Saône et Loire

43ème fête de la Rose à Frangy-en-Grèce !

43ème fête de la Rose à Frangy-en-Grèce !

A Frangy-en-Bresse, Yanis Varoufakis a vécu en direct le changement climatique, loin des azurs hellènes se mirant dans l'onde turquoise de l'adriatique. Amours pluvieuses, amours heureuses...entre les 2 ex-ministres (des finances, économiste et député de Syriza pour Y. Varoufakis) et (de l'économie, de l'industrie et du numérique) pour Arnaud Montebourg...

Qui ne fait plus de politique depuis qu'il préside aux destinées d'Habitat...Mais chassez le naturel....Il revient au galop pour 2017 ! Et fustige pêle-mêle, ses camarades du P.S. « vous votez pour la gauche française et vous vous retrouvez avec la droite allemande » la politique d'austérité européenne avec cette « idéologie mortifère de la dette, c'est la mort de la démocratie et le triangle des Bermudes du suffrage universel », « l'euro-olligarchie » qui s'oppose à la construction d'une « euro-démocratie, et cela concerne tous les citoyens qui doivent exiger que la zone euro réponde à leurs besoins ». Se défendant d'utiliser Frangy comme ascenseur politique, A. Montebourg désormais « retourné à la vie civile » déclare « faire un usage très modéré de ses interventions publiques, la 6ème aujourd'hui comme citoyen et comme ancien Ministre, suivant désormais un chemin personnel très différent ». Néanmoins, la fête de la Rose initiée par Pierre Joxe reste le terrain de chasse réservé de l'ex Député de la Bresse qui la préempte – avec talent – chaque année en y faisant venir des personnalités d'envergure nationale et internationale, au grand dam de certains camarades et élus socialistes régionaux boudeurs ou jaloux ? absents de ce grand raout signant la rentrée politique française. A contrario, signalons la présence peu habituelle de Marie-Guite Dufay, Présidente de la région Franche-Comté et candidate à sa réélection aux prochaines régionales de Bourgogne-Franche-Comté face au Bourguignon Sauvadet donné grand favori (soutenu par le Jurassien Jacques Pélissard ex-Président des Maires de France, Député-Maire de Lons-le-Saunier et Madame, conseillère régionale et Départementale) ceci expliquant peut-être cela...

Yanis Varoufakis et Arnaud Montebourg, l'accord parfait

Sans ressusciter la vieille lune de l'Internationale socialiste, les 2 ex-Ministres prônent l'Europe des citoyens qui doivent s'unir et se fédérer dans tous les pays membres de l'U.E. pour obliger la « troïka » à abandonner la politique d'austérité envers les peuples, rappelant qu'en « 5000 ans d'histoire, il y a toujours eu l'effacement de la dette en monnaie, sauf à créer des tensions sociales. Même si l'Allemagne ne le veut pas car ce n'est pas son intérêt (pays vieillissant qui perd de la population avec des retraites par capitalisation, n'ayant donc pas besoin de croissance), ce n'est pas le cas des autres pays d'Europe dont la France (forte natalité, retraites par répartition) qui ont  besoin de croissance. L'Europe, c'est la solidarité et les choix partagés, dans le respect démocratique ». D'autant que nos amis allemands « ont bénéficié de l'effacement de leurs dettes de guerre en 1953 et du non-respect du Traité de Maastricht lors de la réunification ». Pour Arnaud Montebourg, l'ensemble des citoyens européens (droite et gauche, toutes classes sociales confondues contre la petite minorité politico-financière au pouvoir, ndlr)  « va devoir s'atteler aux 3 premiers travaux d'Hercule : tuer le lion de Némée, tuer l'hydre de Lerne et nettoyer les écuries d'Augias ». Pour Yanis Varoufakis, « les élites européennes et françaises issues des grandes écoles, ont trahi l'idéal européen des Pères Fondateurs, ne défendant que l'intérêt de leur micro-caste dirigeante ». « On ne sauvera pas l'Union sans les peuples avec un contrôle démocratique contre l'oligarchie, par un parlement de la zone euro qui nomme et contrôle l'exécutif et la B.C.E. »

La dette, une chance pour la « grande Allemagne » ?

Et de rappeler que Michel Sapin « était d'accord avec lui » lors des discussions sur la dette grecque, mais sans oser s'affirmer face à Wolfgang Schaüble, le Ministre des Finances allemand, soupirant « la France n'est plus ce qu'elle était ». Yanis Varoufakis relate le comportement de W. Schaüble lors de leurs discussions ; il affirme que son intransigeance face aux Grecs en poussant la Grèce hors de l'Europe n'a d'autre but que de faire peur aux Français et les obliger à accepter le modèle allemand d'euro-zone disciplinaire, « cage de fer pour enfermer les peuples ». Donnant ainsi un pouvoir immense aux créanciers sur leurs débiteurs en transférant cyniquement les pertes des banques sur les contribuables lorsque l'Etat grec est tombé en faillite en 2010. « On peut soumettre un peuple de 2 façons, par l'épée ou par la dette ». « Les banquiers ont détourné le mot solidarité devant le parlement européen, mais les fonds alloués à la Grèce n'ont servi qu' à renflouer les banques, Société générale, Bundesbank, Barclay's... et zéro pour les citoyens grecs. » et bis repetita... « Le printemps d'Athènes, c'est comme le printemps de Prague, sans les chars.. ! »

Vous avez dit trahison ?

