Faits divers

ASSISES DE SAÔNE-ET-LOIRE – Valérie Bacot condamnée mais libre

ASSISES DE SAÔNE-ET-LOIRE –  Valérie Bacot condamnée mais libre

Elle a été condamnée à 4 ans de prison dont 3 ans assortis d'un sursis probatoire.

La condamnation est tombée ce vendredi en fin de journée. Valéri Bacot écope de 4 ans de prison dont 3 ans assortis d'un sursis probatoire avec obligation de soins, interdiction de porter ou détenir une arme pendant 15 ans. Valérie Bacot a déjà fait un an de détention provisoire, elle ressort lobre du palais de justice de Chalon sur Saône. Ses enfats et soutiens présents ont applaudi. 

Un procès d’assises surmédiatisé vient de s’achever au tribunal judiciaire de Chalon-sur-Saône. Valérie Bacot a été déclarée coupable. Les jurés n’ont pas retenu l’abolition du discernement que réclamait la défense et qu’elle avait fait introduire dans les questions, sans que personne ne puisse comprendre pourquoi.

Valérie Bacot a été placée au cœur d’enjeux qui la dépassent, c’est le prix à payer quand on est saisie et mise en scène avant un procès, pendant le procès et après le procès, même quand on y consent. Le show s’est ainsi poursuivi dans le hall, puis sur les marches du palais de justice, puis jusque sur la place de Beaune. Elle pouvait pourtant à peine marcher depuis le malaise qui l’a prise en fin de matinée. Epuisée, déshydratée sans doute, elle s’est pourtant prêtée aux micros, entourée de ses avocates, refusant l’aide de la police nationale pour sortir discrètement et tranquillement par l’arrière du tribunal. C’est ainsi.

C’est ainsi que s’achève un procès impacté par cette médiatisation constante. Pour autant la Cour a pris la mesure de ce qu’a représenté cette vie marginale, cette vie quasi recluse, et l’a signifié à l’accusée : « Vous serez suivie pendant 3 ans par un juge d’application des peines et par un travailleur social, avec l’obligation de poursuivre vos soins. Vous allez garder la place que vous occupez dans la société. » La Cour a retenu dans ses motivations, la préméditation, y incluant le message envoyé à Lucas G., « C’est fait ». Elle a retenu l’altération du discernement au moment des faits, à un « niveau élevé », compte-tenu des faits de viols et de l’emprise exercée par son conjoint. La Cour a retenu « le syndrome de la femme battue », mais aussi « les efforts de Valérie Bacot pour travailler et suivre des soins après sa sortie de détention provisoire ». Elle souligne enfin son « absence de dangerosité ».

A l’audience civile sur l’autorité parentale qui a suivi, vu la nature des faits ayant entraîné la condamnation, la Cour a dû se prononcer sur l’exercice de l’autorité parentale concernant le dernier enfant, encore mineur. Eric Jallet, avocat général, a maintenu ce qu’il avait exposé durant ses réquisitions en matière pénale : ce lien est important. « Je ne conçois pas le retrait de l’autorité parentale sur X, malgré les faits pour lesquels madame est condamnée. »

Maître Saggio, pour le président du conseil départemental de Saône-et-Loire est d’accord. « Il est indispensable que madame Bacot, qui est une bonne mère, continue à exercer ses devoirs de parent. » La mère en question a la parole, elle reste assise, elle se cramponne à sa chaise, elle est inaudible, on ne saisit que la dernière phrase : « C’est un grand soulagement pour nous tous. Merci à tous. »

La Cour décide, que « vu les circonstances particulières et son investissement dans l’éducation de son fils depuis qu’elle est sortie de prison, il n’y a pas lieu de retirer à madame Bacot, l’exercice de l’autorité parentale ».

Florence Saint-Arroman

Maître Saggio a demandé un renvoi sur intérêts civils. Renvoi en septembre prochain.