Faits divers
TRIBUNAL DE CHALON - Sa femme veut retirer sa plainte... mais il va quand même en prison pour violences
Publié le 16 Mars 2018 à 07h16
A l’issue d’un très court délibéré - à peine quelques minutes ! - le tribunal correctionnel de Chalon a condamné à 1 an de prison avec maintien en détention Amdi, un Chalonnais de 25 ans...
poursuivi, dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate, pour violence suivie d’incapacité supérieure à 8 jours par une personne étant ou ayant été conjoint, concubin, ou partenaire lié à la victime par un pacte civil de solidarité. La présidente Claire Foucault et ses deux assesseurs n’ont, semble-t-il, guère tenu compte de la longue plaidoirie du conseil du prévenu, Me Alain Guignard, qui n’a pas réussi à convaincre le Tribunal de ne pas envoyer son client derrière les barreaux du centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand.
Tout a commencé le 4 mars dernier par un appel du service de pédiatrie du centre hospitalier de Chalon, reçu par le commissariat de police de cette même ville, indiquant qu’une jeune femme de 20 ans, admise dans le dit service en compagnie de son fils de 17 mois, craignait que le père de l’enfant ne vienne le lui enlever et qu’elle souhaitait déposer plainte pour des violences commises sur elle la veille par son mari. Au cours d’une dispute, liée à des reproches et à des soi-disant problèmes d’argent, celui-ci l’aurait frappé à plusieurs reprises et ce ne serait pas la seule et unique fois depuis leur union en 2015. Interpellé le 10 mars chez un ami, le mari, en l’occurrence Amdi, a d’abord nié les faits puis, devant l’évidence, n’en a reconnu qu’une partie lors de la confrontation avec son épouse. Admettant lui avoir collé deux gifles. Mais comment alors expliquer les autres blessures constatées par le médecin légiste de l’hôpital, lequel a accordé 10 jours d’ITT à la victime.
Interrogés au cours de l’instruction comment ils voyaient l’avenir du couple, madame a indiqué qu’elle ne resterait pas avec son mari s’il ne changeait pas tandis que monsieur a révélé qu’il ne voulait pas quitter sa femme et qu’il lui pardonnait d’avoir exagéré les violences.
Les rétractations de la victime à la barre...
Appelée à la barre par la présidente Foucault pour donner sa vision des faits, la jeune femme a opéré un revirement à 180°. « Je souhaite retirer ma plainte. Je ne veux pas qu’il aille en prison. Je ne peux pas vivre sans lui... » a-t-elle confié, au bord des larmes.
« Ce n’est pas banal. Les violences faites aux femmes sont de plus en plus présentes et augmentent tous les jours » a rappelé le substitut Marie Gicquaud. Avant d’estimer « A mon sens, des pressions ont été exercées par sa belle-famille. Elle est bien isolée sur le territoire français - toute sa famille vit en Tunisie-, elle est sous l’emprise financière et psychologique du prévenu. On veut essayer de nous faire croire qu’elle n’a reçu que deux claques. Ses rétractations sont tout à fait naturelles dans ce contexte ». Après avoir noté le courage dont avait fait preuve la victime en se présentant elle-même aux urgences, la représentante du ministère public a ensuite estimé que les faits étaient particulièrement graves. « Lorsque les policiers sont arrivés à l’hôpital ils ont trouvé Madame prostrée et en pleurs sur son fauteuil. Elle présentait deux coquards à l’œil, des hématomes sur tout le corps et une fracture du nez ». Et de poursuivre « Monsieur s’est caché durant cinq jours. Non pas parce qu’il avait honte mais tout simplement parce qu’il avait pris conscience de la gravité des faits ». Des faits pour lesquels la magistrate du parquet a requis notamment 18 mois de prison.
