Chalon sur Saône

Le secteur de Droux-Cortelin anime les débats en plénière du Conseil Régional de Bourgogne

Une chatte ni retrouverait pas ses chats. On avait cru comprendre depuis quelques jours que les Verts et leurs élus voulaient absolument lutter contre les particules fines et leur dangerosité, avec des risques de cancer.
Ils sont pour, mais pas partout. Et c'est finalement à un exercice de grand écart qu'ils se sont livrés, ce lundi matin, dans l'enceinte du Conseil Régional à Dijon.
Explications. Tout commence par une petite phrase de Philippe Hervieu, qui lâche qu'il n'est absolument pas opportun que la région vote 1,13 million d'euros pour fluidifier la circulation entre les carrefours de Droux et de Cortelin, sur la RCEA, à la sortie de la gare de péage de Chalon Sud de l'Autoroute A6.
Une portion de route que tous les usagers connaissent pour ses bouchons le matin, en fin d'après-midi, mais aussi à d'autres moments de la journée.
Une sortie d'Autoroute si dangereuse que François Philizot, alors Préfet de Saône-et-Loire, avait jugé bon d'interdire le «tourne à gauche» pour obliger tous les usagers à aller faire le tour du rond-point de Droux…
 

Souvent jusqu'à un quart d'heure de plus...


Depuis tous les usagers enragent avec parfois un temps de parcours qui peut augmenter d'un quart d'heure, soit 50% de temps en plus pour ceux rejoignant Le Creusot. Pour un temps de parcours qui est désormais non plus de 25 à 30 minutes, mais de 40 à 50 minutes.
Autant dire que tout le monde attend avec impatience que les travaux soient terminés et c'est bien le sens de l'engagement du Conseil Régional de Bourgogne, qui a donc décidé de subventionner à hauteur de 25% le montant total de l'investissement.
Le sujet étant particulièrement sensible, «creuset-infos» s'est permis de solliciter Philippe Hervieu pour mieux comprendre le sens de la position des Verts sur le sujet.
Le premier argument avancé par le chef de file des Verts à la Région est somme toute plutôt cohérent : «Les routes ne sont pas dans les compétences des Régions», assène-t-il.
 

«Les gains de temps ne peuvent
justifier les sommes engagées»


Et de préciser : «En continuant d'investir sur ce segment des transports que sont les travaux routiers, on met sous le tapis les 40.000 personnes qui meurent de la pollution. Et outre le fait que les travaux ne sont pas de notre compétence, pour fluidifier la circulation il y a sans doute d'autres solutions».
Une position qui peut se défendre, mais qui a quand même eu le don de faire monter la température dans l'assemblée régionale. Au moment du vote, Alain Cordier, élu Europe Ecologie Les Verts de Saône-et-Loire a ainsi jugé les travaux annoncés comme «pharaoniques», estimant qu'ils visent à muer la section routière en section autoroutière. Et de lancer : «Les gains de temps, en secondes, ne peuvent justifier les sommes engagées».
La première réponse vient de François Patriat : «Ce n'est pas quand il y aura 3000 emplois en moins dans les travaux publics qu'il faudra pleurer».
 

«C'est dans les bouchons qu'il y a
des particules finales»


Et d'ajouter à l'adresse d'Alain Cordier : «C'est dans les bouchons qu'il a des particules fines». En décodé, en voulant contribuer à supprimer les bouchons à l'intersection de l'Autoroute A6 et de la RCEA, le Conseil Régional agit pour l'environnement. Et comme pour bien enfoncer le bouchon, pardon le clou, François Patriat lance «qu'on ne peut pas ne pas admettre que les particules fines viennent d'Allemagne après avoir dit que la France avait subi le nuage de Tchernobyl, car l'Allemagne c'est plus proche».
Pascal Grappin ayant lui précisé juste avant que l'Allemagne, en voulant supprimer le nucléaire et en misant sur les centrales thermiques, contribue à générer des particules fines.
Elles se seront donc invitées elles aussi au Conseil Régional. Mais pas seulement. Les élus verts n'ont pas voté des aides aux sports mécaniques dans la Nièvre et à l'A.J.Auxerre en football. Ce qui a fait réagir Safia Otokoré estimant que demain, sans compétitions de motos ou de voitures, la Nièvre serait bien triste. François Patriat ajoutant que cela ne serait pas envoyer un bon signal que de laisser mourir et laisser descendre l'A.J.A.
Enfin, Philippe Hervieu a contesté la subvention de 40.000 euros à l'école du nucléaire. Estimant que le nucléaire est une erreur économique et de marché et que demain les besoins seront dans la maintenance, le démantèlement et la sécurité des centrales nucléaires. «Ca tombe bien, c'est effectivement écrit dans le dossier», lui a ironiquement répondu Pascal Grappin.

Alain BOLLERY