Chalon sur Saône

Mozart et son Requiem, une soirée de prestige très bientôt à Chalon

Mozart et son Requiem, une soirée de prestige très bientôt à Chalon

Le samedi 24 octobre la programmation culturelle d’A Chalon Spectacles positionnera son curseur sur le Requiem de Mozart (une heure vingt d’un seul tenant), coprésenté à 20h30 en la cathédrale Saint-Vincent de Chalon-sur-Saône par Laurent Pillet Organisation et l’entreprise chalonnaise D2P. Nous ne saurions trop vous conseiller de faire le nécessaire rapidement, en cas d’immersion totale souhaitée…

Objectivement parlant, ce n’est pas tous les jours que l’Orchestre philharmonique de la République tchèque, de même que les chœurs et solistes de l’Opéra de Prague, unissent leurs forces pour mener à bien leur mission d’intérêt général et s’en viennent distiller force émotions à l’intérieur de votre propre « pré carré ». Eux qui ont été habitués à partir de 2009 à sillonner le Monde entier, s’apprêtent cette fois à honorer la cité de Niépce de la meilleure façon qui soit. Franchement, ce serait quasiment un crime de lèse-majesté que de faire la sourde oreille…Le producteur Laurent Pillet ne tarit pas d’éloges pour la quarantaine d’artistes, Mozart, la musique classique, bref sur ce qui a une signification profonde et inaltérable. Voici ses points de vue.    

 

Dans quel cadre la venue de l’Ensemble tchèque s’inscrit-elle ?

« C’est une tournée qui va commencer le 22 octobre à Mulhouse, et qui va s’arrêter le 8 novembre à Lille, c’est-à-dire qu’on va enchaîner dix-sept concerts environ à travers la France. Rien qu’en Europe il y a eu plus de 500.000 mélomanes déjà qui ont assisté à cette soirée à ce jour, et en France on en est je crois à deux cents concerts à peu près. » 

 

Le fait que vous le produisiez relève-t-il d’un concours de circonstances, ou alors d’un choix délibéré ?

« D’un choix délibéré, parce que personnellement je trouve que les artistes tchèques font partie des meilleurs, car ils ont cette rigueur, un peu, je dirais germanique. Ils apportent tout ce qu’il faut pour jouer : de la rigueur, de la constance, avec cette âme slave qui amène le lyrisme, leurs sentiments, la brillance, la luminosité à cette musique déjà exceptionnelle. Il faut donc absolument les voir. Ils travaillent, travaillent, travaillent depuis l’âge de 4-5 ans leur instrument ; les choristes aussi d’ailleurs, leur instrument c’est leur voix. Si vous arrêtez presque une semaine, finalement c’est un peu comme un sportif, vous baissez en niveau. »

 

Qu’est-ce qui sera précisément interprété ce soir-là ?

« Il y aura une première partie qui démarrera par le Divertimento, ensuite ce sera le Sancta Maria, puis le Laudate Dominum. Bien sûr ce sont des œuvres qui ont été composées par Mozart, et après place au célèbre et fameux Requiem. »

 

Pourquoi avoir retenu cette œuvre-ci ?

« Elle est complètement magique, mi-ciel, mi-terre, parce que déjà Mozart n’en a composé que 40%, il n’a pas pu la terminer. Je pense qu’il devait flirter avec l’au-delà, et on l’appellera peut-être comme on veut : le ciel, les étoiles, chaque croyance appartient à chacun, ce qui donne à cette œuvre une magie et une éternité. »

 

Mozart, un sacré bonhomme ?

« C’est le génie musical de tous les temps, la base. Beaucoup disent que c’était Bach, mais Mozart restera à mon avis le compositeur unique, dans le sens où lui seul et sa musique seront éternels. Ce qui est extraordinaire, c’est que c’est complètement intergénérationnel. Dès qu’il y a du Mozart il y a une énergie qu’il n’y a pas chez les autres, c’est sûr. Cette musique reste en fin de compte toujours actuelle. »

 

La musique classique a-t-elle les moyens de dépasser les clivages artistiques ?

« Elle existe depuis des siècles et des siècles. Elle est toujours là malgré le parasitage des soi-disant musiques d’aujourd’hui, etc. Je dis toujours : vous écoutez du rap, de la techno, toutes ces musiques-là, ce sont les mêmes notes que la musique classique, do-ré-mi-fa-sol-la-si-do. C’est la même chose, avec des instruments plus modernes. Pour tous les compositeurs de musiques actuelles, la référence, consciemment ou inconsciemment, c’est la musique classique. Toujours. Car même le jazz, les negro spirituals, etc. la mère de toutes les musiques, c’est la musique classique. Je crois que cette musique restera indéfiniment, même si quelquefois elle paraît désuète, lorsque l’on voit les orchestres avec les vieux instruments, ça fait peut-être drôle, mais ça ne se démode jamais. Grâce à cette œuvre, on accueille un public très éclectique, il y a bien évidemment un public très averti avec les mélomanes, mais il y a aussi des personnes qui les accompagnent. Quand les gens regardent l’affiche, ils disent : là quand même, ça passe près de chez nous, c’est l’Opéra de Prague, le Requiem de Mozart, Mozart c’est le plus grand, il y a quelque chose, allez hop on franchit le pas, on y va. Je peux vous assurer que la plupart, à la sortie, vous savez ce qu’ils nous confient ? Eh bien :« Qu’est-ce qu’on a perdu comme temps, Monsieur ! » Parce que parfois, et même souvent, je pense que cette musique est très mal servie, très mal servie. Dans l’Education nationale elle est souvent assez rébarbative, on la sert comme s’il fallait apprendre des leçons, comme si c’était une punition. En République tchèque dans chaque philharmonie une centaine de conférences avec des écoles sont organisées, et chacune d’entre elles vient comme un public, écouter un concerto ou plusieurs concertos, des extraits. Le maître-conférencier explique les instruments à vent, à cordes, le chef d’orchestre, pourquoi, comment…Je peux vous assurer que les enfants sont super intéressés. Ils n’ont envie que d’une seule chose, c’est prendre un instrument, et jouer eux-mêmes. Parce que c’est beau, tout simplement, et le beau ça ne se démode pas. »

 

L’aspect pratique

Des places sont encore vacantes. Le coût oscille entre 20,00 et 39,00 euros. Renseignements/Réservations : www.d2p.fr; www.achalon.com, ainsi que dans les points de vente habituels.

                                                                                             Michel Poiriault