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Le Givrotin Antoine Demor au cœur de l’action au festival d’Avignon

Le Givrotin Antoine Demor au cœur de l’action au festival d’Avignon


Que d’eau a coulé sous les ponts depuis ses tout débuts en 2010 ! Ses études terminées, l’humoriste désormais intermittent du spectacle va boucler sa seconde année en tant que comédien. Pour l’heure il cravache au festival d’Avignon, un grand moment que le Givrotin compte bien mettre à profit en se faisant agréablement remarquer.

Avignon, un gros morceau qui fond dans la bouche

 

En 2014 Antoine déflorait à sa manière le rassemblement du dessus du panier. « Avignon, c’était le grand bizutage, il y avait tout à découvrir. L’an dernier j’ai fait vingt-trois dates. Ca dure trois semaines, présentement du 4 au 26 juillet 2015. Cette année il y a 1350 spectacles dans le off. » Comme il y a douze mois, il retourne dans le petit théâtre la Tâche d’encre, dans une salle de cinquante places. « Ca a été une énorme avancée de jouer chaque soir. On progresse, on gagne en confiance et en humilité. Ca a été très dur. La première année on met des graines, la seconde on arrose pour avoir des fruits. En 2014 j’avais joué «C’est fini oui !», une version très verte. Là-bas, c’est très enrichissant, éprouvant, mais ça a été une très grande expérience. J’espère que ce sera le cas pour cette édition. On fait de belles rencontres, 1500 professionnels viennent y faire leur marché », analyse-t-il. Si l’an dernier son périple avignonnais (il écrivait et distribuait des flyers le jour avant de se produire en soirée !) avait pu se réaliser, c’était en raison d’un financement participatif. Pas pour cette fois. « Tout au long de l’année on a économisé, et puis c’est aussi grâce à Demain C’ Relâche Production, une petite SARL spécialisée. » Depuis, pas mal de dates se sont enchaînées, il y a eu de belles acquisitions, à l’image d’une captation au festival de Montreux au mois de décembre. D’autres choses également ont été créées. « Ils font l’humour à trois (mais pas ensemble) » à déguster à l’Espace Gerson de Lyon, avec ses complices Victor Rossi et Jefferey Jordan. « C’est un plateau d’humour autour d’une histoire de 31 décembre raté… », avance-t-il. Et d’indiquer l’écriture d’une nouvelle pièce avec Victor, prévue pour décembre, qui s’intitulera : « L’ascension ».

 

 

Seul ou en trio, l’humour le traverse de toute façon de part en part

 

Pourtant, rien ne le prédestinait à une carrière artistique. « Je ne suis pas né avec ça. C’est vraiment venu sur le tard, vers mes 20 ans. On y prend goût, et on s’améliore.» Et bien lui en a pris, puisqu’au hasard de ses rencontres avec des professionnels patentés tels Bernard Mabille, Mathieu Madénian et Anne Roumanoff, ces figures de proue l’ont en quelque sorte coopté en lui adressant des encouragements à poursuivre. Mais Antoine n’est pas homme à s’enflammer et à se couper du commun des mortels; il sait raison garder. « Il ne faut pas brûler les étapes. Le plus important c’est de garder du lien avec les gens, être humain, discuter avec eux à la fin, et leur proposer des spectacles accessibles en termes de prix. Je vis de mon métier, c’est une chance énorme. J’ai le privilège de pouvoir faire ça, mais tous les matins il faut se lever avec le couteau entre les dents. » Antoine Demor sera à Saint-Marcel le samedi 19 septembre avec son one-man-show « Demor gratte le vernis » (opérationnel depuis le mois de mai, en fait une nouvelle version de son opus précédent), puis à Charnay-lès-Mâcon (aux « Vendanges de l’humour ») le jeudi 12 novembre, avant de revenir au Réservoir de Saint-Marcel le jeudi 19 novembre en compagnie de ses deux comparses du trio (celui-ci turbinera à plein régime tout le mois d’août à Lyon).

 

Les Oenorires, la démultiplication du rire

 

Coup d’essai, coup de maître. La première édition du festival d’humour qui s’est déroulé début février en la salle des fêtes de Givry à l’initiative d’Antoine Demor, n’a pas été victime des inconvénients de sa jeunesse. « Ca a été super. Nous avons eu un peu plus de 400 spectateurs au total. On a été complet un mois à l’avance. C’étaient des spectacles de qualité, avec des références nationales (6 artistes). On termine avec un équilibre financier (des places à 14,00 et 10,00 euros, ou 25,00 euros pour les deux soirs) qui n’est pas négligeable quand on commence. Les partenaires ont montré leur contentement, dont les vignerons de Givry ayant offert les dégustations. On a eu plein de retours constructifs. De plus nous avons la chance d’avoir de très bons produits locaux. Nous ne sommes qu’en circuits courts. On est là pour bosser en synergie : Philippe (Perrousset, directeur artistique des Musicaves), et Bruno (Fabris ,tenancier de l’auberge la Billebaude-organisateur de concerts par ailleurs N.D.L.R.) nous ont aidés. »  On ne change pas un principe qui gagne…en fonction de quoi il y aura un  second rendez-vous. Du jeudi 4 au samedi 6 février 2016, le festival se gratifie ainsi d’une journée supplémentaire. « On en saura plus en fin d’année, j’ai les artistes, mais je préfère garder le suspense (www.lesoenorires.fr) . La partie budgétaire prédomine maintenant. Si on veut conserver cette accessibilité culturelle, nous devons garder les anciens partenaires et en faire venir de nouveaux. Neuf emplois sur deux jours ont été payés il y a quelques mois. Cette année la masse salariale sera plus importante », conclut Antoine.

 

Renseignements d’ordre général

www.antoinedemor.fr

 

Crédit photo : Robin Gervais                                                         Michel Poiriault