Opinion de droite

"Il est temps d’arrêter de se donner en spectacle" plaide Charles Landre

"Il est temps d’arrêter de se donner en spectacle" plaide Charles Landre

Chaque jour ou presque un nouvel exemple de l'inanité du débat politique actuel nous est malheureusement offert. 

Il y a 15 jours, une polémique concernant les propos tenus par Laurent Wauquiez devant des étudiants de l'EM Lyon éclatait.

Pour déplorables qu'elles aient été (notamment sur les institutions de la 5ème république pensées par le général de Gaule et qualifiées de dictature) ces déclarations ont entraîné un concert d'indignations à bon compte qui n'ont pas toujours grandi leurs auteurs. Certains de ses proches ont quant à eux préféré tenir des propos encore plus navrants pour ceux qui sont censés porter la voix de l'opposition.

Ce triste spectacle n'a pas grandi tous ceux qui s'y sont adonnés.  

Les français attendent des responsables politiques nationaux qu'ils se mettent au travail.C'est à dire qu'ils proposent un projet politique. Pas qu'ils tiennent des propos de cour d'école.

Et voilà maintenant qu'un député en mal de publicité, Rémy Rebeyrotte, annonce qu'il souhaite attaquer en justice pour injure publique Laurent Wauquiez au motif que celui ci aurait critiqué le travail des parlementaires LREM.

N'a t'il rien d'autre à faire ?

Que ce parlementaire qui respecte tellement le débat démocratique qu'il le refusa avant l'élection législative et pratiqua allègrement l'injure se permette de telles annonces est symptomatique de cette façon de faire de la politique dans laquelle nous sommes nombreux à ne plus nous reconnaître. Qu’un député qui ne dit rien d'autre que "oui" à toutes les propositions du gouvernement et n'a rien fait pour les grands enjeux de son territoire prenne le temps d'une telle plainte et qu’il s’en gargarise est lamentable.

Notre démocratie est malade de ne plus rassembler qu'à peine un français sur deux lors des élections. C’est ça qui est important !

Trop d'élus se complaisent dans la mise en scène  de leurs propres vulgarités. Cela vaut malheureusement pour ceux qui dans ma famille politique multiplient les déclarations tapageuses comme de tous ceux qui préfèrent les petites phrases et les indignations faciles à la construction d'une pensée politique. 

La politique c'est travailler pour préparer l'avenir. 

S'il  est un enjeu majeur aujourd'hui, c'est par exemple l'organisation des transports qui doit faire l'objet d'une réflexion au Parlement conformément aux promesses de campagnes bafouées du président de la République qui préfère maintenant utiliser les ordonnances. Une vraie réflexion qui ne se limite pas à la fin du statut des cheminots et au transfert d'une partie de la dette de la SNCF vers une société anonyme à capitaux publics.

Alors oui cela nécessite plus de travail que des déclarations à l'emporte pièce et des plaintes ridicules. 

Que les députés se concentrent sur les enjeux de la France : restaurer l'autorité de l'état, engager une vraie réforme du travail, repenser notre modèle social et éducatif, se doter d'une politique étrangère cohérente, notamment vis à vis de l'Afrique, mettre en œuvre une politique agricole enfin ambitieuse...

C'est ainsi que se restaurera l'indispensable confiance entre les Français et les représentants qu'ils choisissent. 

Le projet d'Emmanuel Macron est clair. Un pays de superstructures éloignées des habitants, une "start up" France où les plus fragiles et les territoires éloignés des grandes métropoles sont oubliés, une société qui s’auto régule où l'économie prime sur le politique. Un projet qui s'accorde tout à fait de députés godillots.

Ca n'est évidement pas les idées et les valeurs que je défends et l'opposition doit jouer son rôle en concevant un projet politique pour la France de ce siècle. Je porterai l'idée, dans mon parti et en dehors, avec la loyauté qui m’a toujours guidé, que c'est au travail des idées et au rassemblement de tous les français que nous devons-nous atteler.

Ensemble, sur tous les territoires et avec tous les habitants, loin de ce triste spectacle, nous pouvons imaginer La France de demain.