Médias

Indépendance des médias : n'oublions pas la presse

Communiqué du SPIIL 

 

Lors de ses vœux à la presse le 20 janvier, la ministre de la Culture et de la Communication Fleur Pellerin a placé « l’indépendance et le pluralisme des médias » parmi ses priorités. Une proposition de loi pour mieux garantir l’indépendance des médias est préparée par le député et président de la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale, Patrick Bloche, avec le soutien de la ministre de la Culture et de la Communication. Elle concerne avant tout le secteur audiovisuel, en réaction à la récente mainmise de Vincent Bolloré sur Canal +.

Le Spiil, convaincu qu’il n’existe pas de pluralisme sans indépendance, se réjouit que ces sujets soient mis à l’agenda. Les 150 éditeurs membres du Spiil, qui ont fait de l’indépendance de la presse le thème de la dernière Journée de la presse en ligne, souhaitent que la presse ne soit pas oubliée dans les débats en cours.

Suite à des bouleversements profonds, la situation de l’indépendance des entreprises de presse de notre pays est aujourd’hui dramatique. Le nombre de quotidiens papier, nationaux ou régionaux pouvant se prétendre indépendants s’est réduit en quelques années comme peau de chagrin, dans un secteur très concentré par la succession de rachats. Il en va de même pour la presse professionnelle et pour une large part de l'information numérique.

Cette évolution est lourde de conséquences pour la crédibilité de l'information et pour le maintien du pluralisme. Dès lors que les intérêts de l’actionnaire sont principalement liés à d’autres secteurs économiques, le conflit d’intérêt existe et génère une suspicion du public.

Le Spiil souhaite par conséquent que les travaux en cours :

  • intègrent une réflexion sur les conflits d’intérêts liés à l’actionnariat des entreprises de presse et sur la notion d’indépendance de ces entreprises ;
  • incitent les éditeurs à une plus grande publicité des éléments susceptibles de générer un conflit d’intérêts et devant donc être portés à la connaissance du public (actionnariat, gouvernance, revenus) ;
  • intègrent une réflexion sur la responsabilité de l'État, et notamment des aides à la presse, dans le panorama actuel extrêmement préoccupant de l’indépendance des entreprises de presse françaises.