« Défendre l’indéfendable... »
« Dans le contexte actuel dans lequel nous vivons, on a l’impression de défendre l’indéfendable » a fait observer Me Guignard. « C’est indéfendable, parce qu’il doit aller en prison. On veut protéger cette femme malgré elle et éloigner son mari pendant de nombreux mois, sans écouter cette femme ».
Concernant les éventuelles pressions l’avocat chalonnais s’est montré catégorique. « Jamais au grand jamais la belle-famille aurait pris le risque de faire des démarches pour retirer la plainte ». Et à propos de la disparition de son client durant cinq jours d’expliquer « Il avait peur des conséquences des coups portés sur sa femme. Il a paniqué et s’est rendu compte de la gravité de ses actes. C’a été la peur du gendarme, la peur de ne pas avoir le temps d’assurer sa défense ». Désirant démontrer que les violences, contrairement aux affirmations du ministère public, n’étaient pas régulières, Me Alain Guignard a aussi révélé que le prévenu n’avait pas été violent, quand sa jeune épouse lui avait annoncé qu’elle s’était fait mettre un contraceptif sans lui en parler. Le défenseur d’Amdi s’est également évertué à montrer que celui-ci faisait tout pour rendre heureuse la victime. Par exemple en lui payant une formation de trois semaines d’assistante maternelle. Enfin, après avoir fait remarquer que le dossier était « loin, très loin de celui qui se présente au début de l’enquête », Me Guignard a demandé « une sanction qui tienne compte des circonstances, qui tienne compte des volontés de la victime. Il faut non seulement la comprendre mais l’écouter ». En vain...
Gabriel-Henri THEULOT
-
FOIRE AUX PLANTES DE LA FERTE - Un nombre de visiteurs inédit pour l'ouverture ce samedi matin de l'édition 2024
-
Gros épisode de grésil sur la Côte Chalonnaise
-
A l’impossible Messmer n’était tenu à Chalon
-
Rue Jules Ferry à Chalon, les policiers ont mis fin à un trafic d'héroïne et de cocaïne
-
FOIRE AUX PLANTES DE LA FERTE - 9000 visiteurs enregistrés pour la seule journée de samedi... et ça se poursuit ce dimanche
-
Samedi 27 avril à La Billebaude : « Renaud, comme un enfant perdu »
-
La grande exposition de véhicules de collection organisée par le club "Ami Deuche Chalonnais", c’était ce dimanche 14 avril au château de La Loyère.
-
Dimanche 14 avril, Odette Jacquet a fêté ses 100 ans en compagnie de ses enfants, petits-enfants, arrières petits-enfants et amis.
-
Ancienne conseillère funéraire chez ROC ECLERC, Laura REBIMBA passe du noir à la couleur en devenant décoratrice et coordinatrice de travaux.
-
La promotion 520 de l'école de gendarmerie de Chaumont vient rendre hommage à Paul Michelot
-
EPICERIES DE NUIT - A Chalon sur Saône, Gilles Platret réduit les horaires pour la tranquillité des riverains
-
OÙ et QUOI donner à Chalon et ses environs ? (2) Donner ses objets encombrants
-
Gilbert Montagné annonce la couleur : l’embrasement général de Chalon !
-
Une nouvelle aventure chocolatée arrive à La Thalie !
-
Paul Emile Eugène Michelot arrêté à Saint Rémy le 16 Août 1944 par la gestapo devient le Parrain de la 520ème promotion de l’Ecole de gendarmerie de Chaumont.
-
Sur les traces de « La Grande Vadrouille » : une visite guidée inoubliable à Meursault
-
Sortez les parapluies... c'est parti pour au moins une quinzaine de jours d'averses en Saône et Loire
-
Attention au gel de printemps pour les deux prochaines journées en Saône et Loire
-
Quelques photos de plus sur les 50 jours du BAC
-
L'AS Mellecey-Mercurey officiellement assurée de sa montée en D1 la saison prochaine
-
Adoptez un canard… et participez à la course caritative organisée par le Rotary Chalon Bourgogne Niépce le 15 septembre sur la Saône