Chalon sur Saône

Retour sur la Journée nationale d'hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives à Chalon-sur-Saône

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 26 Septembre 2021 à 07h00

Retour sur la Journée nationale d'hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives à Chalon-sur-Saône

Depuis 2003, une journée d'hommage national aux Harkis et autres membres des formations supplétives qui ont combattu aux côtés de la France durant la Guerre d'Algérie, se tient chaque 25 septembre. À Chalon-sur-Saône, la cérémonie a eu lieu, ce samedi, sur la Place de l'Hôtel de Ville. Plus de détails et retour en images avec Info Chalon.

À Chalon-sur-Saône, la cérémonie annuelle d'hommage national aux Harkis et autres membres des formations supplétives s'est déroulée, ce samedi 25 septembre à 10 heures 30. 


Pour l'occasion, des anciens combattants ainsi que les autorités civiles et militaires s'étaient réunis sur la Place de l'Hôtel de Ville.


Tirant leur nom du mot haraka qui signifie «mouvement» en arabe, les Harkis, ce sont ces autochtones de confession musulmane recrutés comme auxiliaires de l'armée française durant la guerre d'Algérie (1954-1962) pour lutter contre le mouvement indépendantiste algérien, le Front de Libération National (FLN).


Les autres catégories de supplétifs étaient les Moghaznis, les Groupes mobiles de sécurité (GMS) et les Groupes d’autodéfense (GAD).


L'armée française a recruté localement pour des opérations particulières jusqu'à 200 000 de ces autochtones, soit trois à quatre fois plus que dans les rangs du FLN.


Mais au lendemain des accords d'Évian du 18 mars 1962 qui mettent fin officiellement à 132 années de colonisation française, le gouvernement refusera leur rapatriement massif.


Seuls quelque 42 000 Harkis — accompagnés parfois de leurs femmes et enfants — sont évacués en France par l'armée et transitent par des camps aux conditions de vie souvent indignes. Quelque 40 000 autres y parviennent par des filières semi-clandestines ou clandestines. Au total, entre 80 000 et 90 000 personnes arrivent en France selon les estimations, pour la majorité entre 1962 et 1965. 


Livrés à leur sort et considérés comme des traîtres par le nouveau régime et la population algérienne, ils seront victimes avec leurs familles de sanglantes représailles. Le nombre de Harkis tués après le cessez-le-feu varie selon les estimations entre 60 000 à 70 000, certains avancent même le chiffre de plus de 150 000 morts.


Cette année, cet hommage revêt un caractère particulier puisqu'il intervenait quelques jours seulement après le discours d'Emmanuel Macron, le président de la République, demandant pardon aux Harkis au nom de la France et annonçant une loi de reconnaissance et de réparation


Après le traditionnel Chant des Africains, Olivier Tainturier, le sous-préfet de l'arrondissement de Chalon-sur-Saône a lu le message de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants. 


«Fidélité, loyauté, fierté et dignité. Tels sont les ressorts qui ont animé et qui animent les Harkis et tous les anciens supplétifs. Telles sont les valeurs qui nous rassemblent, chaque année, pour le rendez-vous du 25 septembre».


Et d'ajouter, toujours selon les mots de la ministre déléguée:

«Lundi dernier, le président de la République a renouvelé la reconnaissance des manquements de la France et souhaité aller plus loin en l'inscrivant dans le marbre de nos lois. Ainsi, par la loi, la République reconnaîtra, dès cette année, les conditions indignes de l'accueil des Harkis et de leur famille. Le travail de reconnaissance et de réparation franchit une étape essentielle, elle permettra à certains de nos compatriotes de retrouver la fierté d’avoir choisi la France».


Aux côtés du sous-préfet, étaient notamment présents, Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône, Francine Chopard, conseillère régionale et municipale, représentant Marie-Guite Dufay, la présidente du Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté, Jean-Vianney Guigue, conseiller départemental, représentant le président du Conseil départemental de Saône-et-Loire, André Accary, et Sébastien Martin, président du Grand Chalon.


Les portes-drapeaux étaient encadrés par Marcel Landré, de l'Union Nationale des Parachutistes (UNP) — section 712 Guy de Combaud-Roquebrune —.


Cette commémoration s'est poursuivie par des dépôts de gerbes, la sonnerie aux morts, la minute de silence et la Marseillaise.


Un verre de l'amitié était offert dans la salle des maires, à l'issue de la cérémonie.

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati