Opinion

Un collectif de pêcheurs et plaisanciers pour la reprise de la navigation de plaisance en Saône et Loire.

Un collectif de pêcheurs et plaisanciers pour la reprise de la navigation de plaisance en Saône et Loire.

Il demande aux maires de se positionner clairement sur le sujet.

Communiqué de presse 

 

Pendant que de nombreux départements ré ouvrent l’accès à la navigation, la préfecture de Saône et Loire semble toujours faire la sourde oreille.


Alors que dans notre article du 10 mai dernier, un collectif de plaisanciers du bassin Chalonnais interpellait la Préfecture sur le manque de réactivité relative à la réouverture de la plaisance et de la pêche, presque 12 jours plus tard peu de choses ont évolué.


Dans cet article, nous alertions sur le fait que d’autres départements limitrophes avaient autorisé la reprise de la navigation pendant que celle-ci en Saône et Loire restait interdite, et que cela allait engendrer des déplacements inutiles de plaisanciers, qui pour profiter de leur sport, allaient sortir du département pour pouvoir aller naviguer comme leur autorise la loi d’urgence sanitaire. (100kms maximum à vol d’oiseau autour du lieu de résidence)

Depuis bientôt deux semaines que nous alertons la préfecture, toutes nos requêtes sont restées lettres mortes.

Hier, 21 mai 2020, la Préfecture du Jura, face à l’incompréhension générale de voir la plaisance interdite alors que la fréquentation massive des centres villes et magasins était possible, a décidé de ré-ouvrir nombre de plans d’eau à la navigation, y compris le Lac Barrage de Vouglans, grand point de rassemblement de nombreux plaisanciers Jurassiens et étrangers.


Cette décision de la préfecture du Jura s’avère tout à fait logique et raisonnable, quand on tient compte de l’état d’urgence sanitaire, avec lequel la navigation de plaisance est tout à fait compatible.

 

Grand nombre de départements côtiers n’ont pas attendu, et depuis bientôt une semaine, la navigation de plaisance est de nouveau possible dans de nombreux ports des façades maritimes Françaises. 

 

La situation burlesque que nous vivons aujourd’hui en Saône et Loire et le mutisme de la préfecture est complètement incompréhensible.

Alors qu’il est demandé à tous d’éviter tant que possible les déplacements, afin de limiter la propagation du virus, la préfecture de Saône et Loire, par son silence, incite les plaisanciers de Saône et Loire à emprunter leurs véhicules et aller naviguer sur Vouglans, dans le Jura ou c’est autorisé afin de pouvoir enfin décompresser. 

Rappelons au passage que les points de mise à l’eau du Lac Barrage de Vouglans se situent à 80 kilomètres environ de l’agglomération Chalonnaise, et que conformément aux règles en vigueur actuellement, il est donc possible pour tous les plaisanciers du bassin Chalonnais de s’y rendre. 

 

N’était-il pas plus simple d’emboiter le pas à notre département voisin, et d’autoriser à notre tour la navigation sur les cours d’eau de notre département, afin d’éviter des déplacements inutiles ?


Il serait peut-être grand temps de réagir et de prendre les mesures qui s’imposent, afin d’éviter des situations totalement incompréhensibles et qui inspirent une fronde de plus en plus grandissante au sein d’une population pourtant bien souvent sensible et sensibilisée aux enjeux environnementaux, à la préservation du millieu halieutique et donc, sensible aux conditions et enjeux de l’urgence sanitaire.

 

Pour rappel : Le décret numéro 2020-548/Article 9 du 11 Mai 2020 mentionne les informations suivantes (version consolidée du 21 Mai 2020 – Source gouvernement.fr): 

 

« I. - L'accès du public aux parcs, jardins et autres espaces verts aménagés dans les zones urbaines est interdit dans les territoires classés en zone rouge. Dans les autres territoires, les parcs et jardins sont ouverts par l'autorité compétente dans des conditions de nature à permettre le respect et le contrôle des dispositions de l'article 1er et de l'article 7.
II. - L'accès aux plages, aux plans d'eau et aux lacs est interdit. Les activités nautiques et de plaisance sont interdites. Le préfet de département peut toutefois, sur proposition du maire, ou, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy, du président de la collectivité, autoriser l'accès aux plages, aux plans d'eau et aux lacs et les activités nautiques et de plaisance si sont mis en place les modalités et les contrôles de nature à garantir le respect des dispositions de l'article 1er et de l'article 7.
III. - Le préfet de département peut, après avis du maire, interdire l'ouverture des marchés couverts ou non si les conditions de leur organisation ainsi que les contrôles mis en place ne sont pas de nature à garantir le respect des dispositions de l'article 1er et de l'article 7.
IV. - Pour les activités qui ne sont pas interdites en application du présent article, l'autorité compétente, respectivement pour les parcs, les jardins, les espaces verts aménagés dans les zones urbaines, les plages, les plans d'eau, les lacs, les centres d'activités nautiques, les ports de plaisance et les marchés informe les utilisateurs de ces lieux par affichage des mesures d'hygiène et de distanciation sociale, dites « barrières ».

