Chalon sur Saône

A Chalon comme dans toute la Saône et Loire, les viticulteurs adressent un avertissement aux députés

A Chalon comme dans toute la Saône et Loire, les viticulteurs adressent un avertissement aux députés

Lundi aux premières heures, les viticulteurs de l’Union viticole de Saône-et-Loire ont averti leurs députés en déversant des pieds de vignes morts devant leurs permanences. Ils entendaient ainsi les alerter sur la suppression de l’exonération fiscale du Contrat vendanges et sur les maladies de la vigne, notamment l’Esca.

De façon coordonnée à Louhans chez Cécile Untermaïer, au Creusot chez Philippe Baumel et à Chalon-sur-Saône, chez Christophe Sirugue, une centaine de vignerons témoignaient de leurs inquiétudes et avertissaient les parlementaires qu’ils rejoindront leurs collègues des autres productions pour la mobilisation générale du 5 novembre à Dijon. Vigneron à Saint-Désert, Pierre-François Goubard s’inquiétait tout d’abord des difficultés à recruter des vendangeurs. Vendanges qui se doivent obligatoirement d’être réalisées manuellement en AOC Crémant ou pour les parcelles de vieilles vignes. En Bourgogne, ce sont ainsi 35.000 saisonniers qui sont recrutés chaque année. Christophe Sirugue indiquait « avoir bien la problématique en tête », puisqu’en pleine discussion législative en ce début novembre, le texte passant le 6. « On (les députés, NDLR) doit faire la balance entre le contrat vendanges et le CICE (Contrat d’impôt pour la compétitivité et l’Emploi). Honnêtement, en face, la "sécu" nous dit aussi ne plus vouloir financer des salariés pour avoir un deuxième emploi à côté », expliquait le vice-président de l’Assemblée nationale. Les vignerons déploraient alors aussi que « la famille ou les amis qui veulent donner la main » bénévolement ne le puissent plus, sous risque pour le chef d’exploitation d’être contrôlé et verbalisé. Les députés indiquaient avoir poser ces questions par écrit au Ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll.

Deuxième problématique abordée : les maladies des bois, en particulier l’Esca. « Cela fait 13 ans que les pouvoirs publics nous ont laissé seuls face à ce fléau », s’indignait Joël Pierre de Saint-Gengoux-le-National, en référence à l’interdiction de l’Arsénite de soude. Rien qu’en Saône-et-Loire, ce sont 550 ha de pieds replantés chaque année (sur 13.000 ha au total) pour un coût de 13 millions d’€ ôtés de la poche des vignerons. Sans parler des baisse de production les années suivantes. « Notre principal outil de travail est aujourd’hui sur votre trottoir », concluait Ludovic Cottenceau, jeune viticulteur à Buxy, qui après ces derniers millésimes compliqués et faibles en volume, témoignait des difficultés de trésorerie de tous et en particulier pour les jeunes installés.

Cédric MICHELIN

L'Exploitant Agricole de Saône et Loire