Saône et Loire économie

MEDEF et CGPME de Saône et Loire font cause commune contre la loi travail El Khomri

MEDEF  et CGPME de Saône et Loire font cause commune contre la loi travail El Khomri

Jean-Paul Barbey - Président du MEDEF 71 et Gilles Penet - Président de la CGPME Saône et Loire ont dénoncé collégialement ce qu'ils qualifient de "remaniements de circonstances".

Les deux principaux mouvements patronaux de Saône et Loire ont tenu à afficher leurs mécontentements face à la manière dont la loi El Khomri a finalement été portée par le gouvernement. "Il suffit que 8 % de syndicalistes, qu'une minorité bruyante s'agite pour que tout soit remis en cause" s'insurge Jean Paul Barbey, qui dénonce le poids permanent de la classe politique sur le monde économique. "Nous sommes très mal à l'aise alors que la loi El Khomri partait d'un bon sentiment à l'égard du développement économique et du redressement de la France" précise Gilles Penet, alors qu'en "10 ans, la France n'a pas créé d'emplois privés supplémenaires malgré une hausse de la population. Il nous faut davantage de richesse à partager".  Face aux accusations selon lesquelles, les entreprises ont profité du CICE, du pacte de responsabilité et autres dispositifs en faveur de la croissance économique, Jean-Paul Barbey réaffirme "qu'on a juste comblé quelques trous qui nous distancent des 120 milliards d'euros de compétitivité face à l'économie allemande". 

"Qu'on le veuille ou non, il faut redonner de la confiance aux entrepreneurs et ça passe par de la souplesse"

Les  organisations patronales dénoncent cette volonté syndicale de tout passer par des accords de branche "alors que le climat social est bon dans les TPE et PME. C'est rajouter des zones de conflits qui n'ont pas lieu d'être". "Certaines dispositions du projet actuel, telle que la définition du licenciement économique ou la légalisation des accords emplois offensifs sont pertinentes et doivent impérativement être préservées lors du débat parlementaire. Mais l'équilibre du texte a été totalement dégradé et aucune mesure ne concerne véritablement les TPE-PME-ETI. Le projet Khomri n'est plus acceptable en l'état". 

"Il faut donner à l'employeur la possiblité de mesurer l'impact financier maximal d'une condamnation prud'homale, donner la parole aux salariés dans les entreprises pour un vrai dialogue, permettre aux entreprises de moduler le temps de travail pour tenir compte des pics et des baisses d'activité en fonction du carnet de commande, prendre en compte avec le forfait jour le niveau de responsabilités ou les contraintes liées à un métier, pour permettre à chacun d'adapter son temps de travail, caler le temps de travail de l'apprenti sur celui de son tuteur, lever les incertitudes qui pèsent sur les entreprises. La menace d'une nouvelle taxation des CDD doit être évacuée au plus vite" insistent Jean Paul Barbey et Gilles Penet. 

"Aujourd'hui un jeune créateur d'entreprise est soit inconscient soit il lui manque une case"

Face à la multiplicité des contraintes qui pèsent sur l'entrepreneuriat français, les chefs de file du mouvement patronal Saône et Loirien ironisent sur les qualités d'un chef d'entreprise. "C'est celui qui fait des paris fous, qui ose. Ce sont des gens qui ont envie de créer de la richesse. Arrêtons de mettre des bâtons dans les rues à celles et ceux qui se bougent pour les autres. Arrêtons de mettre en avant des phobiques administratifs et mettons en avant ceux qui tirent vers le haut" rajoute Jean-Paul Barbey, dénonçant les pages réservées au député Thomas Thévenoud. 

Laurent Guillaumé