ; que les gens [de l’extérieur] ne connaissent pas ». Il encourage vivement le plus grand nombre à voir Swagger.

 

Bilel, jeune réalisateur Chalonnais de courts métrages, était quant à lui ravi de la projection : « En général, on ne met jamais en avant la personne qui a réussi ou qui met tout en œuvre pour réussir ; on accentue sur ceux qui hésitent. Ce documentaire est original et change de ce que l’on a l’habitude de voir. La réalisation est soignée. »

 

Comme l’ensemble du public, les quatre jeunes Chalonnais ont été ravis de pouvoir échanger avec Marine Dorfman, la productrice de Swagger. Celle-ci a pu évoquer son métier de « chef d’orchestre » des plateaux, des moments forts vécus avec les jeunes acteurs et la réalisation du film qui a emmené toute l’équipe à Cannes. Aussi, c’est avec les encouragements des spectateurs de l’Axel que Marine Dorfman ira prochainement à Paris dans l’espoir de voir Swagger décrocher le César du meilleur film documentaire.

 

M.B.