Faits divers
TRIBUNAL DE CHALON - « Ça fait quoi de frapper une femme ? – Ça fait mal – A elle, oui »
Publié le 14 Février 2018 à 18h59

Elle était enceinte, alors il l’a frappée « prudemment, pour pas qu’elle tombe sur le ventre ». C’était il y a 4 mois, fin septembre, à Saint-Marcel, quand sa mère à lui les hébergeait encore. Depuis la mère a déménagé, et puis elle ne les a prévenus qu’une semaine avant, alors ils sont des soucis d’hébergement, mais d’un autre côté, « on a parlé, ma femme et moi. Je suis revenu parler. Ça va beaucoup mieux. » Il est né en 1998, elle est tout aussi jeune. Son tee-shirt remonte un peu, laissant apparaître la douce courbe de son ventre rond. Le minot, le futur papa, a été jugé pour violences à l’audience correctionnelle de ce lundi 12 février.
Lola aime Ben « plus que tout et lui pardonne tout ». Ben avait des doutes sur sa paternité, et surtout « je ne le sentais pas, d’être père si vite », mais « mon père m’a abandonné, et je ne veux pas reproduire. Je fais tout ce qu’il faut, maintenant. » Preuve : ils ont « tout acheté pour le bébé » qui va encore arrondir sa mère avant de se pointer. Ils n’ont pas pris d’avocats.
Le tribunal est inquiet, et le dit. Le substitut du procureur, Dominique Fenogli, est « très inquiet », et le dit. « Comment vous allez gérer l’arrivée du bébé ? » demande la présidente Catala. « Comment ferez-vous quand l’enfant pleurera à 1 heure du matin, puis à nouveau à 3 heures ? » demande le substitut du procureur. Ben est trop jeune pour percevoir le RSA, il n’est pas suivi par la mission locale, il fait des missions de travail intérimaire lorsqu’il en trouve. La présidente cherche de tous les côtés ce qui peut encadrer et étayer le jeune homme, elle ne trouve qu’une assistante sociale « pour la grossesse ».
Le procureur rappelle les mains courantes, en mai dernier, deux fois en août dernier, et la plainte du 28 septembre dernier. « Vous avez besoin d’être suivi », dit-il à Ben. Madame Catala, qui préside l’audience, évoque un courrier adressé aux juges. Une femme, proche de Lola, inquiète elle aussi, car la très jeune femme est si fragile, « difficultés avec vos proches, à cause de la façon dont vous avez été élevée ». « Pourquoi n’avez-vous pas quitté votre compagnon ? – Je veux faire une vie de famille avec lui, mon bébé, et que tout se passe bien. » Le substitut confronte Ben à ses actes. « Ça fait quoi de frapper une femme ? – Ça fait mal – A elle, oui, mais et vous ? Vous saviez qu’elle était enceinte. – Je l’ai juste attrapée par les cheveux. »
Dominique Fenogli requiert « une condamnation dissuasive », soit 6 mois de prison intégralement assortis d’un sursis mis à l’épreuve de 2 ans avec obligation de travailler et de se soigner. La présidente demande à Ben son avis sur la peine requise, soit 2 ans de suivi par un juge d’application des peines et un conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation, et un engagement dans des soins psychologiques : « Moi, j’ai déjà changé pour ma femme et mon fils. Je les aime. J’étais gamin, mais je fais tout pour donner le meilleur de moi-même » répond Ben, sincère mais ignorant sans doute qu’on ne peut donner que ce qu’on a, et méconnaissant qu’à ce sujet, les adultes qui composent le tribunal ce lundi, sont tous « inquiets ».
Le tribunal condamne Ben à 6 mois de prison intégralement assortis d’un SME de 2 ans avec obligation de soins. Madame Catala lui explique : « Si de nouveaux faits sont portés à la connaissance du juge d’application des peines, il pourrait prononcer une interdiction de contact entre vous, et surtout révoquer votre sursis, vous iriez alors en prison. » Puis elle d’adresse à la jeune femme : « Madame, s’il y a des problèmes, signalez-les avant de faire la une des journaux. »
Les jeunes gens se lèvent, ils sortent collés l’un à l’autre, ils y croient, ils sont dans l’évidence de leurs rêves : donner à ce petit ce qu’ils n’ont pas eu. Un rêve taillé à la mesure d’une publicité pour Ricoré, « je me vois dans une maison, avec une voiture, et des enfants » disait Ben au procureur. L’image du bonheur telle que le marketing aime la fourguer, l’image à pas cher, qui reste socialement un horizon enviable quand à 20 ans à peine on est aliéné à ses pulsions violentes, fondu d’amour pour sa belle, et que, privé de père, abandonné par lui, on décide qu’on tiendra, coûte que coûte, cette place si fondamentale, sans rien en avoir appris. « Vous l’avez entendu ? On est inquiets, très inquiets. »
FSA



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