Voyage Musical à travers l’Europe grâce à EVB

L'Ensemble Vocal de Bourgogne, voyageur dans l’espace aéré, profane et sacré, d’une musique méconnue mais aux accents enchanteurs d’une Europe du Nord pleine de douceur et d’harmonie

Se permettre un tel répertoire est l’aboutissement d’un travail musical extraordinaire, surprenant et riche de recherche autour de compositeurs pourtant connus, pour certains, par des oeuvres majeures mais moins connus pour leurs oeuvres vocales écrites afin d’enrichir les programmes des chorales A Capela.

L’Ensemble Vocal de Bourgogne dirigé par son jeune chef de choeur Manuel Simonnet a osé et quand on ose ! On gagne ! De la douceur des berceuses estoniennes de Veljo Tormis à la mélancolie du chant pastoral « Misto klekàni » du Tchèque Antonin Dvorak, toute cette première partie de programme rattaché au profane a permis d’entrer sur la voie des chants sacrés comme « Veni Emmanuel » du Hongrois Zoldan Kodaly dans sa consonance Grégorienne, ou encore cet instant de méditation que donne le « Magnificat » de l’Estonien Arvo Pärt et cette articulation musicale autour de la note DO, sorte de colonne vertébrale sur laquelle se sont appuyés les autres registres.

Une senteur de liberté et d’apaisement

Plus surprenant encore l’interprétation, de l’Ensemble réparti aux quatre points cardinaux de l’église St Pierre, d’une variation sur un choral de la Passion selon St Matthieu de Jean Sébastien Bach. Sans doute une mise en « bouche » pour déchiffrer le texte en allemand « Befielhl du deine Wege » qui peut aussi se traduire par « Confies à Dieu ta route », une route qui mènera le 5 juin 2015 à l’interprétation magistrale de l’oeuvre de Bach, en compagnie de l’Ensemble Chorale Chalonnais sous les voutes de la cathédrale St Vincent.

Au terme de cette soirée il a suffit de partir apaiser et en paix après avoir entendu « Ad Dominum » du Suédois Otto Olsson ou ce chant du soir « Tàbortüznel » du Hongrois Lajos Bàrdos, auxquels s’est ajouté cette note de rêve « Fatise Kolo », ce vent léger transportant les tintements des cloches d’un village ayant inspiré le Serbe et Bourguignon du Sud, Yvan Markovitch.

Transmettre la culture musical d’un pays

Un choix délibéré d’un tel programme pour Manuel Simonnet : « Le chant choral possède de nombreux compositeurs qui ont voulu transmettre la culture de leurs pays respectifs par la musique, d’ou l’idée de ce Voyage Musical permettant de faire connaître ou découvrir au public d’autres aspects de ce chant. » 

Un public qui répondu très largement présent et a rempli l’église St Pierre. De toute évidence il a su remercier par une standing ovation, le travail de cet Ensemble Vocal de Bourgogne, fort de sa cinquantaine de chanteurs issus du Dijonnais et du Chalonnais, avec un petit clin d’oeil à son fondateur, Bernard Têtu.  C’est dire aussi la qualité des chefs de choeur qui lui ont succédés depuis les 40 ans d’existence de l’EVB.

JC Reynaud