Politique de gauche

Baumel, Gueugneau et Untermaier expliquent leurs votes à l'Assemblée Nationale

Baumel, Gueugneau et Untermaier expliquent leurs votes à l'Assemblée Nationale

Manuel Valls a obtenu ce mardi une courte majorité pour son plan d’économies de 50 milliards d’euros. Les députés se sont prononcés par 265 voix pour le programme de stabilité 2015-2017, qui inclut le pacte de responsabilité et le plan d’économies. Il y a eu 232 votes contre et 67 abstentions, dont 41 socialistes. Les centristes n’ont pas voulu voter contre. Les écologistes ont envoyé un message de défiance au gouvernement. Et en Saône et Loire, les parlementaires locaux justifient leurs votes respectifs.

Pour Cécile Untermaier , "  J’ai voté le programme de stabilité budgétaire proposé par le nouveau Gouvernement pour la période 2014-2017 par loyauté, par respect des électeurs, par conviction que l’on ne peut laisser gonfler une dette qui atteint 45 milliards d’euros en 2013 et qui constitue le premier poste de dépenses de l’Etat, et ce tant pour des motifs de souveraineté économique que pour préserver la liberté politique des générations futures. Le dialogue a eu lieu entre les députés et le Gouvernement depuis le 8 avril dernier : les retraites sont épargnées jusqu’à 1200 euros ; le plan de lutte contre la pauvreté est maintenu ; les salariés du privé et les fonctionnaires de catégorie C et B verront leur pouvoir d’achat augmenter de 500 euros en fin d’année ; la lutte contre la fraude fiscale est renforcée ; les réformes structurelles, tant l’organisation territoriale que la modernisation de l’Etat, confirmées. Enfin, le Premier Ministre s’est engagé devant nous, députés, à ce que le Parlement et les partenaires sociaux contrôlent et évaluent les contreparties du pacte de responsabilité à la baisse des charges des entreprises. Ce programme de stabilité prépare l’avenir. Il nous faut parvenir collectivement dans cette voie et, par ce vote, renforcer la confiance".

De son côté, Edith Gueugneau, "Je me suis abstenue pour plusieurs raisons. Mon vote est un vote d'alerte,avec d'autres députés,nous voulons être entendus .c'est aussi avoir la possibilité de faire bouger les lignes d'une politique de gauche qui doit prendre en compte la réalité du quotidien des français qui veulent aussi le redressement de la France mais avec la justice sociale. Derrière ces mots,il faut des actes.Ce programme de stabilité m'interroge sur l'efficacité très peu probable de la politique économique attendue.cette interrogation est confirmée par les propos de Didier Migot qui met en avant les effets récessifs sur les collectivités,sur le quotidien des français.Suites aux messages très forts des élections municipales,les citoyens ont montré le fossé qui se creuse en matière de précarité,et nous avons des responsabilités face à une politique qui aura des répercussions économiques et sociales face à une politique d'austérité".

Ainsi que Philippe Baumel qui précise dans un communiqué adressé à info-chalon.com que " l’Assemblée nationale se prononçait aujourd’hui sur le pacte de stabilité  budgétaire de 50 milliards d’euros. Avec d’autres parlementaires, j’ai fait le choix en conscience de ne pas le voter en m’abstenant.  Pourquoi ?

Parce qu’après la défaite sans précédent de la gauche aux élections municipales, on ne peut mettre sous le tapis le contenu du message que les Français nous ont adressé. Il est urgent de renouer avec davantage de justice sociale, d'exiger des contreparties claires en faveur de l’emploi aux aides apportées aux entreprises, et d'agir fortement pour une nécessaire réorientation de la construction européenne.

Nous savons tous les difficultés de la France, la dette creusée par la droite et la nécessité d’un redressement économique puissant. Mais le plan d’économie de 50 milliards, outre qu’il apparaît socialement contestable et économiquement peu efficace, crée un risque majeur de récession.

Les avancées obtenues ces derniers jours, annoncées hier par le Premier ministre, notamment en faveur des retraités, des fonctionnaires les plus modestes et du plan pauvreté vont dans le bon sens mais elles restent notoirement insuffisantes.  300 millions d’euros de solidarité contre 30 milliards d’aides aux entreprises, cela ne suffit pas. 

Je continue de croire que le redressement de l’économie ne pourra se faire sans les moteurs de la consommation ou de l’investissement. La baisse annoncée des dotations aux collectivités qui portent 75% des investissements publics risque de compromettre lourdement  la relance économique, comme l’absence de mesures fortes pour renforcer le pouvoir d’achat des plus modestes les empêchera de participer à la nécessaire reprise de la consommation.

Personne ne conteste la nécessité de faire des économies et de réduire les déficits. Mais rien n’oblige de les faire à ce rythme et au détriment des classes moyennes et populaires. 

Les Français sont prêts à faire des efforts collectifs dès lors qu’ils sont justes et équitablement répartis. Un autre chemin pour redresser nos comptes publics et notre économie est possible.

C’est ce message clair qu’avec quelques collègues,  nous avons voulu adresser au Premier ministre. C’est un message responsable et déterminé pour faire réussir la gauche afin de répondre aux attentes très fortes exprimées par les Français.

Dans les prochains mois, à chaque étape, dans un dialogue serein mais exigeant avec le gouvernement, je porterai avec d’autres députés ce combat du redressement et de la justice car il est encore temps de rectifier le cours de ce quinquennat. C’est ainsi qu’en tant que parlementaire, je veux être utile".

Laurent Guillaumé

Les positionnements de Christophe Sirugue et Thomas Thévenoud qui ont voté pour le Plan Valls à venir plus tard sur info-chalon.com