Sud de l'agglomération

Ateliers de potiers médiévaux au cœur de Sevrey

Ateliers de potiers médiévaux au cœur de Sevrey

L'Inrap mène actuellement une fouille archéologique préventive au cœur de la commune de Sevrey, sur prescription de l'Etat (DRAC Bourgogne-Franche-Comté). Réalisé dans le cadre d'un aménagement privé, ce chantier suscite aujourd'hui l'intérêt de la communauté scientifique et enrichit considérablement la connaissance du passé de Sevrey.

Sevrey, village de potiers médiévaux

Le patrimoine archéologique de Sevrey est d'une grande richesse : de précédentes fouilles y ont montré l'implantation, depuis la fin de l'Antiquité, de nombreux potiers dont les productions rayonnent sur un large quart sud-est de la Gaule. Cette commune se situe idéalement à proximité d’un gisement d’argile, de la Saône et de la forêt de la Ferté. Dans les années 1970, recherches et prospections archéologiques ont permis plusieurs publications sur les productions sevrotines. Dans les années 2000, deux fouilles préventives ont permis de documenter plusieurs fours et de dissocier deux productions céramiques, la poterie orangée dite « bistre », produite entre les VIe et VIIe puis un répertoire à teinte grisée produite entre les IXe et XIe siècles.  

La découverte d’un chaînon (chronologique) manquant

Entre ces deux dernières productions existe un hiatus chronologique que la fouille actuellement menée par l’Inrap achève de combler. Elle constitue en ce sens une découverte majeure pour l’archéologie médiévale du chalonnais, et plus largement de tout le Val de Saône. Pour la première fois, les archéologues identifient des céramiques en contexte de production, pouvant dater de la période carolingienne (VIIIe-IXe siècles). Parmi les découvertes rares, voire inédites, des scientifiques, figurent quatre fours de potier du haut Moyen Âge, dont l’un contient encore l’ultime production des artisans de l’époque. Au moins deux d’entre eux ont livré un corpus jusqu’alors inconnu à Sevrey, ou dont la production n’avait encore pu être identifiée. Le chantier offre la possibilité d’étudier l’évolution des techniques et méthodes en usage à cette période. Les études archéométriques compléteront l’étude céramologique afin de préciser et affiner la datation de cet ensemble. 

Chaîne opératoire d’un atelier de potier

Au-delà des fours, c’est également l’ensemble de la production des céramiques que les archéologues de l’Inrap mettent actuellement au jour, de la préparation de l’argile, en passant par le tournage des poteries puis par leur cuisson. Si les bâtiments liés à l’atelier ont aujourd’hui disparu, le sol conserve encore la trace ancienne des poteaux de ces élévations. Fragments de céramiques et ratés de cuisson ont été rejetés dans de nombreuses fosses : ils seront précieux aux céramologues pour identifier formes et techniques. Quelques outils rares témoignent de l’activité des potiers sur le site. La suite des recherches permettra de comprendre l’organisation de l’atelier et son insertion dans le village de Sevrey.  

Premières études paléoenvironnementales à Sevrey

Pour la première fois à Sevrey, les scientifiques de l’Inrap, vont mener des études paléoenvironnementales sur le site en cours de fouille. Les études micromorphologiques (études des sols), anthracologiques (études des charbons de bois) et carpologiques (études des graines) permettront de mesurer l’impact de ces ateliers sur le paysage de Sevrey au haut Moyen Âge. 

 

 

AGENDA 

 

Journée portes ouvertes

Mercredi  18 juillet, de 10h à 16h

Visites du chantier, rencontre avec les archéologues, animations pour le jeune public

Prévoir des chaussures adaptées (chaussures fermées, baskets…)

8, rue Georges Brusson – Sevrey 

 

 

L’Inrap

Avec près de 2 000 collaborateurs et chercheurs, l’Inrap est la plus importante structure de recherche archéologique française et l’une des toutes premières en Europe. Institut national de recherche, il réalise la majorité des diagnostics archéologiques et des fouilles en partenariat avec les aménageurs privés et publics : soit près de 2 500 chantiers par an, en France métropolitaine et en outre-mer. Ses missions s’étendent à l’exploitation scientifique des résultats et à la diffusion de la connaissance archéologique auprès du public.