Agglomération chalonnaise

Iki Hana : le bien-être dans un écrin de verdure

Iki Hana : le bien-être dans un écrin de verdure

La boutique « Iki Hana » de la rue aux Fèvres affiche un esprit nouveau dans le commerce chalonnais : l’esthétique japonaise. D’où vient cette idée qui a trouvé ici son public ? Le parcours de sa propriétaire, Sylvia Karanfilovski-Undernehr, apporte ses réponses.

Deux boutiques réunies par la culture japonaise. Le 5 décembre 2018 ouvrait, au 22 rue aux Fèvres, Iki Hana, un magasin de plantes et bien-être inspiré de la philosophie nippone. Six mois après, au numéro 24, ouvrait Iki Otaku, la petite boutique dédiée à l’univers manga.

Sylvia nous explique quelques notions japonaises : « ‘Iki’ signifie la ‘beauté dans l’imperfection’ et ‘hana’ signifie ‘fleur’. Au Japon, l’esprit ‘iki gai’, c’est trouver le sens de sa vie. »

La vie d’avant

Non, Sylvia ne vient pas du Japon, mais de la région parisienne, où elle a travaillé 15 ans comme « consultante en gestion du stress, gestion du temps, bilan de compétences, communication interculturelle, interreligieuse et intergénérationnelle ». Sa clientèle était hétérogène : des cadres sup en burn-out aux délinquants du 91 (Grigny…) orientés par Pôle emploi ou les Missions locales. « Je devais les guider vers la vie active, mais, les premières choses que je leur enseignais, c’était de s’habiller correctement et apprendre à dire bonjour. »

Une expérience de vie qui lui rappelle, précisément, combien le bien-être et l’équilibre sont des notions centrales. Et combien l’environnement, le « décor » contribuent à les restaurer.

Changement de vie : la ville élue… Chalon-sur-Saône !

« J’en avais assez de la vie en région parisienne. Ma fille grandissait et je ne voulais pas qu’elle prenne le RER tous les jours. Il faut le dire : ce n’est pas vivable et c’est de pire en pire. Là-bas, c’est la guerre. »

Le déménagement est décidé : quelle ville choisir ? « Le seul critère qu’a posé mon mari, précise Sylvia avec un sourire, c’est que la ville soit éloignée d’au moins 50 km d’une centrale nucléaire. »

Le croissant entre Besançon et le nord de Mâcon remplit cette condition. La famille ne connait pas la Bourgogne et, pour sélectionner la 1re ville qui sera visitée, Sylvia et sa fille Anastasia la tirent au sort par… le jeu des fléchettes ! Si, si, il faut bien laisser entrer une part de hasard dans la vie. Donc la cible est… Chalon-sur-Saône !

« Je n’en avais jamais entendu parler. Je me souviens, nous nous garons, arrivons à pied passage Marcilly, puis rue aux Fèvres. Je trouve d’ailleurs que c’est l’une des plus belles de Chalon. La pancarte ‘À vendre’ était déjà sur l’immeuble au numéro 22. Nous avons aussi visité Beaune, mais ça nous a paru plus fermé sur les vignerons. C’est en passant en revue tous nos critères que Chalon a été choisie : proximité de l’autoroute, du TGV, d’un hôpital, d’un golf, possibilité de faire du bateau et… des musées, une bibliothèque juste magnifique ! Tout désignait Chalon comme la ville idéale pour nous. »

Oui, chers Chalonnais, vous avez bien lu : votre ville dispose d’atouts qu’on voit toujours mieux de l’extérieur !

Installer un nouveau commerce

La famille achète l’immeuble en 2017 et réalise 1 an de travaux « Nous avons remis au jour les détails architecturaux de cette maison dont une partie daterait du XVe siècle. 5 tonnes de gravats évacuées, 3 niveaux de caves, 3 appartements à l’étage. Il semblerait que cette rue ait été autrefois, du côté pair, la rue des orfèvres, avec une architecture plutôt riche. »

« Notre 1er projet était d’ouvrir un restaurant. Mais il a été difficile de trouver un cuisinier. Alors j’ai choisi le décor apaisant des plantes associées au bien-être. »

Lorsqu’elle était consultante en gestion du stress, Sylvia allait parfois à La maison du Japon (centre culturel à Paris) pour faire des ateliers avec ses clients : calligraphie, bonzaï, Kokedama. La notion de bien-être y est liée à l’esthétisme du décor et aux réalisations où l’on donne attention et soin aux plantes. « Ça permet de se décentrer, de lutter contre son égocentrisme », précise Sylvia.

Les boutiques Iki Hana restent ouvertes en temps de confinement : plantes et livres sont jugés « essentiels », bonne nouvelle ?

Par Nathalie DUNAND
[email protected]