Chalon sur Saône

De vives inquiétudes à Chalon face à la suppression annoncée de conseillers prud'homaux

De vives inquiétudes à Chalon face à la suppression annoncée de conseillers prud'homaux

Le combat continue pour Patricia Baudrand et Anne-Marie Pernin, Présidente et Vice-Présidente du Conseil de Prudhommes de Chalon sur Saône. La réforme judiciaire dont l'application interviendra au 1er janvier 2023 prévoit la suppression de 16 conseillers prud'homaux à Chalon sur Saône.

"C'est un atteinte au Code du Travail et à la justice de proximité tant affichée par le gouvernement" ne décolèrent pas le binôme Patricia Baudrand et Anne-Marie Pernin. L'une représentante du collège des salariés et l'autre des employeurs, elles affichent pour autant la même ligne défensive face aux attaques multipliées ces dernières années contre les prud'hommes. Et pourtant, "c'est un outil essentiel tant pour les employeurs que pour les employés". 

16 postes menacés à Chalon sur Saône 

En ligne de mire du Ministère de la Justice et de la réforme judiciaire, la disparition de 16 conseillers prud'homaux à Chalon sur Saône sur les 76 actuellement. "Le Ministère affiche sa volonté de professionnalisation, sauf que c'est méconnaître l'essence même d'un conseiller". 

"Depuis la réforme de 2008, Chalon sur Saône a récupéré les secteurs d'Autun, Le Creusot, Montceau, et aujourd'hui on continue de tirer sur la corde en nous retirant des conseillers ? C'est oublier qu'il n'y a que les prud'hommes qui défendent le Code du Travail en France !" 

Avec 450 à 500 dossiers traités par an, le conseil de Prud'hommes de Chalon est au-delà du volume traité par nombre d'autres conseils, et surtout avec délais de traitements qui se situent dans les 8 mois. Autant de signaux qui montrent l'état de santé chalonnais alors que le Ministère entend venir complexifier la tâche. "En nous retirant des conseillers, les autres conseillers risquent d'être dépassés par le nombre de dossiers et ça pose la question de la motivation à venir et de la disponibilité à consacrer. C'est un nivellement par le bas". 

A ce jour, seuls Gilles Platret, maire de Chalon sur Saône et Cécile Untermaier, députée de Saône et Loire sont montés au créneau pour assurer la défense du conseil chalonnais "sans oublier de mentionner les interventions de Sébastien Martin, Jérôme Durain, les élus municipaux chalonnais des différentes minorités", les conseillers prud'homaux de Chalon sur Saône attendent à ce que les parlementaires Saône et Loiriens et notamment Rémy Rebeyrotte et  Raphaël Gauvain, élus de la majorité présidentielle, apportent un soutien marqué aux conseillers chalonnais. 

Laurent Guillaumé