A lire
info-chalon.com a lu pour vous « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? », de Claude Halmos
Publié le 22 Octobre 2014 à 08h31

D’un naturel curieux, Info-Chalon a lu le dernier ouvrage de Claude Halmos : Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Faire face à la crise [1]. Un livre dont il ne saurait trop recommander la lecture.
Psychanalyste formée par Jacques Lacan et Françoise Dolto, auteure de plusieurs petits succès de librairie [2], Claude Halmos est une plume bien connue des lecteurs de Psychologies magazine, publication dans laquelle, chaque mois, elle répond à une sélection de lettres recelant des questions redoutables, telles que « Pourquoi est-ce que je n’aime pas mon frère ? » ou encore « Ai-je le droit d’aimer ma belle-mère ? ».
En septembre dernier, Claude Halmos a publié un ouvrage, qu’Info-Chalon a lu pour vous : Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Faire face à la crise et résister. Bonne pioche ? Une première chose que l’on peut dire, c’est que cela change de Boris Cyrulnik ou, encore, de celui que Laurent Gerra, dans un skectche sur une émission de Ruquier, appelle « la pelle à merdre des divans » : le psychanalyste Gérard Miller. Cela change également de Freud, même si, par moment, certains développements ne sont pas sans rappeler ceux du Viennois dans Le malaise dans la culture [3], le plus philosophique des écrits du père de la psychanalyse.
Ceci posé, faut-il absolument mettre le nez dans le bouquin de Claude Halmos ? Pour sa part, Info-Chalon serait plutôt enclin à considérer que oui. Et ceci pour au moins trois raisons.
La première d’entre elles tient à la clarté du style, l’intelligibilité du propos. En effet, souvent, qu’il s’agisse du jargonnant Journal des psychologues, du plus pédagogique Cercle Psy ou des ouvrages de Lacan, il n’est guère aisé, pour le profane, de comprendre quoi que ce soit à ce qui ressemble fort à une sorte de dialecte. Avec Claude Halmos, c’est différent : loin d’être claire comme un seau de glaise, cette psychanalyste s’exprime de façon compréhensible, le plus souvent après avoir défini les rares concepts qu’elle mobilise, ou ces mots du quotidien dont nous ne nous méfions pas assez.
Ceci étant dit, s’il faut sans doute lire ce livre, c’est aussi parce que, en dehors de sa thèse principale – « si vous ne supportez pas ce que vous avez à vivre, ce n’est pas parce que vous êtes fragile, c’est parce que c’est invivable » -, celui-ci contient des chapitres littéralement lumineux pour tout un chacun, plus particulièrement pour les parents. On songe notamment ici à ceux concernant l’accession des enfants à l’identité sociale – « l’école, la première rencontre avec le social » ; « de l’école à l’entreprise » -, qui doivent probablement être signalés. Comme devraient l’être les passionnants passages sur les « lieux d’achat » ou, encore, ceux sur le « présentéisme », cette sorte de « maladie » bien française qui touche les salariés, « qui se sentent obligés d’arriver à 7 heures du matin et de repartir à 20 heures le soir pour montrer qu’ils sont disponibles pour l’entreprise ».
Cela posé, la raison pour laquelle il faut absolument lire le livre de Claude Halmos est que ce dernier, à sa façon, fait du bien au lecteur. Pourquoi ? Parce que, enfin, quelqu’un, qui plus est une « psy », oser parler de ce dont on ne parle pas, ni les politiques, ni les médias, ni les « psys » : cette crise psychologique, engendrée par la crise économique, que Claude Halmos définit comme « une période de difficultés économiques accrues suffisamment généralisées pour que les individus prennent (progressivement ou rapidement selon les cas) conscience que, qui qu’ils soient et quoi qu’ils fassent, ils ne pourront y échapper, et qui, les obligeant à renoncer à leur mode de vie antérieur, leur imposent un présent de plus en plus difficile ». Cette crise psychologique qui « érode, corrode, lamine les cœurs, les corps, les têtes, (…) frappe les êtres au cœur de leur vie sociale et de leur équilibre familial, (…) affecte jusqu’à leur désir de vivre ». Cette crise psychologique contre laquelle il faut lutter. Lutte qui commence par l’affirmation de ce qui pour Claude Halmos est une évidence : « Si vous ne supportez pas ce que vous avez à vivre, ce n’est pas parce que vous êtes fragile, c’est parce que c’est invivable ». En effet, une fois ceci posé, tout redevient possible, notamment le combat pour un autre type de société, moins inhumaine. Ce que Freud appelait déjà de ses vœux en 1930, lorsqu’il offrit au monde l’un des ses plus beaux ouvrages : Le malaise dans la culture [3], que tout un chacun devrait sans doute lire et méditer avant d’agir, surtout s’il fait de la politique.
S.P.A.B.
[1] Fayard, 2014, 273 p, 18,50 euros
[2] Pourquoi l’amour ne suffit pas, Pocket, 2008 ; De l’autorité expliquée aux parents, Le Livre de poche, 2011 ; Parler, c’est vivre, Le Livre de poche, 2013.
[3] Sigmund Freud, Le malaise dans la culture, GF, 2010, 218 p, 5 euros



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