 

Rappel de l’Article 1 : 

« Afin de ralentir la propagation du virus, les mesures d'hygiène définies en annexe 1 au présent décret et de distanciation sociale, incluant la distanciation physique d'au moins un mètre entre deux personnes, dites « barrières », définies au niveau national, doivent être observées en tout lieu et en toute circonstance.
Les rassemblements, réunions, activités, accueils et déplacements ainsi que l'usage des moyens de transports qui ne sont pas interdits en vertu du présent décret sont organisés en veillant au strict respect de ces mesures. »

 

Rappel de l’Article 7 : 

Tout rassemblement, réunion ou activité à un titre autre que professionnel sur la voie publique ou dans un lieu public, mettant en présence de manière simultanée plus de dix personnes, est interdit sur l'ensemble du territoire de la République. Lorsqu'il n'est pas interdit par l'effet de ces dispositions, il est organisé dans les conditions de nature à permettre le respect des dispositions de l'article 1er.
Les dispositions du premier alinéa ne font pas obstacle à ce que les établissements recevant du public relevant du chapitre III du titre II du livre Ier du code de la construction et de l'habitation dans lesquels l'accueil du public n'est pas interdit en application de l'article 10, reçoivent un nombre de personnes supérieur à celui qui y est fixé, dans le respect des dispositions qui leur sont applicables et dans des conditions de nature à permettre le respect des dispositions de l'article 1er.
Les dispositions du premier alinéa ne sont pas applicables dans les services de transport de voyageurs.
Les rassemblements, réunions ou activités définis au premier alinéa et qui sont indispensables à la continuité de la vie de la Nation peuvent être maintenus à titre dérogatoire par le préfet de département, par des mesures réglementaires ou individuelles, sauf lorsque les circonstances locales s'y opposent.
Le préfet de département est habilité aux mêmes fins à interdire ou à restreindre, par des mesures réglementaires ou individuelles, les rassemblements, réunions ou activités, notamment professionnels, ne relevant pas du premier alinéa lorsque les circonstances locales l'exigent. Toutefois, dans les collectivités de l'article 74 de la Constitution et en Nouvelle-Calédonie, le représentant de l'Etat est habilité à prendre des mesures d'interdiction proportionnées à l'importance du risque de contamination en fonction des circonstances locales, après avis de l'autorité compétente en matière sanitaire.

 

 

 

En résumé, pour tous les plaisanciers Chalonnais, à l’heure où nous écrivons ces lignes, si l’on en suit ce qui est mentionné dans les textes réglementaires :

  • Il vous est possible de vous rendre à 80kms pour naviguer dans le Jura, pourtant classé zone rouge comme la Saône et Loire, mais impossible de descendre votre bateau au port de Chalon ou à toute autre mise à l’eau du bassin Chalonnais pour vous naviguer dynamiquement sur la Saône.
  • Vous pouvez arrimer votre bateau sur sa remorque, l’atteler à votre voiture, descendre à la mise à l’eau. Tant qu’il reste sur sa remorque bien attelé à votre véhicule, vous pouvez donc pêcher depuis votre bateau, dans la descente de la mise à l’eau, ou passent autres pêcheurs et promeneurs. En revanche, il vous est interdit de le descendre de sa remorque, et de partir sur la rivière, ou il n’y a ni embouteillages, ni affluence massive…
  • Vous pouvez toujours, comme depuis le 11 mai, vous rendre dans vos grandes enseignes favorites, lieux pourtant fermés et confinés ou on vous laisse rentrer parfois sans masque, et y faire parfois 1 heure de queue à l’entrée puis à la caisse.

 

Cette situation rocambolesque doit cesser au plus vite. Certaines aberrations bureaucratiques ne peuvent et ne doivent rester lettre morte.

Le décret du 11 Mai 2020 est très clair. La reprise de la navigation est tout à fait possible, selon des normes strictes et claires, par autorisation préfectorale, sous l’impulsion des maires.
Des demandes ont été faites en Mairie comme en Préfecture, nous avons alerté depuis près de deux semaines sur les situations ubuesques qui allaient découler d’un manque de réactivité ; et alors que de nombreux départements, y compris des départements voisins, ont d’ores déjà pris leurs dispositions de manière tout à fait logique et légitime, nous continuons à faire la sourde oreille en Saône et Loire.

 

Un collectif de pêcheurs et plaisanciers pour la reprise de la navigation de plaisance en Saône et Loire.