Arnaud DANJEAN se confie à Info-Chalon sur une actualité brûlante...à tous les étages !

Elections sénatoriales, Affaire Thomas Thévenoud, François Hollande, Arnaud Montebourg et son détective privé... Arnaud Danjean se livre sans détours à info-chalon.com.

Qui soutiendrez-vous aux prochaines sénatoriales de Saône-&-loire, des 2 candidats UMP, Jean-Paul Emorine ou Jean-Patrick Courtois ?

« je soutiendrai les 2. C'est la nouvelle règle électorale à la proportionnelle qui veut çà. Cela donne une impression de division mais c'est nécessaire dans le cadre de ce scrutin à la proportionnelle, car les 2 candidats n'auraient pas pu être présents sur une même liste. Avec nos sénateurs UMP sortants, j'espère évidemment que les 2 candidats seront élus.

A propos des futures élections départementales-régionales en 2015, serez-vous candidat pour un 2è mandat à la région, (ou pour un autre mandat) ?

 « pour l'instant, c'est très difficile à dire, car, ni la date (Mars, Juin ou Décembre 2015 ?) ni les modalités de l'élection ne sont connues, et cela pourrait se faire soit sur la Bourgogne, soit sur la Bourgogne-Franche-Comté, c'est la confusion totale. Mais comme conseiller régional sortant, je serai de toute façon impliqué dans cette élection, puisque c'est la région qui gère désormais la plus grande partie des fonds européens (feder, feader, ndlr), et que je suis le seul député européen de Bourgogne qui puisse être associé à ces travaux » (de répartition des aides européennes, ndlr). 

Que pensez-vous de la démission « surprise » de Thomas Thévenoud, député de Saône-et-loire (circonscription de Macon, ndlr) et proche d'Arnaud Montebourg ?

 « Thomas Thévenoud est un garçon de grande valeur politique. Ce qui me choque le plus, ce n'est pas tant son passage éclair au gouvernement qui prouve que les mécanismes de contrôle ont parfaitement fonctionné, mais le fait qu'il se soit présenté à la députation en saône-et-loire alors qu'il était déjà en infraction fiscale. Il s'est fait élire en 2012 par des saône-et-loiriens qu'il a trompés depuis le début, d'autant qu'il est intervenu à l'Assemblée Nationale comme porte-parole du P.S. et vice-président de la commission d'enquête dans l'affaire Cahuzac.. » 

Quel est votre sentiment sur le gouvernement Valls 2 après la « démission » d'Arnaud Montebourg et celle de Thomas Thévenoud ?

 « Quand Arnaud Montebourg est entré au gouvernement, le pacte de responsabilité était déjà acté depuis le 14 Janvier 2014, et n'a pas changé entre Avril et Mai 2014. Pourquoi y est-il allé s'il pensait que la politique d'austérité, cela ne marche pas ? Alors que (sous les gouverments Valls 1 et 2, ndlr) la France n'a pas encore commencé à réduire sa dette, ses déficits, ses dépenses sociales, et que le plan d'économie ne sera pas tenu. L'Espagne, le Portugal ont fait ces efforts et redémarrent. La position d'A. Montebourg est minoritaire parmi les 27 pays européens, et il est isolé en France et en Europe. Le clivage Monteboug-Valls est une imposture, et comme le dit Henri Emmanuelli (socialiste, ndlr), le seul parti en isme d'Arnaud Montebourg, c'est le nombrilisme ! C'est le P.P.E. (parti populaire européen, proche de l'UMP en France, ndlr) qui a gagné les élections européennes, et même le socialiste (président du conseil italien, ndlr) Mattéo Renzi a été élu sur un programme de réformes. »

Que pensez-vous de la politique de F. Hollande depuis son élection ?

 « Il y a peu d'actes au gouvernement, depuis l'adoption du pacte de responsabilités le 14 Janvier 2014. Les entreprises décrochent et tirent la sonnette d'alarme comme jamais. Ce qu'on a vu depuis 2 ans, ce n'est rien par rapport aux 6 prochains mois, la situation est dramatique et les actes du gouvernement Valls ne suivent pas. Hollande a raconté des histoires pendant 2 ans et nous a berné d'illusions avec la « baisse de la courbe du chômage, le début de la reprise qui est là », en décalage complet avec la réalité : postures, mensonges, illusions qui allimentent la défiance entre les citoyens et les élus, et la défiance du monde économique rendant les mesures inefficaces. Les chefs d'entreprise (TPE, PME, PMI, ndlr) que je rencontre « bricolent de la survie de trésorerie » sans projets d'investissements ni d'emplois. Le gouvernement n'en a pas conscience et ne répond pas aux problèmes, avec 8 mois de perdu pour l'économie française (depuis le 14 janvier 2014, ndlr). »

Qui soutiendez-vous à la présidence de l'UMP ?

 « mon choix comme Président du parti, c'est de soutenir Bruno Le Maire. C'est le signe d'un renouveau nécessaire, pour cette échéance. »

Et pour l'élection présidentielle de 2017 ?

« On verra plus tard, c'est une autre échéance et dans 3 ans. Mais pour moi, le meilleur candidat cela pourrait être Alain Juppé qui a un avantage, c'est...son âge car il ne serait pas candidat à sa réélection et pourrait mettre en oeuvre toutes les réformes dont le pays a besoin sans se soucier de son avenir politique, et mettre ainsi le pied à l'étrier à une nouvelle génération politique. »

Dans cette situation avec ses 13 % dans les sondages, que devrait faire F. Hollande ?

 « Il pourrait faire un référendum et décider en fonction des résultats, mais je n'y crois pas un seul instant, car ce serait prendre le risque d'être désavoué par les Français »

 Quelle est votre réaction aux affirmations du journaliste Valentin Spitz dans son livre « Montebourg, moi Président » (à paraître le 10 Septembre, L'Archipel) qui raconte que votre ex-adversaire victorieux aux législatives 2007, Arnaud Montebourg avait fait appel à un détective privé chalonnais pour enquêter sur vous, en laissant entendre que « vous aviez du sang sur les mains et que vous aviez fait du trafic d'armes » ?

 « Même s'il y a des démentis depuis, je pense que cette histoire de détective privé est vraie, car j'ai eu, et depuis longtemps de nombreux témoignages concordants et de tous horizons, même de proches des protagonistes pour que cela soit crédible. »

Pourquoi alors ne pas avoir porté plainte (et laisser planer le doute, ndlr) ?

« car je n'avais aucune preuve formelle et que je ne pouvais pas l'obtenir, mais seulement des témoignages officieux de tous bords politiques ! C'est pourquoi il n'y avait pas de suite judiciaire possible. De plus, il ne pouvait y avoir de suite médiatique car cela ne correspond pas à ma philosophie de l'action politique, c'est dégradant et indigne, je ne vais pas sur ce terrain-là. Mais c'est révélateur d'un état d'esprit. Ce n'est pas une vraie surprise même pour les proches d'Arnaud Montebourg qui connaissent sa dureté y compris contre ses propres amis ! Cette agressivité politique fait partie du style et des méthodes d'Arnaud Montebourg qui sont parfois très excessives ! »

                            Propos recueillis par Colette Bride