Chalon dans la rue

Le Cirk’Oblique explore et donne du sens à ses investigations

Le Cirk’Oblique explore et donne du sens à ses investigations

Partie intégrante de l’Oblikollectif dont elle contribue à la vitesse de croisière, la Cie le Cirk’Oblique a les deux pieds sur terre, des choses à montrer, à dire et à faire entendre. Avec ses « Brèves de vie » ce sont trois pièces de cirque sensible que tout un chacun est invité à happer sans retenue, sous chapiteau situé sur l’esplanade Sainte-Marie.

 

La métaphore est mise en relief

La compagnie a sept ans d’âge, fondée en 2006 par Marie Mercadal (trapéziste) et son compagnon Arnaud Essertel (jongleur). La volonté initiale était d’opérer au sein de la France profonde, dans l’Aude. « On avait envie de créer nos propres spectacles, de défendre sur scène nos partis pris. Dans les villages c’est plus dynamique que dans les villes. On a commencé en été, et ça nous a mis sur orbite. Très rapidement nous avons été soutenus. On apprécie de toucher du doigt le théâtre, nous en sommes très proches dans nos implications dramaturgiques. Théâtraliser nos savoir-faire acrobatiques, c’est très important. On travaille toujours avec des metteurs en scène de théâtre, et on fait appel à d’autres artistes en fonction des tournées et des projets de création. » Tête pensante avec un taux de fécondité artistique qu’il lui plaît de bonifier au gré de ses inspirations, Marie convoque la véracité plus souvent qu’à son tour. « Je travaille sur des thématiques, car j’aime me questionner sur un thème, étant donné que dans le cirque on est dans l’abstraction. C’est un questionnement émotionnel, le message est moins important que le fait de toucher. Il y a quand même des moments de cirque, mais on essaie de peindre un entourage métaphorique », a-t-elle déclaré.

 

Trois spectacles à Chalon dans la rue

« 7 minutes pour parler », c’est un duo de guitare électrique (avec Aladin Chaboche) et de trapèze avec un travail d’écriture. J’évoque la femme-enfant, et la politique de l’immeuble, pendant douze minutes. Pour le deuxième spectacle (25 minutes, « Clé de 24 »), il s’agira de jonglage, de manipulation d’objets et de sons, avec Arnaud Essertel. On avance un peu avec du merveilleux aussi. Enfin le troisième spectacle (« Comme une goutte d’eau dans un sac à main ») est une pièce de cirque de 20 minutes centrée sur une femme qui rentre chez elle seule, et nous dévoile son passé. Il y a à l’intérieur une référence à Marguerite Duras, grâce à « Une  journée entière dans les arbres». Marie a creusé, pour finalement parvenir à un résultat qui aspire à la démarcation. »Nous tentons d’être aussi sincères que possible, de faire d’une comédie une chose tragique par exemple. Le public verra des recherches de cirque atypique. Arnaud développe un côté très tendre, c’est un personnage attachant. » A noter que le Cirk’Oblique mettra les gaz à partir de 20h15. Billetterie sur le site de 10h à 13h, et de 15h à 22h30. Participation à prix libre, mais nécessaire sous chapiteau.

 

Le trapèze, une histoire vieille de dix ans

Auparavant Marie Mercadal était danseuse, au point d’envisager à 14 ans d’enseigner cette discipline plus tard. Et puis l’école de cirque du Lido à Toulouse est passée par là. Plus rien  ne serait désormais comme avant. « Ca a été un coup de foudre le trapèze, je me suis régalée avec lui. C’est danser dans les airs, amener du mouvement, pouvoir entrer dans une dramaturgie, jouer avec la fluidité, l’équilibre…J’ai essayé de créer des choses que je n’avais jamais vues. Il y a une affinité avec  le nouveau cirque, car il y a cette recherche réelle autour de l’émotion. J’ai mis du côté spectaculaire, mais j’essaie de le placer en finesse ».

Michel Poiriault