Médias

« Hommage » à Daniel Balavoine sur TF1 hier... Génération affligée

« Hommage » à Daniel Balavoine sur TF1 hier...     Génération affligée

Hier soir, j’ai eu la mauvaise idée de regarder « Génération Balavoine » sur TF1. La preuve spectaculaire que les bonnes intentions ne sont pas gages de qualité... Le coup de gueule adressé à info-chalon.com.

Ce mois de janvier 2016 est riche en hommages divers, tragiques ou plus légers. Point trop n’en faut. Pour une fois et parce que c’était Daniel Balavoine, j’ai décidé de suivre "Génération Balavoine", l’émission de TF1 qui, via des reprises par différents chanteurs d’aujourd’hui marquait les trente ans de sa disparition. Sans jouer les vieilles nostalgiques, je me souviens lors de mes deux dernières années de lycée mâconnais en 1984 et 1985, avoir eu la chance de voir ce chanteur qui avait une énergie toute particulière sur scène, au théâtre de Mâcon et l’année d’après, à Bourg-en-Bresse. Je me souviens de ses bonds sur scène, de son charisme et de sa franchise sans concession qui à l’époque n’épargnait ni les hypocrites ni les médiocres et même pas François Mitterrand. A Mâcon, je me rappelle de  la transe qui avait saisie l’équipe pédagogique, pourtant rigide à l’époque, qui accompagnait les internes logées au collège Pasteur dont j’étais, lors des dernières chansons. Daniel Balavoine faisait exploser les barrières. Il avait cette faculté de transmettre une énergie hors du commun, une force qui vous tient chaud quand il fait gris, des mélodies qui s’imposent doucement et des paroles qui font sens, il savait remplacer le besoin par l’envie. A l’âge où on a besoin de l’autorisation des parents pour sortir le soir, ces escapades pour aller l’écouter avaient un petit goût d’aventure et d’émancipation, au-delà du plaisir toujours fort d’un spectacle vivant, et quel spectacle ! Bref, trente ans après sa disparition, une fan de Balavoine comme moi ne pouvait que se réjouir de voir ses chansons interprétées par de nouvelles voix.

Comment dire ? Entre soupe commerciale, chorégraphies douteuses, orchestrations minables et casting à côté de la plaque au fil des titres, l’émission n’a rien épargné surtout pas Daniel Balavoine. Une affaire de catalogue à exploiter sans doute, où on cherchera en vain une direction artistique. Non pas que les chanteurs sollicités pour cette opération difficilement qualifiable n’aient pas de talent. Ce n’était ni le bon ton, ni le bon tempo. Bref, pour ceux qui comme moi, ont subi ce saccage en règle pavé de bonnes intentions, on ne saurait trop recommander les versions originales pour apprécier ce chanteur pas comme les autres à sa juste valeur.

 

Florence Genestier