Chalon sur Saône

Pour le retrait total de la loi «Sécurité Globale» et pas seulement l'article 24!

Pour le retrait total de la loi «Sécurité Globale» et pas seulement l'article 24!

Mercredi, en fin d'après-midi, une conférence de presse était organisée à l'initiative de la LDH et de la section PCF du Grand Chalon dans les locaux de cette dernière. Ainsi, de nombreuses organisations Chalonnaises se sont réunies pour co-organiser une nouvelle manifestation, ce samedi à Chalon-sur-Saône, pour exiger le retrait total de la loi «Sécurité Globale». Plus de détails avec Info Chalon.

Après plusieurs jours de polémique sur les risques d'atteinte aux libertés, l'article 24 de la proposition de loi relative à la Sécurité globale, portée par les députés LREM Alice Thourot et Jean-Michel Fauvergue —par ailleurs ancien patron du RAID —, a été suspendu dans sa forme actuelle ce lundi 30 novembre. Le président du groupe parlementaire LREM à l'Assemblée nationale, Christophe Castaner, a finalement annoncé que la majorité allait «proposer une nouvelle écriture complète de l'article 24» afin d'apaiser les tensions.


Composé de deux paragraphes dans sa version initiale, le 24ème article des 32 que contient ce texte a pour but de mieux protéger les forces de l'ordre en cas de diffusion d'images les concernant, comme arguent ses promoteurs.


À l'inverse, ses opposants y voient une disposition «liberticide» et qui empêcherait de filmer les policiers et les gendarmes lors d'interventions de sécurité.


Mais les organisations associatives, syndicales et politique de l'Agglomération Chalonnaise n'en démordent pas : la suspension de l'article 24 ne suffit pas, elles réclament le retrait total de la loi «Sécurité Globale». Aussi, elles lancent un appel à manifester, le samedi 5 décembre, à 14 heures 30, sur la Place de Beaune, à Chalon-sur-Saône, «pour défendre nos libertés en France et pour exiger le retrait total de la loi "Sécurité Globale"».


Une conférence de presse était organisée mercredi 2 décembre, à 18 heures 30, au siège Chalonnais de la Fédération du Parti Communiste Français, 30 Rue Théodore de Foudras, à l'initiative de la section locale de la Ligue des droits de l'Homme (LDH71) et du Parti Communiste Français du Grand Chalon, en vue de cette manifestation «déclarée et autorisée» en préfecture.


La conférence était co-organisée par Aline Mathus-Janet, présidente de la LDH 71, et Jean Michel De Almeida, co-secrétaire de la section du PCF du Grand Chalon.


Étaient présents à leurs côtés, Dolorès Arnao, co-trésorière de la section du PCF du Grand Chalon, Christophe Regard, conseiller municipal d'opposition (Bien Vivre à Chalon) et candidat EELV aux dernières sénatoriales, Guillaume Chaux (CGT Éduc'action), Pascal Poyen (SUD-Solidaires), Michel Clerc (Socialistes), et Cyril Milien (FSU).


«Nous appelons nos concitoyens à manifester dans l'unité (...) Alors pourquoi nous manifestons? Nous ne voulons pas d'une loi qui porte atteinte aux libertés fondamentales et au regard des populations. Nous refusons que la France soit le pays des violences policières, des dérives racistes et des atteintes à la liberté d'informer. Nous alertons sur le fait que la France risque de se retrouver cette année aux côtés du Pakistan, du Soudan, de la Somalie, de la Turquie, d'Israël et de la Chine… sur la liste des pays qui violent la liberté de la presse, lors de la prochaine session du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme des Nations-Unies, à Genève, début 2021», dit Jean Michel De Almeida, lisant le texte de la conférence de presse.


«Nous soutenons que sans images diffusées par la société civile, les violences policières resteront sans suites judiciaires et impunies. Nous ne voulons pas d'une société où l'État peut voir avec des drones et des caméras piétons, sans être vu. Nous rappelons que le droit français sanctionne les actes et non les intentions, comme le prévoit l'article 24. Nous affirmons que l'atteinte au droit des citoyens et de la presse à informer est disproportionnée et que l'arsenal juridique existant est amplement suffisant pour protéger les forces de l'ordre d'éventuelles agressions consécutives à la diffusion d'images. Nous rappelons que l'article 12 de la Déclaration des Droits de l'Homme et de du Citoyen institue une force publique et non pas une force floutée. Nous condamnons ces lois liberticides, comme l'on fait l'ONU, la Commission européenne, le Parlement européen, la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH), la Défenseure des Droits, et toutes les forces progressistes», poursuit le co-trésorier de la section du PCF du Grand Chalon.


Avant d'ajouter :


«Fidèles aux valeurs républicaines que la Révolution française nous a transmise, avec la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, nous partageons ce que le député révolutionnaire Jean-Paul Marat, médecin, physicien et journaliste écrivait en 1774 dans son ouvrage «Les chaînes de l'esclavage» : "Dans un état bien ordonné, la liberté de la presse doit être illimitée pour les écrivains qui surveillent les fonctionnaires publics"».


