Côte chalonnnaise
Doux moments de félicité en perspective avec les Musicales en Côte chalonnaise, du 18 au 21 août
Publié le 18 Août 2016 à 12h25
Réparties entre Saint-Boil, Saint-Vallerin, Buxy et Moroges, les Musicales en Côte chalonnaise vont à partir de ce soir, et ce jusqu’au dimanche 21 août, magnifier la musique de chambre, à une exception près, le jazz. Dès le départ (2002) au sein de la cellule organisatrice, Pierig Escher est devenu le responsable de la programmation il y a quatre ans. Partons en sa compagnie prendre la température de l’événement.
Nombre de festivals ont été annulés en France ces temps-ci. Celui des Musicales en Côte chalonnaise tient-il toujours la forme après quatorze éditions réalisées ?
« Oui. Ca a été assez dur pour commencer, et ça va de mieux en mieux. Il y a de plus en plus de gens qui viennent, et avec le comité qui organise nous sommes de plus en plus de monde. Ca marche très bien encore.»
Combien de spectateurs, tous spectacles confondus, en 2015 ? Et combien sont espérés pour ce mois d’août ?
« 800, grosso modo, en quatre concerts. En fait, il y a des concerts comme les Jeunes Talents où c’est tout petit, les places sont limitées. C’est entre cinquante et deux cent cinquante à peu près par concert. Nous attendons cette année approximativement le même nombre de personnes. Normalement il y a toujours des endroits où c’est complet. Les petits lieux sont en général pleins, mais il reste toujours de la place pour les plus grands comme l’église de Buxy. C’est dur de prévoir, car beaucoup de gens viennent au dernier moment, il y a aussi les conditions climatiques. C’est assez stable, et il y a pas mal de fidèles aussi. »
Quels qualificatifs employer pour définir la musique de chambre ? Qu’est-ce qui aimante son public ?
«Souvent les musiciens évoluent tout seuls, et là on leur donne la possibilité de jouer ensemble, c’est un peu le plaisir de l’échange musical et personnel. C’est d’abord de la musique classique, et après la musique de chambre signifie que ce n’est pas un travail de soliste ni d’orchestre, mais de groupe, avec des petites formations comprenant au minimum deux musiciens. On met des solistes ensemble qui autrement ne jouent jamais de cette façon, avec des combinaisons de musiciens que l’on ne trouve pas ailleurs. C’est ça qui est assez unique ici. Souvent les gens connaissent les individualités, mais pas à plusieurs. Le public vient surtout car on réussit à faire venir de très bons musiciens qui tournent internationalement. La qualité est très haute.»
Avez-vous eu des choix cornéliens à effectuer quant à la programmation ? Combien de temps avant l’événement vous y prenez-vous ?
«Ca s’est fait naturellement. Le seul challenge que l’on ait eu, c’est une musicienne qui n’a pas pu se rendre ici, ça arrive à tout le monde, mais elle a été remplacée. Les gens qui seront là, je les ai déjà invités il y a deux ans. Ils ont eu pas mal de temps pour réfléchir et préparer leur truc. Parfois, ils ne se connaissent même pas ! Tout de suite après la fin d’un festival, on se met à l’ouvrage pour le suivant Ca prend un an de préparation, et là par exemple, j’ai déjà dans la tête les musiciens pour 2018, deux ans en avance, parce qu’ils ont beaucoup de concerts, et il faut les convaincre assez tôt pour les avoir. »
Comment jugez-vous le millésime 2016 ?
« Pour être réaliste, c’est le même niveau que l’année dernière, déjà qu’il est tellement, tellement haut ! En outre nous sommes limités par le budget et l’organisation, donc on ne peut pas agrandir tous les ans. Le but en ce moment, c’est de garder la qualité sur un niveau très haut. »
Qui rêvez-vous d’inviter ?
« Honnêtement, non. Je suis déjà content que le festival puisse avoir lieu chaque année et qu’il se remplisse petit à petit. Nous essayons d’être stables et de continuer le plus loin possible. On a aussi un réseau très grand, théoriquement on peut avoir presque tout le monde, car nos connaissances le permettent. Mon métier, c’est agent. Je m’occupe des musiciens qui sont des stars, et j’organise des concerts aussi en Suisse. Dans notre agence on a de grands noms, le top du top, et le but ici n’est pas forcément d’avoir les plus grandes stars, c’est plutôt de trouver un bon mélange de musiciens, dont certains sont des vedettes nationales, qui savent travailler ensemble. On ne peut pas payer des cachets immenses comme les grands festivals, et notre plus, notre réputation, c’est que les musiciens éprouvent du plaisir, découvrent la Bourgogne et l’atmosphère. On leur offre la possibilité de travailler ensemble le programme pendant une semaine. C’est très spécial. Normalement, vous engagez un groupe, il vient un jour, et il repart le jour d’après. Au début, le festival c’était comme ça. »
Manque-t-il quelque chose au festival ?
« Il manque des sponsors. On en a deux : le Crédit mutuel et Axa. Nous avons pas mal d’argent de l’Etat, et le pourcentage est mal proportionné, c’est dommage. Les entreprises pourraient mettre plus d’argent, et profiter davantage de leur image. Il nous manque en réalité un sponsor principal pour faire certains concerts, pas pour tout le festival. On aimerait bien qu’il nous donne une somme importante, et éventuellement on pourrait mettre son nom en avant. »
De quelle manière voyez-vous son avenir ?
« On a réorganisé l’équipe et la formule il y a quatre ans, actuellement elle est très solide, donc je pense que cela ira pour les prochaines années. Il faut que les gens sachent ce que nous faisons, et représentons. Le souci, c’est un petit peu l’argent. «
Billetterie
http://www.musicales-cote-chalonnaise.fr, ou à l’Office de tourisme de Buxy au 03.85.92.00.16
Photos : la violoniste Fanny Clamagirand et la pianiste Kim Barbier
Michel Poiriault
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