Grand Chalon

L'Usinerie du Grand Chalon ou tisser l'industrie de demain

L'Usinerie du Grand Chalon ou tisser l'industrie de demain

Impulsée par le Grand Chalon, l'Usinerie propose aux entreprises industrielles une expertise clé en main et un accompagnement pour s'approprier les briques technologiques et digitales de l'industrie du futur. Après une visite sur le chantier de l'ancien Moulin de la Sucrerie Blanche, Sébastien Martin, le président du Grand Chalon, et Yannick Mahé, le directeur de l'Usinerie, ont donné une conférence de presse. Plus de détails avec Info Chalon.

Hier, mardi 1er juin, après avoir une visite du chantier de l'Usinerie, une conférence de presse a été organisée dans la salle d'amphithéâtre de Nicéphore Cité, afin de répondre aux questions des journalistes concernant ce projet unique en Bourgogne Franche-Comté.


Avec pour objectif d'améliorer les performances industrielles et le process des entreprises afin de renforcer leur compétitivité et contribuer à l'attractivité économique du territoire du Grand Chalon, l'Usinerie propose un complexe intégré réunissant les bâtiments de la Sucrerie Blanche et Rouge :


► Un pôle d'excellence et de formation, de recherche et d'innovation, un living lab et des espaces collaborateurs pour développer les synergies entre l'enseignement, la recherche et le monde industriel.
► Un pôle d'ingénierie et de conseil à la transformation digitale vers l'industrie 4.0 pour accompagner les entreprises sur l'ensemble de leur processus de transformation, de l'information à l'appropriation, puis au déploiement du changement de business model.
► Un accélérateur spécialisé pour les start-up du numérique (bâtiment actuel de Nicéphore Cité).


Tour à tour, Sébastien Martin, le président du Grand Chalon, et Yannick Mahé, le directeur de l'Usinerie «hors les murs», ont répondu aux questions.


«L'avenir de l'industrie demain, c'est essentiellement d'aller vers de plus de plus de valeurs ajoutées et de gagner en compétitivité et aujourd'hui, on voit bin que les outils bio-numériques sont des outils pour permettre à l'industriel traditionnelle d'être de plus en plus compétitive et surtout de tirer vers des produits contenant de plus en plus de valeurs ajoutées», explique le président du Grand Chalon avant de s'étendre sur les enjeux de formation et de recherche :


«Et pour que cela marche, il faut essayer d'organiser une filière du numérique au service du tissu productif. Ça passe par plusieurs éléments. D'abord, on a considéré qu'il était essentiel de structurer les filières de formation d'avant le BAC jusqu'au doctorat. Puisque juste à côté de nous, on a le CFA qui forme aux métiers de l'industrie dès l'apprentissage, mais ici, nous avons implanté, d'ores et déjà, deux diplômes : une licence informatique et numérique, laquelle licence est portée par le Conservatoire National des Arts et Métiers, donc du BAC à BAC + 3, et qui permet d'avoir la continuité avec l'ENSAM, qui était déjà présent depuis 5 ans sur le territoire du Grand Chalon avec l'Institut Images et qui propose Master 1, Master 2 et Doctorat, et notre idée, c'était vraiment de les ramener tous ici sur le bâtiment du Moulin pour donner à un jeune qui choisit de s'engager dans cette filière que lorsqu'il vient à Chalon-sur-Saône, il ne va pas faire qu'un an ou deux ans. Non! Il peut faire à Chalon-sur-Saône et faire un an, 2 ans, 3 ans, 4 ans,5 ans puis aller jusqu'au niveau du doctorat. On va, j'en ai touché un mot tout à l'heure, puisque l'ENSAM est spécialisé dans la réalité virtuelle et la réalité augmentée, c'est une première brique technologique. Deuxième brique technologique, intelligence artificielle et big data. Vous avez deux briques technologiques supplémentaires avec un diplôme d'ingénieur à la rentrée 2022, porté par le CNAM qui vient avec une autre brique technologique qui est la production additive, c'est-à-dire l'impression 3D en résumé, pour l'industrie, qui, est juste à côté, porté par l'UIMM, puisque le bâtiment porté par l'UIMM est spécialisé dans ces technologies. Je pense qu'il y a une autre brique technologique qui est la robotique. On a la chance sur le territoire d'avoir un IUT. Et cet IUT se spécialise sur la robotique».


Notons que concernant l'impresssion 3D pour l'industrie, il s'agit d'utilisation de plastiques polymères et métalliques de niveau industriel.


Sébastien Martin estime que «normalement», le Grand Chalon sera doté d'un «large spectre des technologies».


Doté d'une solide connaissance du tissu industriel et ancien directeur de l'UIMM, Yannick Mahé s'est vu proposé un nouveau challenge avec l'Usinerie qui ouvrira ses portes en novembre 2022.


À la question de savoir s'il y avait une demande de la part des industriels, voici ce que le directeur de l'Usinerie a répondu à une de nos consœurs :


«Il y a deux choses à savoir, c'est que la prise de conscience de la nécessité de passer à l'industrie 4.0 est quasiment dans la tête de chacun des chefs d'entreprise du tissu local ou régional. On ne se pose plus la question, on sait qu'il faut y aller parce que c'est gain de compétitivité, c'est maintien de production, etc. Maintenant, la question qu'on se pose ou que nous ont posé les différents acteurs du tissu, c'est "Comment pouvons-nous être accompagné?" Sachant que notre tissu de productions locales est majoritairement composé soit de TPE/PME qui ont cette intuition qu'il faut y aller mais qui n'ont pas forcément ni les ressources ou les moyens mais parfois les compétences ET le temps, parce qu'elles sont attachées à leur chiffres d'affaires, et c'est leur priorité absolue, mais avec ce sentiment que personne n'est prêt à y aller mais aujourd'hui, on est là pour les aider et à tirer les bons fils de manière intelligente pour qu'on puisse y voir notre intérêt, y voir aussi notre cheminement. L'autre aspect, c'est de se dire qu'on a une offre de services existante, comme la partie robotique, mais c'est des silos. Nous allons jouer ce rôle d'intégrateur parce qu'on va pas aller forcément, nous, avec nos petits moyens, voir cinq ou six personnes avec trois cahiers des charges, voir trois ou quatre financeurs pour ce projet de transformation».


Impulsée par le Grand Chalon avec le soutien de la Région Bourgogne Franche-Comté, de l'Institut Image Arts et Métiers Paris Tech, du CNAM et de l'UIMM, l'Usinerie pourrait jouer ce rôle d'ingénierie de projets et devenir «une porte d'entrée unique».


Toutes les entreprises industrielles du Grand Chalon et plus largement de la région Bourgogne Franche-Comté peuvent bénéficier des services de l'Usinerie, que ce soit des PME, ETI, grands groupes et start-up, quel que soit le secteur d'activité (mécanique, plasturgie, métallurgie, logistique, viticulture, agroalimentaire, etc).


À noter que, bien que l'Usinerie ouvrira ses portes au printemps 2022, les équipes de l'Usinerie sont d'ores et déjà à la disposition des entreprises qui souhaitent bénéficier des services de ce site qui deviendra un lieu régional de référence pour les accompagner dans leur développement. Elles seront prochainement étoffées avec le recrutement de deux directeurs techniques numériques et 4.0, d'un chargé d'affaires et d'un directeur financier.


Étaient également présentes, Sylvie Trapon,présidente de Nicéphore Cité et vice-présidente du Grand Chalon en charge du numérique, et Delphine Vanhoutte, secrétaire générale de l'Usinerie.

 

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati