Jean-Marie Périer roi des Bourbons ? Quand même pas. Empereur de Bourbon(-lancy), pour un laps de temps limité, oui sans restriction…

A Bourbon-lancy, l’ »Eté des portraits » se cale jusqu’au tréfonds des êtres. Curiosité à elle seule qui sans conteste vaut le détour, l’expo « Mes années 60 » de Jean-Marie Périer, lequel immortalisait des instants plus ou moins sortis des sentiers battus en claquant cliché sur cliché pour le compte du magazine alors en vogue « SLC » (« Salut les copains »), remue les tripes et secoue les méninges de celles et ceux qui ont respiré à pleins poumons la période bénie des sixties, à qui il ne reste désormais que des traces mémorielles…Quant aux autres au regard neuf, qu’ils viennent humer la victoire du show sur le business…

Le temps d’une jeunesse désentravée fixée pour l’éternité

Invité d’honneur de cette 6^ème édition des Rencontres Européennes du portrait photographique, Jean-Marie Périer exhibe de grands formats en couleur ou en noir et blanc –soit quelque cent cinquante concernant exclusivement des chanteurs- circonscrivant la période 1959-1969. Autres temps, autres mœurs…Autrefois les artistes n’étaient pas enfermés dans un carcan, et le droit à l’image avait tout d’une terra incognita…Alors le travail du preneur de vues statiques, qui aimait beaucoup réaliser du faux-vrai, considérait Jacques Dutronc comme son préféré, et voyait en Françoise Hardy la femme la plus belle, s’avère magnifique du haut de sa grandeur d’âme désobstruée, avec parfois une créativité époustouflante. Ainsi, Sylvie, Johnny, Cloclo, Mick Jagger, Sheila, Polnareff, Eddy Mitchell, Les Beatles, Bob Dylan, Stevie Wonder, Michel Berger, Keith Richards, Brian Jones, Steve McQueen, etc. cohabitent avec la joyeuse insouciance de l’époque. Pour rendre plus explicites les photos, chacune  d’entre elles comprend un petit historique relatant les conditions, une anecdote ou les rapports liant les deux parties prenantes. Et pour se fondre davantage dans  l’univers des yéyés, les chansons glorifiantes d’avant tournent en boucle, désembuant les esprits déconnectés et enivrant à l’envi…Avant de retourner vaquer à vos occupations quotidiennes, vous pourrez laisser votre appréciation sur le livre d’or, lequel est surabondanrt en avis dithyrambiques. Le Cupidon des textes enjoués et des musiques entraînantes se rappelle à votre bon souvenir…

Entrée libre journellement en fonction des horaires prescrits

L’exposition, gratuite, est visible jusqu’au 15 septembre tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 19h dans le vieux Bourbon, salle Pingré.

                                                                            Michel Poiriault