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ACF contre Avallon : David n’a pas abattu Goliath mais lui a en revanche fait passer plus qu’un sale quart d’heure

ACF contre Avallon : David n’a pas abattu Goliath mais lui a en revanche fait passer plus qu’un sale quart d’heure

Info-chalon.com vous en avait touché deux mots, ce dimanche, l’équipe senior A de l’ACF (en régional 3) disputait un match de 5ème tour contre Avallon (national 3). « Le jour de vérité », pour l’un de leurs entraîneurs, Rachid Kassi. Un jour tellement pas comme les autres pour le club chalonnais que le maire de Chalon, Gilles Platret, est venu assister à la quasi-totalité du match, accompagné de son adjoint aux sports, Philippe Finas.

On ne croirait pas comme ça, tellement l'homme est naturellement affable et souriant, mais, dans un vestiaire, quand il s’agit de motiver les troupes, Rachid Kassi, c’est un fauve. En peu de temps, la voix devient rauque, presque métallique. Un tigre. Jupiter qui parle aux mortels, mais de façon un peu plus convaincante que d’autres, obligés de rappeler, pour s’imposer aux troupes, qu’ils sont chefs sur le papier. Quand Rachid Kassi parle, les joueurs écoutent et les mouches, du moins celles qui ont survécu à l’automne, volent. Un coach comme on en voit dans les films made in Hollywood. Sauf que là, c’est pour de vrai : « Pour eux, c’est un match de confirmation. Nous, on n’a rien à perdre. Si j’étais à votre place, mais qu’est-ce que j’aurais envie de gagner ! Vous avez déjà égalé le record du club. C’est la deuxième fois que l’ACF est au 5ème tour en 20 ans. Alors, je veux quinze gars affamés. Je veux des dents qui rayent le parquet ».

(à g., Tony Pigneret, entraîneur de l'équipe senior A de l'ACF, avec Rachid Kassi)

Un match de confirmation pour Avallon ? Lorsqu’info-chalon.com a interrogé leur entraîneur, Nicolas Pieri, celui-ci était plutôt prudent : « on ne les prend pas de haut et on va essayer d’être le plus au niveau possible. » Comprendre : on a déjà vu de bonnes équipes se faire sortir dans des configurations similaires, on va plutôt les prendre au sérieux et tout donner.

(à g., Nicolas Pieri)

Tout donner, c’est ce qu’Avallon a fait même si, dès le premier quart d’heure, l’ACF a jeté un léger trouble dans les rangs adverses en marquant un but, net, sans bavure.

Un moment de flou qui n’a pas duré, Avallon marquant très but quatre buts, si bien qu’à la mi-temps, l’ACF était dominée à 4 contre 1.

Retour dans les vestiaires, pour un debriefing et une re-motivation des troupes. Rachid Kassi ne hurle pas. Il décortique pourquoi, malgré un très bon début de match s’expliquant par le fait que les joueurs suivaient la stratégie définie, l’équipe de l’ACF a pris une rafale de buts : « inattention ! » et « indiscipline ! ». C’est-à-dire les faiblesses préalablement identifiées par Rachid Kassi avant le match. Du coup, la conclusion tombent : « ce sont eux qui construisent le jeu ». C’est à ce moment-là que la voix de Rachid Kassi prend quelques octaves et commence à tonner : « quand tu vois que leur défenseur va mettre en touche, c’est qu’ils sont pas sereins. Ce 4 à 1, c’est pas un score qui reflète notre équipe. Alors vous allez me gagner cette deuxième mi-temps et sortir par la grande porte ! Au moins pour nos supporters. Nos supporters, d’habitude, quand on est menés comme ça, ils se moquent de nous. Là, ils sont encore là et ils vous encouragent. Soyez pas avares ! C’est parce qu’on a été indisciplinés quatre fois qu’on a pris quatre buts. L’indiscipline, ça se paye cash ! »

Deuxième mi-temps. Rassérénés, les joueurs de l’ACF retournent sur le terrain. L’envie de gagner est toujours là, palpable. Mais Avallon mitraille : 6 à 1. Les joueurs de l’ACF ne se découragent pas pour autant. Ils réussissent même à percer la défense adverse et à marquer un deuxième but. Face à une équipe qui n'a pas l'habitude d'en prendre - elle n'en avait pris qu'un jusqu'a c ematch -, l’honneur est plus que sauf sauf. D’autant plus sauf que le gardien d’Avallon finit le match avec un carton rouge, à la suite d’une faute sur un joueur. David n’a pas abattu Goliath. En revanche, il lui a fait passer plus qu’un sale quart d’heure : une heure trente de jeu. 

(à g., le président de l'ACF, Driss Essabar ; à d., Rachid Kassi)

Samuel Bon