Chalon dans la rue

CHALON DANS LA RUE 2018 - Avec "Mes déménagements", le Groupe Tonne fait un carton

CHALON DANS LA RUE 2018 - Avec "Mes déménagements", le Groupe Tonne fait un carton

Le Festival des arts de la rue de Chalon, c’est d’abord l’opportunité de découvrir de nouveaux visages, de nouveaux talents, de nouvelles compagnies. C’est aussi l’occasion de revoir toutes celles et ceux que l’on a aimés lors des éditions précédentes, qui reviennent avec de nouvelles créations. Exemple avec le Groupe Tonne.

Info-chalon.com vous avait parlé du Groupe Tonne en 2015. Lors de cette édition du Festival, son metteur en scène et ses comédiens étaient venus présenter une adaptation originale d’un roman d’Annie Ernaux : Les Années (Lire ICI). Entretemps, info-chalon.com avait eu le plaisir de recroiser deux de ses membres, pour un spectacle ahurissant en plein cœur de l’école Vivant Denon : Les Furieuses (Lire ICI). Pour le Cru 2018 du Festival, le Groupe Tonne est revenu. Et il n’est pas revenu les mains vides puisque, cette fois, c’est avec un spectacle écrit par le metteur en scène (Mathurin Gasparini), qu’il a déboulé. Mes déménagements, que ça s’appelle.

(Mathurin Gasparini)

Dans un registre sensiblement différent de celui d’Annie Ernaux, bien que la condition des femmes au XXème siècle ne soit pas absente, c’est d’abord une réflexion sur les lieux que nous habitons, ce dont nous les investissons émotionnellement, ce qu’ils révèlent de nos rêves ou attentes. C’est, de façon plus latente, à une méditation sur ce qui rend vivant un lieu de vie et de résidence, même provisoire, qu’il invite le public. Y a-t-il des bancs où l’on puisse s’asseoir ? La rue n’est-elle qu’un passage pour se rendre d’un point à un autre, ou un endroit où l’on peut s’éterniser pour papoter, connaître l’autre, le découvrir ? C’est, enfin, à un regard, décalé mais acéré, sur les « grands » architectes (Le Corbusier) et urbanistes, les lubies un brin totalitaires qu’ils imposent aux autres, jusqu’à les façonner, parfois au détriment de ce qui, chez Aristote, faisait de l’homme un animal pas tout à fait comme les autres : un animal politique. C’est-à-dire un être qui vit mieux dans une «polis», la forme de la  ville grecque antique, bref, au milieu et avec ses semblables, plutôt que retranché du monde, autocentré sur ses obsessions, blanc comme une m…de laitier à force de « surfer » sur des écrans à longueur de journées.

En déambulant avec eux dans les rues, c’est en tous les cas ce qu’info-chalon.com a cru comprendre. Et si c’est bien là le message que le Groupe Tonne voulait faire passer, il faut avouer qu’on a entendu de bien plus grosses énormités ces derniers temps à Chalon-sur-Saône, et que c’est même loin d’être à côté de la plaque.

Samuel Bon