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L’accumulation d’objets : le mal de tout un chacun

Nous avons tous – à des degrés plus ou moins importants – une fâcheuse tendance : accumuler tout un tas d’objets qui ne nous sont d’aucune utilité. Et nous avons beau nous efforcer de faire le tri de temps à autre, ce n’est pas suffisant. Les explications d’Info-Chalon sur cette mauvaise habitude.

La syllogomanie. C’est le nom scientifique de la maladie qui consiste à accumuler de façon compulsive un certain nombre d’objets, sans jamais les utiliser. Ce trouble du comportement a des degrés variables, qui peuvent conduire à l’isolement des personnes gravement atteintes. Il n’est pas rare de voir à la télévision dans certains reportages, des maisons pleines de vêtements, magazines ou autres, en quantité tellement importante qu’il n’y a même plus d’espace de vie possible. Ce sont des cas extrêmes, en effet, mais à un degré moindre, nous avons tous – ou presque – une tendance à accumuler des objets inutiles. Juste au cas où …

« Juste au cas où… ». C’est précisément la raison généralement avancée pour se justifier de garder un objet : « ça pourrait peut-être servir un jour ».  Et les trois quarts du temps, on le range dans un coin, on ne le voit plus, on l’oublie et on ne s’en sert jamais. Nous avons seulement été incapables de reconnaitre son inutilité et de le jeter.

Certes, nous nous efforçons de faire du tri de temps en temps, principalement au printemps, quand reviennent les beaux jours et que nous sortons de notre période d’hibernation, regonflés à bloc et désireux de nous activer à nouveau. Mais en réalité, ce que nous jetons ne représente souvent qu’une infime partie de tout ce que nous gardons aussi. Aussi l’idéal reste-t-il encore le déménagement. En effet lorsqu’il faut se décider à préparer les cartons, le grand tri s’impose, et nous devenons tout à coup moins sentimentaux qu’à l’accoutumée.

Malgré un discours de notre société axé sur le développement durable, le tri, le recyclage et le partage, la fourmi aime toujours amasser. Et même si nous sommes bien volontiers entrés dans l’ère du numérique et de la dématérialisation, on ne jette pas pour autant : on ne sait jamais, ça peut encore servir… Mais servir à qui ? A quoi ? Une fois les enfants devenus grands, on retrouve des cartons entiers de vêtements de bébés, qui n’ont plus aucune utilité. Pourquoi les garde-t-on en fait ? Pour les petits enfants ? Certainement pas. Ils sont trop démodés. On les garde parce qu’à ces objets sont attachés tout un tas de sentiments qui nous retiennent de nous en séparer, même si tout cela est condamné à rester bien sagement entreposé au grenier.

Parmi tous ces objets, les produits « high tech » sont, au même titre que les vêtements, souvent conservés. On se retrouve donc avec des boîtes contenant cinq ou six chargeurs de téléphones, qui ne serviront finalement plus, car aucun n’est compatible avec le modèle de smartphone dernier cri récemment acheté, et des vieux appareils photos, des walkmans – à CD voire à K7 selon certains – bref des vestiges d’une époque plus que révolue.

Dans cette affaire, le seul véritable point positif, c’est que notre comportement est générateur d’emplois. En effet, grâce à lui, on a vu se développer la profession de « coachs en organisation », c'est-à-dire des personnes qui se proposent de nous aider à ranger, trier et jeter.

Toutefois, avant d’en arriver là, d’avoir recours à ce type de conseillers, l’acquisition de quelques bons réflexes devraient pouvoir vous éviter l’encombrement critique. D’abord, commencez par faire régulièrement le tri de l’armoire, des papiers, du placard à pharmacie, et autres meubles de stockage massif par excellence. Posez-vous réellement la question d’une utilité immédiate. Sinon donnez, vendez ou jetez. Triez également le garage et la cave, mines d’or d’objets en tous genres, que vous n’avez pas vu depuis des années. Mettez vos émotions de côté et libérez-vous enfin de l’emprise que ces objets ont sur vous. Ceci mis en pratique, vous aurez là l’assurance de vous sentir plus légers, sans pour autant être dépossédés.

 

M.M.