Opinion de gauche
Violence sociale : relire Jaurès !
Publié le 16 Octobre 2015 à 08h24
L’affaire de la Compagnie Air France et ses suites judiciaires et médiatiques devrait inciter chacun à plus de circonspection. Il n’est pas normal que des syndicalistes s’en prennent physiquement à des cadres d’entreprise. Il n’est pas normal que des chefs d’entreprise traitent par l’arrogance et le mépris des salariés en lutte. Il n’est pas normal que des représentants de l’Etat donnent les ordres pour aller humilier ces mêmes salariés à leur domicile à six heures du matin.
En effet, la violence sociale n’est pas seulement crime de lèse-majesté ou arrachage de chemise. Elle est aussi dans les climats malsains d’entreprise, les pressions et le harcèlement sur les salariés, les licenciements insupportables, la répression syndicale. A chaque fois et partout, ce sont des vies brisées, des dépressions et maladies à répétition, trop souvent des suicides (selon une étude du Conseil Economique et Social près de 400 suicides par an seraient liés au travail, soit plus d’un suicide par jour).
Ces situations ne datent pas d’aujourd’hui. En 1906, voici ce que répondait Jaurès à Clémenceau, ministre de l’Intérieur réprimant les grèves dans les mines:
«… le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration…et sans éclat de voix, comme des diplomates causant autour du tapis vert, décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers.
Ils décident que les ouvriers qui continueront la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés, par des marques imperceptibles mais connues des autres patrons, à l’universelle vindicte patronale.
Cela ne fait pas de bruit, c’est le travail meurtrier de la machine qui, dans son engrenage, dans ses laminoirs, dans ses courroies, a pris l’homme palpitant et criant. La machine ne grince même pas et c’est en silence qu’elle le broie ».
(Source : jaures.eu, réponse de Jaurès à Clémenceau à la Chambre des députés, séance du 19 juin 1906).
Ceux qui, aujourd’hui se réclament de la pensée de Jaurès et parmi eux, ceux qui, à la demande du Medef et selon le rapport de la commission Combrexelle, veulent lancer le top départ de la réforme du dialogue social au sein des entreprises seraient bien inspirés de lire les « classiques » du mouvement social. Les indignations à géométrie variable et le bashing syndical comme on dit en voulant faire techno-banché, ne peuvent pas faire oublier les apports du mouvement syndical progressiste à notre société.
Grâce aux revendications et aux mobilisations syndicales et populaires, la France s’est dotée d’un important filet social : un système de santé publique, un Etat qui éduque la population, un système public de retraite universelle, un réseau de prestations familiales, un Etat qui protège les conditions de travail et de vie des salariés, etc… C’est tout çà qui est la cible, aujourd’hui, du patronat, des libéraux, des gros actionnaires et de leurs soutiens politiques.
Jaurès, député et responsable politique de gauche, se singularise, il y a un siècle, en allant à la rencontre des organisations ouvrières. C’est pour lui, à la fois, une nécessité sociale, politique et morale. Sociale, car la détresse des salariés est telle qu’il faut agir vite. Politique, car Jaurès comprend que les milieux populaires peuvent se détourner de la République et se tourner vers la démagogie populiste et conservatrice. Morale, car Jaurès ne conçoit pas que l’humanité puisse fonctionner avec autant d’injustices et d’inégalités. Oui, il faut relire Jaurès et agir !
Lucien Matron



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