Faits divers

TRIBUNAL DE CHALON - Il avait mordu jusqu'au sang un policier le soir du 23 décembre

TRIBUNAL DE CHALON - Il avait mordu jusqu'au sang un policier le soir du 23 décembre

avant il s'en était pris à un pompier...

Alors lui, là, qui est dans le box des comparutions immédiates ce jeudi 14 janvier, il a mordu jusqu’au sang un policier parce que quand il boit il devient agressif. C’était le 23 décembre, après un pot de fin d’année au boulot, arrosé au point qu’il ne savait même plus comment il était rentré de Varennes à Chalon, de même qu’il ne sait pas pourquoi il s’était  introduit dans une propriété privée, dans la cour de laquelle il défonçait un utilitaire à coups de poing. « J’ai dû me tromper de maison. » Voilà, voilà.

« Je suis chez moi, dégage » : il n’est pas chez lui

Sa première victime est sapeur pompier volontaire. Ils ont à la louche le même âge, autour de 30 ans. La victime raconte à la barre comment, rentrant chez lui, il n’avait quitté que ses rangers lorsqu’il repère une silhouette dans sa cour qui s’acharne sur son véhicule. Le pompier volontaire éclaire, voit alors un gars « en tee-shirt en plein mois de décembre, sans masque », lequel lui lance de dégager, « je suis chez moi, c’est ma voiture - sale pompier volontaire de m... dégage de chez moi ». Il est très excité et « crache partout ». 

« Les décisions judiciaires semblent sans effet sur vous »

Un équipage de police arrive, et ça se passe mal. Le prévenu a une attitude menaçante, va au contact, tête la première. On le retient, il gesticule, mord l’un d’eux au bras de toutes ses forces, « ça relève de la sauvagerie », insiste maître Bibard qui représente les deux fonctionnaires de police. On le menotte, il est encore excité. Le parquet voudrait ne plus le voir dans l’enceinte judiciaire, mais remarque que « les décisions judiciaires semblent sans effet sur vous ». A son casier, deux condamnations en 2016 dont l’une pour CEA, refus d’obtempérer, violence, outrage et menaces de mort. Puis en juin 2020, pour violence en état d’ivresse, il était sous sursis mis à l’épreuve, la partie ferme a été mise à exécution suite à son arrestation le 23 décembre.Il comparaît donc détenu.

« Y a un problème »

Lui, il ne boit pas tous les jours. « Ma consommation est festive. » Du coup, on lui ordonne de consulter mais à quoi bon, si c’est juste occasionnel ? La justice, elle, regarde ses passages à l’acte, mais lui ne faisait pas le lien. Il le fait enfin, parce qu’il est incarcéré, dit-il, « y a un problème ». Le parquet prend en considération le fait qu’il travaille. « Il faut une réponse ferme, mais monsieur travaille, il ne faut pas fragiliser davantage sa situation. » Le prévenu a la parole pour sa défense. Il présente des excuses à la victime présente dans la salle et aussi aux policiers. « J’ai admis aujourd’hui que j’ai un problème et j’ai fait des démarches pour voir un spécialiste. Je gâche ma vie, je n’ai pas passé Noël avec ma fille, elle est ma seule famille ici (il est né à la Réunion). »

7 mois dont 6 en détention à domicile 

Le tribunal suit les réquisitions et le condamne. Révocation d’un mois du sursis de juin dernier, incarcération immédiate. Et une peine de 6 mois, aménagée ab initio en détention à domicile. Une amende de 200 euros, indemniser toutes les victimes.

 

FSA