Yanis Varoufakis enfonce le clou : « Maastricht est un traité sans guerre, c'est inacceptable ! ». «  En 1983 Mitterrand et Delors ont trahit la gauche. Ils ont capitulé devant la Bundesbank et sacrifier la France ».

Espérer, c'est vivre

Selon Y. Varoufakis, « la France est le laboratoire de l'Europe. Elle a besoin de l'esprit du printemps d'Athènes pour continuer à produire de bonnes choses ; la diversité et la différence ne sont pas un problème en Europe, mais nous sommes divisés par une monnaie unique. On n'a pas besoin de nouveaux partis politiques d'Helsinki à Lisbonne, de Dublin à la Crête, pour former un réseau et un programme commun, et engager des connections avec les gouvernements nationaux et locaux. Nous devons adapter les institutions et les mettre au service de nos peuples. Avec un nouveau plan Mashall au service de l'investissement et de la création, et un programme pan-européen de lutte contre la pauvreté. »

 

                                                                                                          Colette Bride ( Photo A.B)

 

Prises de paroles publiques de participants

Un professeur d'Allemand : « je verrais bien une sortie de l'Allemagne de l'Europe. Je vais souvent en Allemagne mais je suis brune et l'on ne me salue pas toujours ; je vois bien l'accueil qui est fait aux personnes de type méditerranéen. Il ne faut pas oublier que M. Schaüble a une mère née Goering »

Un Alsacien : « il faut être vigilant sur ce qui se passe, et sur la citoyenneté des peuples dans le respect des libertés, y compris numériques. Il faut construire un projet alternatif avec les peuples. » 

Un Hollandais : « il ne faut pas confondre l'Europe et l'Euro. Je suis européen mais à 25, on ne peut pas tout aligner et uniformiser, car les niveaux de vie sont très différents. L'euro, c'est une catastrophe, c'est clair ! »

Une Marseillaise : « on veut tout et son contraire. On veut circuler librement mais on ne veut pas des poulets polonais. L'Europe s'est construite à marche forcée mais les traités étaient clairs et ont été acceptés. C'est comme le TAFTA (traité transatlantique actuellement en discussion, ndlr), certains y ont un intérêt commercial, les grandes entreprises y gagnent, mais pas la majorité des citoyens. »

 

Christophe Maitre, Bourg-en-Bresse

Qu'est-ce qui a motivé votre venue à Frangy ?

« C'est la démission du Ministre des Finances grec qui s'est opposé à cette Europe technocrate, mafieuse et ploutocrate, car je considère que la Grèce n'aurait jamais dû rentrer dans l'Europe et que Goldmann Sachs a magouillé les comptes avec la collaboration des technocrates européens. C'est une escroquerie cette Europe financière qui nous a été imposée par la voie parlementaire et qui dessert les peuples. »

Qu'attendez-vous de ce Frangy ?

« Un éclaircissement et je serai très attentif aux explications donné par Y.Varoufakis pour mieux comprendre l'avenir ».

Que pensez-vous de cette ouverture à l'internationale, en tant que citoyen, ou comme socialiste ?

« Comme citoyen, que du bien, car nous sommes tous impactés ».

Que pensez-vous de la gauche de gouvernement ?

« C'est le gouvernement le plus médiocre que nous ayons jamais eu sous la 5ème république, incapable de résoudre les problèmes. J'ai une sensibilité politique de droite, mais j'ai beaucoup de plaisir à venir à Frangy car les problèmes économiques doivent dépasser les clivages politiques. »

 

Benoît Roussel, conseiller municipal d'Arques, (Pas-de-Calais) et animateur national des nouveaux partisans.

Qu'est-ce qui a motivé votre venue à Frangy ?

« Pour retrouver une bande de camarades. C'est ma 3ème année à Frangy, c'est notre rentrée politique avec des têtes d'affiche, et c'est un cru exceptionnel ! »

Qu'attendez-vous de Frangy ?

« Les discours. La vision commune sur la construction européenne vue de l'intérieur par un acteur qui a vu ce que c'est qu'un plan d'austérité, et comprendre ce qui s'est passé dans l'Eurogroupe. »

Que pensez-vous de cette ouverture à l'internationale, en tant que citoyen, ou comme socialiste ?

« On a connu que l'euro et on est européen. Pour nous, c'est une complémentarité, on est Français, et membre de l'Union, c'est une plus-value. »

Que pensez-vous de la gauche de gouvernement ?

« Entre 2012 et après 2014, il y a eu des opinions différentes. Les parlementaires qui s'expriment de plus en plus, ne sont pas des « frondeurs » mais ils veulent appliquer le programme pour lequel ils ont été élus. La sortie des Ministres en 2012, ce n'est pas anodin, exemple, la réforme fiscale ».

 

                                                                                              Propos recueillis par Colette Bride