Cinéma

CINE A CHALON - Bientôt à l’Axel - Le procès de Vivian Amsalem

CINE A CHALON - Bientôt à l’Axel - Le procès de Vivian Amsalem

Lundi 29 septembre, la Bobine, en partenariat avec l’Axel, projettera Le procès de Viviane Amsalem [1]. Un film mettant en scène le parcours du combattant que doit suivre, en Israël, toute femme de confession juive souhaitant divorcer. A voir assurément.

 « Lorsqu'un homme aura pris une femme et l'aura épousée, si elle vient à ne pas trouver grâce à ses yeux, parce qu'il a découvert en elle quelque chose de repoussant, il écrira pour elle une lettre de divorce et, après la lui avoir remise en main, il la renverra de sa maison. Une fois sortie de chez lui, elle s'en ira et pourra devenir la femme d'un autre homme ». On ne le sait pas forcément, c’est ce verset du Deutéronome – le cinquième livre de la Bible hébraïque, qu’on appelle aussi « Ancien Testament » -, qui inspire, plus exactement fonde la législation sur le divorce applicable aux citoyens juifs d’Israël. Et aux termes de cette dernière, toute femme mariée souhaitant reprendre sa liberté doit, dans un premier temps, obtenir l’accord de son époux, puis celui des rabbins. Plus exactement : des tribunaux rabbiniques, auxquels l’Etat israélien délègue le soin d’interpréter et appliquer cette législation, bref gérer les contentieux matrimoniaux de ses citoyens de confession juive.

On savait, depuis le poignant documentaire d’Anat Zuria – Condamnées au mariage [2] – que divorcer sous l’empire d’une telle loi, lorsque l’on est une épouse juive en Israël, donc rien moins que la propriété de son mari, était un véritable chemin de croix. En effet, nous faisant partager le destin de plusieurs femmes confrontées au « divorce à l’israélienne », Anat Zuria nous faisait prendre conscience du caractère mortifère d’une législation fort heureusement en voie d’assouplissement depuis le milieu des années 1990.

Du coup, avec Le procès de Viviane Amsalem, qui met en scène le parcours du combattant qu’une femme juive doit suivre pour redevenir libre, rien de vraiment nouveau sous le soleil. Sauf que, ainsi que l’a très bien écrit Eric Neuhoff [3], avec le troisième film de Ronit et Shlomi Elkabetz, « on a droit à du cinéma pur ». A un film où « la caméra est toujours à sa place », où « les gros plans traquent le moindre sentiment sur les visages ». Bref, à un authentique moment de cinéma. Auquel l’on ne saurait trop vous recommander d’assister !

S.P.A.B.

 

[1] 2014. Durée : 1 h 55

Bande-annonce :

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19545437&cfilm=227657.html

[2] 2005. Durée : 51 mn

http://www.film-documentaire.fr/Condamn%C3%A9es_au_mariage.html,film,14705

[3] Le Figaro, 25.06.2014

A l’Axel le lundi 29 septembre, à 19 et 21 hrs.