Chalon sur Saône

Déléguée locale pour une association de fibromyalgiques, Mathilde Cornaz prend sa tâche très à coeur

 Déléguée locale pour une association de fibromyalgiques, Mathilde Cornaz prend sa tâche très à coeur

La F.A.C.E. (Fibromyalgie Association du Centre Est), renvoyant depuis le 1er juin 2012 l’ancienne dénomination A.F.B.F.C. à ses chères études, a dans le secteur géographique qu’elle couvre, l’ensemble des départements bourguignons (le quartier général est d’ailleurs implanté à Dijon) et d’autres, limitrophes. Six délégués locaux ont été adoubés, dont l’unique pour la Saône-et-Loire bien que focalisé sur le Chalonnais : Mathilde Cornaz. Entrons dans son univers.

Coup fourré sur coup fourré

On n’est jamais si bien servi que par soi-même. Qui, mieux qu’une personne esclave de son corps et brimée dans son psychisme pour exprimer ce que 2 à 5% (estimation) de la population française essaient d’écoper à longueur de temps sans mot dire ? Le couperet de cette affection aux manifestations fantomatiques mais aux symptômes à la dure réalité, la Chalonnaise Mathilde Cornaz sait de quoi il en est. « Depuis dix ans la souffrance a commencé et s’est installée de façon récurrente. Tout a débuté par de grosses migraines invalidantes, ça s’est propagé par des douleurs dans les bras, les mains avec des doigts qui ne répondaient plus, des impressions de tendinite en permanence dans les épaules. La fatigue est également de la partie. Pour cette dernière, j’aime prendre l’image d’une lumière qui s’éteint. Elle peut revenir au bout de vingt minutes, quatre heures, d’une journée, c’est très aléatoire. Je nomme ça une cochonnerie qui m’est tombée dessus. Trop se plaindre, je n’apprécie pas.» Bref, on vous fera l’économie d’un inventaire à la Prévert entaché de vilenie, car comme vous l’aurez subodoré, la liste des méfaits accomplis n’est hélas pas exhaustive… Parfois le fardeau est tellement lourd à porter qu’il en devient écrasant, la barque tellement emplie d’eau qu’elle est à  deux doigts de chavirer. «On est dans un tel état de lassitude mentale qu’on ne croit plus en grand-chose. Quand l’acceptation n’est pas faite, on est diminué dans plein de domaines. Arriver à gérer cela au quotidien demande des années. Il faudrait aussi que les gens fassent des efforts (d’ordre mental, financiers…), qu’il y ait une prise de conscience. Un isolement se réalise. C’est payant quand on bouge, sort, etc. », argue la représentante de la F.A.C.E.

On a encore du mal à qualifier puis éconduire l’oppresseur

Malgré le passif ayant défiguré cette décennie, à l’heure actuelle Mathilde reste assise entre deux chaises, la maladie n’avançant pas à visage découvert. « C’est une supposition de fibromyalgie, même à l’heure actuelle. Mon médecin traitant est persuadé que c’est ça. Il est important pour le malade de mettre un terme sur ses souffrances, tout comme sont importants les échanges entre médecins du travail et traitant, de la Sécurité sociale afin de donner un nom pour une prise en charge. Elle a été reconnue à partir de 1992 par la Sécu, mais sa désignation n’apparaît nulle part sur les papiers. Ils disent qu’il y a des personnes diagnostiquées avec une maladie nerveuse, ou de l’arthrose, ou encore qu’il s’agit d’un problème dû à l’appareil locomoteur ; dans mon cas ça a déclenché la chose. Ce n’est pas motivant pour les médecins », soupire-t-elle. A l’échelle du temps, la nébuleuse n’est pas localisable depuis peu. «La maladie existe depuis très longtemps. Maintenant, des études prennent la direction d’un déficit immunitaire. Il vaut mieux s’orienter vers les endocrinologues. On peut espérer se soulager, toutefois ça ne guérit pas. « Devant cette quadrature du cercle, quelle(s) parade(s) ? « Je ne prends plus rien comme médicaments classiques. J’ai découvert par hasard quelque chose qui fait de l’effet contre les migraines, mais il convient de se diriger vers les méthodes alternatives, telles l’ostéopathie, l’acupuncture, l’homéopathie, la chiropraxie, la sophrologie, la naturopathie, les huiles essentielles, le yoga du rire d’Anne Baboux que je recommande (https://www.facebook.com/yogadurirechalonsursaone?ref=hl). Ca permet de ne pas trop abuser des drogues dures. » Pour autant, Mathilde adresse une mise en garde empruntée à son pragmatisme: «Il ne faut pas sombrer dans les pratiques qui sont susceptibles de calmer vos maux, mais coûtent très cher. Je ne suis pas bouddhiste, mais je suis d’accord avec cette phrase de Bouddha : « Expérimentez d’abord, et vous constaterez ensuite. » Parce que s’il faut rester ouvert et voir ce qui correspond à chaque personne, il y a aussi l’aspect pécuniaire. »

Journée mondiale de la fibromyalgie le 12 mai

Mathilde Cornaz est adhérente de la F.A.C.E. depuis deux ans, et déléguée du Chalonnais à compter du mois de septembre dernier. « On est plutôt venu me chercher. Le souci, c’est qu’avec cette maladie on ne se sent pas toujours capable de faire quelque chose. Je suis en liaison avec la présidente régionale, Martine Picinelli. Elle est très disponible, m’encourage, me complimente. Ca m’a beaucoup stimulée. Ce n’est pas non plus une fonction très prenante. » Et la figure de proue chalonnaise de rappeler qu’un groupe de parole a trouvé refuge à l’Espace Santé Prévention depuis deux ans. Une fois par mois (4 euros la séance) l’on converse sous la conduite de Marie Meulnet, laquelle possède un cabinet de psychothérapie-psychanalyse à Chalon. Le prochain rendez-vous a été fixé au lundi 9 mars. Mathilde Cornaz formule une requête qui, si elle était couronnée de succès, la ravirait. « J’ai beaucoup de mal à trouver une petite salle où on mettrait une table de kiné. Une demi-journée par mois suffirait. Ce serait pour du shiatsu, un soin qui pourrait apaiser.» Elle fonde néanmoins beaucoup d’espoir sur une décision positive…Une date symbolique s’annonce à l’horizon : le mardi 12 mai, « Journée mondiale de la fibromyalgie ». Si l’an dernier c’est l’Espace Sante Prévention qui en a été le théâtre, pour l’instant aucun lieu n’a été entériné. En revanche, les responsables régionaux seront bel et bien dans la cité de Niépce, de 14h à 17h. Reviendront également à l’abordage la chiropraticienne Mathilde Beraud, ainsi que la naturopathe Agnès Guillemot.

Si vous voulez vous faire connaître…

Du lundi au vendredi il est possible de joindre Mathilde au 07.82.47.01.84. Autrement, lui écrire à l’adresse suivante : [email protected]

                                                                                                                                                           Michel Poiriault

 

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