«Conscient que la nécessité des mesures sanitaires ne saurait nous priver du droits de manifester pour défendre nos libertés, nous appelons les participants à adopter pendant la manifestation, les mesures de protection individuelle et collective, notamment le port du masque», précise-t-il avant de céder la parole à la présidente de la section locale de la LDH.


Cette dernière a lu, à son tour, un communiqué de la coordination StopLoiSécuritéGlobale dont la LDH est membre : «La cacophonie la plus complète règne au sein du gouvernement et de la majorité parlementaire après l’annonce, ce lundi 30 novembre, de la réécriture intégrale de l'article 24 de la proposition de loi Sécurité globale. Pour faire bonne figure aux yeux de l'opinion après le succès sans précédent des mobilisations populaires du 28 novembre, le gouvernement et la majorité parlementaire tentent d'éteindre le feu qu'ils ont eux-mêmes allumé. Ils essaient de sortir l'article 24 de la proposition de loi Sécurité globale… pour mieux inclure ses dispositions dans l'article 25 de la loi sur le séparatisme. Et les articles 21 et 22 sont toujours là, visant l'instauration d'outils de surveillance de masse. L'utilisation des drones avec caméras (article 22) menace la liberté d’expression et de manifestation et rend illusoire la protection des sources des journalistes et lanceurs d’alerte. Ces dispositions liberticides, ainsi que celles du schéma national du maintien de l'ordre, représentent une menace pour le droit d'informer et d'être informé et doivent disparaître. Il appartient au président de la République, garant des libertés publiques, de procéder à leur retrait. Par conséquent, la coordination, dans toutes ses composantes, demande à être reçue par Emmanuel Macron».


«La coordination #StopLoiSécuritéGlobale condamne les violences policières lors de la journée de mobilisation du 28 novembre et l'agression d'une dizaine de reporters par les forces de l'ordre. Des rassemblements ou manifestations sont déjà prévus dans de nombreuses villes cette semaine, souvent en convergence avec les actions menées dans le cadre de la journée nationale contre le chômage et la précarité. Violences sociales, répression et violences policières, dont l'invisibilisation serait facilitée par ce projet de loi, font partie d’une même politique d’injustices visant certaines populations. C'est pourquoi, tant qu'il n'y aura pas retrait réel des articles 21, 22, 24 de la proposition de loi Sécurité globale et du schéma national du maintien de l'ordre, les actions se multiplieront. La coordination #StopLoiSécuritéGlobale donne rendez-vous, à Chalon-sur-Saône, samedi 5 décembre, à 14 heures 30 , sur la Place de Beaune, pour la Marche des libertés et des justices, et partout ailleurs le même jour», dit-elle, poursuivant la lecture du communiqué.


Jean-Michel De Almeida précise que deux autres rassemblements sont également prévus en Saône-et-Loire ce samedi, à Montceau-les-Mines, à 10 heures, Place de la Mairie, et à Mâcon, à 15 heures, Quai Lamartine. Une autre manifestation est prévue à Dijon, au niveau régional.


Tour à tour, les représentants de Bien Vivre à Chalon, SUD-Solidaires, des Socialistes, de la FSU et de la CGT Éduc'action ont ensuite pris la parole.


«Les violences policières ne sont pas nouvelles. Les lois existent mais encore faut-il qu'elles soient appliquée et pas appliquées uniquement aux manifestants (...) Nous ne sommes pas des délinquants, nous sommes des manifestants!», dira, entre autres, Pascal Poyen (SUD-Solidaires).


«Notre organisation (Ndlr : la CGT) soutient la manifestation de samedi contre cette loi liberticide traduisant un libéralisme autoritaire (...), ce gouvernement qui nous apparaît plus apte à réprimer que d'œuvrer pour une société meilleure, une économie au service de l'Homme et non son contraire», déclarera, de son côté, Guillaume Chaux (CGT Éduc'action 71).


Voici la liste des organisations signataires :


Les sections de Chalon-sur-Saône, du Creusot, de Paray-Le-Monial de la Ligue des droits de l'Homme
La Fédération du PCF de Saône-et-Loire et du Grand Chalon
L'Union Locale CGT Chalon
Le CCFD-Terre solidaire de Chalon-sur-Saône
La CGT Éduc'action 71
La section Chalonnaise du Parti Socialiste (PS)
Le Parti Radical de Gauche (PRG) 71
L'association « Justice et Vérité pour Jérôme Laronze»
La Confédération Paysanne de Saône-et-Loire
Le Nouveau Parti Anti-Capitaliste (NPA) 71
SUD-Solidaires 71
La France Insoumise (FI)
Europe Écologie — Les Verts (EELV)
La Fédération de Saône-et-Loire de la Libre Pensée
SNUipp-FSU 71
Le Planning Familial de Saône-et-Loire
Le Conseil National de la Nouvelle Résistance (CNNR) 71
La FSU 71
La CIMADE de Chalon-sur-Saône
Le Collectif Solidarité Chalon Migrants

 

Bien que n'étant pas signataire, le POID appelle à manifester ce samedi.


Le cortège se formera sur la Place de Beaune, point de départ de la manifestation, avant de se dissoudre son arrivée, Place de l'Hôtel de Ville.

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati